Sigur Ròs
Takk..
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1- Takk.. / 2- Glosoli / 3- Hoppipong / 4- Met Blatnasir / 5- Se Lest / 6- Sorglopur / 7- Milano / 8- Gong / 9- Andvari / 10- Sushljott / 11- Heysatan
Septembre 2005, les génies venus du froid nous reviennent trois ans après la sortie de ( ) . L’après ( ) , tâche a priori difficile à accomplir étant donné la qualité de leur troisième opus, si différent d’ Agaetis Byrjun, si sombre, si triste, si anti-commercial (morceaux sans titres, album blanc, juste entre parenthèses, textes quasiment inexistants…). Le choc qu’avait provoqué Sigur Ros dans mon univers musical avec cet album était tellement intense, que j’attendais la suite avec une curiosité et un empressement sans pareil. Enfin, voici Takk…, le quatrième album des Islandais. Takk… signifie merci, tout simplement. Ne serait-ce plutôt pas à nous de remercier ce groupe pour ce nouvel opus ?
Eh bien je crois que si. Pourtant résolument différent des deux précédents albums, Takk… est également très proche de l’esprit de ( ) . Le chant reste sur la même lignée, même si parfois des textes en islandais trouvent leur place sur certaines compositions.
Moins triste en revanche, Takk… est un album que le groupe qualifie de « disque rock’n’roll ». Je suis assez d’accord avec cette qualification dans le sens où les morceaux sont plus courts. Je veux dire que nous n’avons plus affaire à des pièces de dix minutes, mais plutôt à des morceaux de cinq ou six. Les changements de rythmes, les évolutions au sein de chaque chanson sont bien plus abruptes. Les longues montées, les lyriques envolées sont belles et bien toujours présentes, mais il semble qu’elles sont moins préparées que sur les albums précédents. Loin d’être une critique, cet aspect représente pour moi un renouveau dans la musique de Sigur Ros, qui aurait pu tomber dans l’écueil des groupes de post rock qui à la longue ennuient quelque peu l’auditeur.
Autre aspect non négligeable, cette fois-ci, les morceaux ont des noms. Je peux ainsi vous dire que pour moi, l’album prend véritablement tout son sens sur "Sorglopur" qui m’a mis face à un véritable instant de bonheur et de plénitude. Puis, à partir du morceau suivant, on retourne progressivement dans l’univers de ( ) . Ce sont les mêmes syllabes qui sont reprises par cette voix angélique, presque venue d’un autre monde sur "Milano". C’est ici, à ce moment précis qu’on se rend vraiment compte que les remerciements de Sigur Ros peuvent leur être immédiatement retournés.
Le seul regret qui subsiste à l’écoute de cet album est mon incompétence totale en langue islandaise. Je donnerais n’importe quoi pour comprendre de quoi il s’agit, puisque après un album sans textes avec en ligne de mire l’objectif que le public ne s’intéresse qu’à la musique, Sigur Ros a fait la démarche d’écrire à nouveau.
La suite de l’album se passe de commentaire. En dire plus sur l’écoute de ce chef d’œuvre reviendrait pour moi à gâcher le plaisir de la découverte de cette nouvelle expérience au pays de Sigur Ros. La seule chose que je peux vous dire, c’est que les fans ne seront pas déçus et que les novices trouveront en Takk… la manière la plus simple d’aborder la musique de ce groupe désormais mythique.