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Critique d'album

Tashaki Miyaki


The Dream


(07/04/2017 - - Dream Pop - Genre : Pop Rock)
Produit par

Note de /5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Les beaux jours se profilent, le soleil ne se couche plus à 14h et Tashaki Miyaki ont sorti leur premier album. Comme quoi, parfois la vie est belle."
Antonia, le 11/04/2017
( mots)

Tashaki Miyaki, malgré un nom japonisant qui n’est pas sans rappeler celui du réalisateur Takashi Miike si la prononciation de ce dernier avait été déchiquetée au passage, est un groupe originaire de Los Angeles porté par la chanteuse et multi-instrumentiste Paige Stark et le guitariste Luke Paquin (qui avait déjà fait ses classes avec le groupe indie canadien Hot Hot Heat) formé il y a plus de six ans. Après plusieurs singles, un EP et quelques performances live, The Dream, sorti le 7 avril 2017, est leur tout premier album. Un album qui porte bien son nom, transportant quiconque jette une oreille dessus hors de son quotidien le temps d’une petite heure.


À L.A. le groupe est surtout connu pour deux choses. La première, c’est son univers. Se disant fortement influencés par Neil Young, David Lynch et David Hockney, Stark et Paquin essayent d’en sortir une oeuvre shoegaze introspective et contemplative qu’ils qualifient eux-mêmes d’alternative chamber pop, de dream pop et de garage lo-fi. Tant de dénominatifs pour essayer de définir ce qui est simplement le genre de musique qu’on aime écouter dans son lit au réveil. La deuxième raison pour laquelle les Tashaki Miyaki sont reconnus dans leur milieu, c’est pour leurs reprises. Déconstruisant avec aisance les plus grands classiques des Buzzcocks, des Everly Brothers, de Waylon Jennings ou encore des Guns N’ Roses, leurs deux volumes Under Cover sont à découvrir très rapidement sur leur Bandcamp.


Pour en revenir à ce qui nous intéresse ici, c’est-à-dire The Dream, l’oeuvre commence et se termine par deux morceaux instrumentaux, à la fois sombres et réjouissants, "L.A.P.D. Prelude" et "L.A.P.D. Finale", qu’on pourrait aisément retrouver dans une saison de Twin Peaks ou dans un film de Sofia Coppola. Passée une intro qui s’en allait decrescendo, on découvre "City", morceau d’une énergie comparable à celle d’une ampoule grillée, mais qui vous transporte déjà assez loin. On y discerne alors un charmant mélange du Velvet Underground (à la voix) et de Neil Young (à la guitare) qui saura séduire immédiatement les plus ronchons.


Le single "Girls On T.V.", dont le clip a d’ailleurs été réalisé par James Franco si vous vouliez une anecdote croustillante, continue sur la lancée Youngesque où Paquin essaye de nous faire oublier qu’il a un jour été membre d'un groupe de dance punk. S’ensuit le morceau un brin hipstos "Out Of My Head". Hipstos à cause des instruments à cordes qui accompagnent la mélodie doucereuse et du rythme qui prend tout son temps, tant et si bien qu’on s’imagine flâner à Venice Beach un soir d’été. Au-dessus de cette mer de miel, la voix satinée instaure une intimité avec celui qui y jette une oreille attentive. Là, tout près de nous, Paige nous raconte ses déboires, ses chagrins, ses espoirs et on l’écoute avec toute l’attention du monde, hypnotisé.


Ce sera la même recette tout au long de l’album, d’"Anyone But You" à "Cool Runnings" on aura droit à une ambiance apaisante et chaleureuse, parsemée çà et là d’un brin de mélancolie. Alors certes, certains pourraient être rapidement lassés de cette promenade langoureuse, mais il suffit que le crachin d’une guitare saturée vienne casser le doux cocon dans lequel on s’était installé pour se rendre compte que The Dream peut encore surprendre. "Tell Me" et "Facts of Life" démarrent ainsi, avec de gros sabots, mais sont rapidement rattrapés par la délicatesse de Paige Stark qui offre de jolies vibes à la Dum Dum Girls dans ses inflexions vocales.


Et pour peu que vous branchiez vos haut-parleurs, ces mignonnes petites chansons empliront alors la pièce du sol au plafond et feront peut-être même se hérisser les poils de vos avant-bras. "Keep Me In Mind" aura sans doute ce pouvoir car très classique dans son genre et il vous donnera d’ailleurs la furieuse envie de déterrer vos vieux albums de Mazzy Star, mais ce sera "Get It Right" qui, comme son nom l’indique, saura exactement où taper et vous achèvera de beauté et de tristesse. Véritable ba(l)lade avec un L ou deux, votre esprit vagabondera au gré de vos souvenirs et de vos amours perdues.


Avec "Somethin’ Is Better Than Nothin’", qu’on trouvait déjà sur l’EP du groupe, ces deux morceaux signent la réussite d’une oeuvre aboutie et travaillée. "L.A.P.D. Finale" boucle la boucle, reprenant là où le prélude s’en était arrêté et un morceau bonus de cinq minutes intitulé "L.A.P.D." achève cette oeuvre, réconciliant toute l’instru de l’introduction et de la conclusion et achevant ce rêve de la même manière qu’on l’avait commencé : un brin fasciné et totalement transporté.


Il y a plein de choses dont je ne vous ai pas parlé à propos de The Dream. Que "Girls on T.V." cite le nom de Kurt Cobain alors que l’album est sorti le jour d’anniversaire de sa mort par exemple, ou que la production est à mourir de finesse et d’excellence, ou encore que pour un album aussi contemplatif, on ne s’ennuie pas une seule fois. Il est très difficile aujourd’hui de sortir un ensemble musical de ce genre sans qu’il ne se répète ou ne tombe dans la facilité, et Tashaki Miyaki réussit ce tour de force à tenir l’auditeur jusqu’au bout. The Dream n’est peut-être pas un album révolutionnaire, mais il se fait une jolie place parmi les albums sortis cette année et en mériterait vraiment une sur vos étagères.

Commentaires
gilles29, le 10/06/2019 à 16:13
j'adore!!!! get it right est sublime