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Critique d'album

Grandaddy


Last Place


(03/03/2017 - 30th Century Records - Rock intemporel - Genre : Pop Rock)
Produit par Jason Lytle

1- Way We Won't / 2- Brush with the Wild / 3- Evermore / 4- Oh She Deleter :( / 5- The Boat is in the Barn / 6- Chek Injin / 7- I Don't Wanna Live Here Anymore / 8- That's What You Get for Gettin' Outta Bed / 9- This is the Part / 10- Jed the 4th / 11- A Lost Machine / 12- Songbird Son
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Retour frais et convainquant pour Grandaddy, malgré quelques maladresses regrettables."
Valentin, le 17/04/2017
( mots)



Dire qu’ils ne nous avaient pas manqué serait un mensonge que même nos pires politiciens ne s’autoriseraient pas. Largement sous-estimé en leur temps, les américains de Grandaddy jouissent depuis quelques années d’une toute nouvelle popularité, notamment grâce à la reconnaissance tardive du fabuleux The Software Slump qui touche désormais le statut de culte du bout des doigts. La preuve, c’est qu’en dehors d’artistes indés tels que Midlake ou Girls in Hawaii qui se réapproprient plus ou moins bien les sonorités aériennes du groupe, on trouve également des figures mainstream qui se réclament sans honte de Grandaddy, dont un certain Calogero. Pas convaincu ? Nous non plus. Il réside tout de même, au-delà de cette constatation un peu absurde, une certaine satisfaction : celle de voir le temps faire mentir ceux qui identifiaient injustement le groupe comme un croisement souvent bancal entre The Flaming Lips et ces opportunistes de Mercury Rev, alors que Grandaddy a, au contraire, toujours su imposer tout un monde d’utopies à la fois organiques et technologiques qui le distinguait sans mal de ses confrères. Mais cette singularité s’est malheureusement assez mal exprimée sur le précédent opus datant de 2006, Just Like The Flamby Cat, qui s’apparente davantage à un projet solo anecdotique du timide Jason Lytle qu’à ce qui aurait dû être le testament artistique de cette entité musicale fulgurante. Les interrogations sont donc multiples vis à vis de cet inattendu Last Place : s’agit-il enfin de l’ultime opus promis il y a plus de 10 ans, ou bien tout bêtement d’une réitération discographique boiteuse et parfaitement oubliable comme on en croise des centaines au rayon des come-back ratés ?


Last Place se veut déjà rassurant en démarrant de la même manière que Sumday, c’est à dire avec un titre d’indie-rock frais et léger, porté par quelques sursauts électriques rafraîchissants et surtout par des lignes vocales empathiques qui font écho aux récents ensoleillements. Une ouverture parfaite donc, qui laisse entrevoir une suite toute aussi radieuse et optimiste, là où les précédents albums pouvaient avoir tendance à surnager dans la mélancolie. Le groupe ne s’est pas contenté de recracher bêtement la formule habituelle et s’est même ouvert à quelques prises de risque : “Evermore”, le single qui accompagnait l’annonce de ce nouveau disque, est construit autour d’un riff de synthé régressif dont le rendu diffère largement de leurs sonorités électroniques habituelles, souvent bien plus rondes ou embrumées. Le tout se mélange finalement assez bien, malgré une structure redondante qui contredit la témérité du titre. Mais il y a surtout “Check Inji”, parmi les titres les plus énergiques de leur carrière, qui vient perturber le sentiment de tranquillité qui cajole le reste du disque. Aucun doute qu’ici, le groupe cherche avant tout à nous convaincre de leur forme, à nous montrer que l’âge ne les a aucunement ramolli ... et au regard de certaines pépites qui jalonnent le reste de l’écoute, on ne peut que leur donner raison : “Brush With The Wild” est l’un des tous meilleurs singles de Grandaddy, le genre de titres qu’il manquait à Sumday pour atteindre le succès commercial fantasmé à cette époque. Guitares crunchy, synthés vigoureux puis surtout chant nostalgique à souhait, tant d’éléments caractéristiques de la musique du groupe réunis de la plus belle des façons, et au service de mélodies immédiatement mémorables. Dans un tout autre registre, la douce “That’s What You Get for Gettin' Outta Bed“ sait se montrer réconfortante tandis que tout semble faire écho, du texte lunatique aux arrangements bienveillants, à cet instant si particulier entre le réveil et le lever du corps, où songe et réalité se battent doucement pour le monopole de l’esprit.


Mais la virtuosité émotive de Grandaddy n’échappe malheureusement pas à de nombreuses maladresses, notamment dans un dernier tiers assez déconcertant sur bien des aspects. On sent pourtant bien l’intention du groupe qui était manifestement de proposer une sortie de route digne de leurs titres les plus ambitieux, “He’s Simple, He’s Dumb, He’s the Pilot” en tête. Mais dans le cas présent, l’inspiration se fait souvent désirer. Pour preuve, “Jed The 4th” ose en remettre une couche à propos du malheureux Jed, figure androïde emblématique du catalogue des américains, symbolisant à merveille l’obsession de Lytle pour le développement technologique et sa place dans le continuum humain. Et malgré un enrobage instrumental assez prenant qui n’aurait pas fait tâche sur The Software Slump, il est fort regrettable que le chanteur n’ait juste plus rien de neuf à dire sur le sujet, au point de s’abaisser à une simplification idiote de la signification derrière cette série de morceaux ("You Know it's all a metaphor for being drunk and on the floor"). S’il était seulement question de complaire les fans désespérés, il s’agit là d’une basse manœuvre hautement contre-productive. Constat semblable hélas pour la très redondante "Lost Machine" qui tente de jouer la carte du long crescendo cathartique mais qui voit son texte se perdre dans des itérations de plus en plus vides de sens alors que le climax libérateur se fait bien trop attendre.


Pourtant, si l’on met de côté ces quelques soucis mineurs qui fatiguent la fin du disque, Last Place reste tout de même un très bon cru, au point où certains titres ont indéniablement les qualités nécessaires pour devenir de futurs incontournables du catalogue du groupe. On pouvait quand même s’attendre à mieux de la part des auteurs de The Software Slump ou de Under The Western Freeway, mais selon les propres dires de Lytle, ce n’est que sous l’impulsion de ses camarades qu’il a finalement composé et écrit cet album alors qu’il y était, de base, fermement opposé. Cela explique beaucoup de choses : les auto-citations grossières, le manque d’unité dans la production, la superficialité des textes … Mais l’envie semble s’être finalement reconstruite chez le chanteur. En effet, ce dernier a déjà annoncé travailler sur le prochain disque de Grandaddy, qui, on l’espère, ne mettra pas encore 10 maudites années à se faire comme pour ce Last Place. Toujours est-il que cette perspective nous amène à penser que Last Place, aussi bien soit-il, pourrait donc être le brouillon d’un nouveau Grandaddy, plus frais, plus direct, plus moderne, et dont les meilleurs moments restent à venir.


Morceaux conseillés : "Way We Won't" ; "Brush with the Wild" ; "That’s What You Get for Gettin' Outta Bed"

Avis de première écoute
Note de 3.5/5
Jason Lytle nous ressort son grand père de derrière les fagots (on le croyait mort, depuis le temps), et c'est toujours un plaisir de retrouver ce rock indie mâtiné d'électro qui fait vibrer notre corde sensible. De très bonnes chansons au programme ("Way We Won't" en particulier) mais d'autres un peu moins inspirées en regard du passé de ce projet rare et brillant. La voix de Lytle n'a pas pris une ride. Pas l'album de l'année certes, mais une écoute plus que recommandable.
Avis de première écoute
Note de 3.5/5
Après dix ans de sevrage, l'entreprise de ce nouvel album aurait pu s'effondrer en l'espace de quelques titres. Au lieu de ça, Last Place est réjouissant, envoûtant même et sait jouer sur la fibre nostalgique de chacun pour émouvoir juste ce qu'il faut. Seules les fines bouches trouveront à redire. Pour les autres, laissez vous transporter.
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