The Night Eternal
Fatale
Produit par
1- In Tartarus / 2- Prince Of Darkness / 3- We Praise Death / 4- Ionean Sea / 5- Stars Guide My Way / 6- Run With The Wolves / 7- Prometheus Unbound / 8- The Requiem / 9- Between The Worlds
Pris dans le maelstrom des productions issues de la New Wave of Traditional Heavy Metal, il n’est pas rare de s’engouffrer et de passer à côté de l’essentiel. Il faut parfois une sentinelle bien informée ou un voyageur échoué sur le bon récif pour qu’une sortie nous parvienne, et nous remercierons le lecteur attentionné qui nous a signalée la parution de Fatale, un album passé sous nos radars alors que The Night Eternal fait partie des groupes dont nous avions plébiscité les premiers pas.
Pourtant, le combo allemand possède une esthétique très marquée qui lui permet de ne pas passer inaperçu au sein de cette scène parfois homogène. Leur premier opus, Moonlit Cross, méritait toutes les louanges pour son univers mélancolique et ténébreux, une musique sombre portée par des guitares acérées et le chant puissamment grave de Ricardo Baum, une des plus belles voix de la scène actuelle. Inspiré par In Solitude, The Night Eternal est ce qui se fait de mieux dans le canal lacrymal du Heavy tradi, aux côtés de Spell et Unto Others.
Deuxième acte, Fatale reprend l’ouvrage là où il avait été laissé en 2021. L’infernal "In Tartarus" introduit avec ses percussions riches mais rigoureuses, ses lignes de guitare multiples et épiques, et son chant habité. On perçoit dans les paroles une inspiration puisée dans les tréfonds de la mythologie grecque, qui est filée sur le très mélodique "Ionean Sea" et sur le plus brutal "Prometheus Unbound".
À l’image de leur musique, les thèmes choisis par The Night Eternal sont particulièrement sombres, qu’il s’agisse de de faire l’éloge de la camarde avec "We Praise Death" ou de célébrer le "Prince of Darkness", bien moins carnavalesque qu’Alice Cooper, en lui accordant l’une des meilleures pièces de l’opus magnifiée par un refrain imparable. De même, "Between the Worlds", excellent final qui revisite Iron Maiden dans l’obscurité, est introduit par l’acoustique et désenchanté "The Requiem".
Au-delà du chant dont nous avons souligné les qualités, The Night Eternal brille par les nombreuses interventions et fioritures guitaristiques qui enrichissent tous les titres, comme l’illustre bien "Run With the Wolves" particulièrement doté en détails mélodiques. En règle générale, le groupe aime complexifier ses compositions sans rendre ses pièces alambiquées : ainsi, les changements rythmiques contrastés de "Stars Guide My Way" ne l’empêchent pas d’être un titre assez direct.
Avec Fatale, The Night Eternal est donc parvenu à composer une musique toujours aussi fascinante et à imposer un style très reconnaissable qui en fait une des formations les plus indentifiables et remarquables du revival de la scène Heavy traditionnel.
À écouter : "Prince of Darkness", "Between the Worlds", "Run With the Wolves"