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Critique d'album

The Vaccines


Come Of Age


(03/09/2012 - Columbia - Noisy pop - Genre : Rock)
Produit par

1- No Hope / 2- I Always Knew / 3- Teenage Icon / 4- All In Vain / 5- Ghost Town / 6- Aftershave Ocean / 7- Weirdo / 8- Bad Mood / 9- Change of Heart, Pt. 2 / 10- I Wish I Was A Girl / 11- Lonely World / 12- Runaway / 13- Possessive / 14- Misbehaviour
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Pas un disque de sauveurs, mais un bon disque quand même"
Nicolas, le 18/09/2012
( mots)

Un peu plus d’un an après l’éclosion du phénomène médiatique The Vaccines auquel nous avions à l’époque consacré modestement un mini-dossier plus interrogatif que démonstratif (cf ce lien), voilà que les jeunes britishs déboulent avec un second opus qui, cette fois-ci, peut se targuer d’avoir décroché un numéro un des charts anglais. Alors alors, ça y est ? On les tient, nos sauveurs du rock anglais, hein, on les tient ? En fait non.

Résumons. En 2011 sort What Did You Expect From The Vaccines? , titre malin pour un album hautement encensé un peu à la surprise générale par certains journaux anglais ayant pignon sur rue, mais n’ayant pas récolté un succès populaire à la hauteur du buzz provoqué. Logiquement, lors des éternels classements de fin d’année, les Vaccines s’étaient vus évacués des albums favoris des rédactions mondiales. Reste à froid un album sympathique, frais, varié, mélodique mais, on le répète encore, un peu trop candide, commode et téléphoné. Lors de la notation de l’album, on avait préféré botter en touche de peur de contredire un phénomène populaire démentiel à la Oasis, même si on n’y croyait absolument pas. Avec du recul, la première injection du vaccin relevait d’un 3 - 3,5, soit un bon - très bon album selon l’humeur du moment, mais guère plus. Qu’en est-il donc de la piqûre de rappel ?

Premier constat, les petits anglais n’ont pas encore clairement fixé leur style, même si ce deuxième album démontre un peu plus de maturité. Passons vite fait sur un manque assez flagrant d’enracinement, déjà repéré précédemment mais qui ne s'est pas foncièrement amélioré ("I Always Knew", au hasard, a l'air de tout sauf d'un morceau de rock anglais), pour nous attarder sur le principal. What Did You Expect From The Vaccines? était un disque juvénile, bruyant et fougueux, Come Of Age met pour sa part la bride sur les guitares et tente une approche plus sereine du songwriting et de la mise en musique des chansons. On fera au passage voler en éclats les références au Jesus and Mary Chain avancées crânement en tant que leg aux jeunes anglais : ici, le bruitisme et les larsens ont totalement disparu, preuve que la comparaison n’avait absolument pas lieu d’être. Passe encore pour l’analogie avec les Ramones, puisqu’avec le temps apparaissent d’évidentes similitudes entre les timbres vocaux de Justin Young et de Joey Ramone sans compter quelques accointances en terme d’écriture (cf "Change Of Heart part II"). Pour autant, on parlerait plutôt d'un Ramones du pauvre tant tout, de l’attitude à la présence scénique, éloigne les punks new-yorkais des lads londoniens. Resterait la référence garage à la Strokes, et là on s’approcherait déjà un peu plus de la réalité avec Come Of Age, à une énorme nuance près.

En effet, à la découverte de ce deuxième album, on ne pense pas vraiment en priorité à Casablancas et cie, mais plutôt à une version english des BB Brunes. A l’écoute des plus contenus "No Hope" et "Ghost Town", on décèle bien l’envie des Vaccines d’aller vers un style plus garage 60’s et, poussons la comparaison jusqu’à l’absurde, vers les Libertines. Sauf qu’en terme de consistance, ça n’a rien à voir. Justin Young développe plus de maturité et de détachement avec sa voix de stentor, mais il ne fait peur à personne : son chant plein de morgue glandeuse ne dégage ni la nonchalance bravache de Casablancas, ni la nargue vicieuse des sieurs Barât et Doherty. En ce qui concerne les textes toujours très frais et naïfs du quatuor, on se retrouve bien plus proche d’un "Nico Teen Love" que d’un "Time For Heroes", Young faisant plutôt étalage d’un arsenal de drague ultra-phéromoné ("Aftershave Ocean") ou de préoccupations très adolescentes ("Possessive", "I Wish I Was A Girl", probablement pour pouvoir mater les filles dans leur vestiaire sans être repéré) que du stupre propre à tout bon rock n’ roll qui se respecte. Autant dire que les professions de foi follement prétentieuses de Liam Gallagher, les "Rock N’ Roll Star" et autres "Cigarettes and Alcohol", se retrouvent catapultées à des années lumières des thèmes des Vaccines. De fait, on ne peut s’empêcher de penser à notre cher combo français chéri du Gibus, tout en ingénuité, poses permanentées et rebelle attitude auto-construite. Justin Young - Adrien Gallo, même combat ?

Ceci dit, il y a un élément que l’on ne pourra pas retirer aux quatre anglais, c’est leur propension à écrire de bonnes chansons, de celles qu’on fredonne l’air de rien à longueur de journée. Les Vaccines sont les champions de la ritournelle qui tue ("Teenage Icon", "All In Vain", "Aftershave Ocean", tous trois assez géniaux dans leur domaine) et ne déméritent nullement lorsque le tube n’est pas recherché trop ouvertement (le binaire grisant de "Possessive", le phrasé susurré-exhalé de "Bad Mood", les giclées de guitares rugueuses de "Ghost Town", l’attitude négligée de "Runaway"). Lorsqu’on met de côté ses partis-pris et qu'on se laisse entraîner sans honte par les lads, alors le plaisir d’écoute se fait présent, aucun doute là-dessus. Pour aller complètement au bout des choses, on pourra reprocher à l’album de ne débuter qu’avec un temps de retardement - les deux premiers morceaux manquant sensiblement de consistance, et également de se vautrer dans une fausse fin un peu pénible - le poussif "Lonely World" n’apporte rien à l’affaire et aurait gagné à conclure le disque. Moyennant quoi Come Of Age tient largement la route, mais encore une fois on est loin, très loin, si loin des Up The Brackets, Is This It? et autres Definitely Maybe. Il va falloir arrêter de nous vendre les Vaccines pour ce qu’ils ne sont pas, faute de quoi on va vraiment finir par les détester. On n’en est pas encore là, mais à force de tomber sur des articles dithyrambiques de cet acabit, ça risque de venir très vite...

 

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