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Critique d'album

Queensrÿche


Queensrÿche


(00/09/1983 - 206 Records - Metal progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par

Note de 3/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"A la place d'un seigneur des ténèbres, vous aurez une reine"
François, le 02/12/2023
( mots)

Dans l’histoire du jeu d’influence pendulaire entre les États-Unis et le Royaume-Uni ayant marqué l’histoire du rock depuis les 1950’s, 1983 est un retour envoyé par le Nouveau Monde vers son ancien colonisateur, en réponse à la réception des évolutions apportées par la NWOBHM. Il ne faudrait pas négliger les rares pionniers épiques apparus dès le début de la décennie (Cirith Ungol ou Manilla Road), mais il ne faudrait pas surestimer leur place par trop underground. Or, en 1983, le vent tourne tant et si bien que nombre de groupes de la nouvelle vague britannique s’apprêtent à conquérir le marché US à grand renfort de touches AOR et FM, mouvement qu’inaugure Def Leppard avec Pyromania.


Pour le Metal US, 1983 est l’avènement du Thrash Metal avec Kill ‘Em All de Metallica, l’envol du glam Metal avec le premier album de Dokken, le tournant de Quiet Riot sur Metal Health, le culte Shout at the Devil de Mötley Crüe, et l’essor d’un Heavy-Power Metal épique très inspiré par la NWOBHM et porté cette année-là par l’apparition de Savatage ou de Queensrÿche.


Formation adolescente initialement nommée The Mob en hommage à Black Sabbath, le combo vivote dans la banlieue de Seattle, traîne les garages, où il joue sa musique inspirée par Iron Maiden et Judas Priest, et visite les disquaires dont l’Easy Streets Records, tenu par un couple qui dispose également d’un petit label (206 records) et d’un contact chez Kerrang!, magazine de référence en Angleterre dans le champ des musiques saturées. Ce sont ces tenanciers qui vont permettre au groupe de s’envoler, envoyant au magazine suscité la démo enregistrée avec un chanteur d’occasion, Geoff Tate, quatre pistes qui n’avaient jusqu’alors retenu l’attention de personne. Sauf que, la revue en question trouve le résultat intéressant, ce qui pousse les disquaires à les signer sur leur label indépendant – à Seattle, on est parfois grunge avant l’heure – et à sortir cet EP initial, format prisé dans les 1980’s quand le single 45t était l’outil promotionnel roi des deux décennies précédentes. Seul sacrifice, un changement de nom pour des questions de droit. Le groupe reprend alors l’intitulé d’un de leur morceau, "Queen of the Reich", dans une graphie originale affublée d’un umlaut metallique afin d’éviter toute confusion avec le national-socialisme.


Il n’est pas étonnant que Kerrang! ait apprécié l’EP tant celui-ci est inspiré par la NWOBHM, le magazine avait en effet été créé pour faire la promotion de cette nouvelle vague metallique. Sur "Queen of the Reich" par exemple, titre déjà évoqué plus haut, le chant de Tate est certes plus aigu que celui de Bruce Dickinson mais on remarque une façon de chanter assez similaire. Les guitares sont plus incisives mais la composition des riffs se rapproche de celle de leur modèle – comme les titres speed et peu inventifs "Nightrider" et "Blinded" évoquent légèrement l’immédiateté du premier opus de la Vierge de fer, de façon un peu plus énervée. Le titre le plus intéressant demeure "The Lady Wore Black" car c’est ici qu’on peut entendre les premières bribes de l’esthétique spécifique du groupe qui annonce les albums à venir, notamment l’alternance entre les arpèges et le riff musclé, ainsi qu’un refrain à la mélodie déjà typique de Queensrÿche. Sur la version cd remasterisée, ces quatre titres sont augmentés d’un excellent live donné en 1984 à Tokyo, sur lequel on retrouve l’intégral de l’EP ainsi que plusieurs morceaux de The Warning, leur premier album à peine sorti à l’époque du concert.


Le succès relatif de cette première parution leur ouvre les portes d’EMI et leur donne accès à des premières parties prestigieuses (notamment celles de Dio et Quiet Riot) : un empire s’offre à eux.


À écouter : "The Lady Wore Black", "Queen of the Reich"

Commentaires
FrancoisAR, le 03/12/2023 à 16:50
Analyse 100% partagée @Sébastien
Sebastien, le 03/12/2023 à 16:11
Les Américains se reveillant toujours en retard, on peut oser un parallèle assez amusant entre les années 70 et 80. L'année 1973 marque un tournant dans le hard rock, jusque là outrageusement dominé par les Britanniques (Deep Purple, Led Zep, Black Sab', Uriah Heep...) avec l'arrivée des Américains : premiers Aerosmith et Lynyrd Skynyrd, montée en puissance de Blue Oyster Cult, premier Kiss en 74... Une décennie plus tard, le heavy metal est saturé de groupes britanniques : Motörhead, Iron Maiden, Judas Priest, Saxon pour ne citer qu'eux. Et 1983 marque la revanche des Américains avec les premiers Metallica et Slayer, mais aussi l'arrivée du plus underground metal épique américain... La fin de la décennie 80 sera d'ailleurs américaine.