PJ Harvey
White Chalk
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1- The Devil / 2- Dear Darkness / 3- Grow Grow Grow / 4- When Under Ether / 5- White Chalk / 6- Broken Harp / 7- Silence / 8- To Talk To You / 9- The Piano / 10- Before Departure / 11- The Mountain
Il y a quelque chose de mystique au royaume de PJ Harvey. Il suffit de parcourir la tracklist de White Chalk, son nouvel album solo, pour se mettre dans l’ambiance : "The Devil", "Dear Darkness", "Broken Harp", "The Mountain"... tout est dit. Polly Jean a créé ici un univers surnaturel, sombre et inquiétant, parfois cotonneux, parfois hystérique. Un univers qui évoque les fées maléfiques, les marais dégoûtants, les forêts enchantées et les rites ésotériques.
Pour nous entraîner dans cette ambiance tourmentée, Polly Jean a lâché les guitares électriques et les a remplacés par des instruments classiques amplifiés. Le résultat est d’autant plus surprenant que ces instruments sont pour la plupart à l’agonie : piano désaccordé et harpe brisée ajoutent des sons dérangeants à cet univers déjà bien glauque.
Le piano dessine la toile de fond : hypnotique et mystique. Sur ces notes s’enroule la voix de Polly Jean, tantôt aiguë comme celle d’un chat écorché, tantôt chuchotante, comme pour transmettre des secrets ancestraux. Elle martèle au piano des accords simples et répétitifs. Un peu plombants, parfois.
La batterie fait de timides apparitions, ça et là, pour impulser un peu d’énergie dans les morceaux.
On s’arrêtera sur "When Under Ether", l’un des meilleurs morceaux : le piano, plus sombre, est aussi plus riche. La voix de PJ se fait cristalline, et la batterie, plus présente, offre une base rythmique bien agréable dans cet univers torturé. "When Under Ether" est d’ailleurs le titre choisi comme single aux US. Petit coup de cœur pour "The Piano", qui offre à la voix de PJ toute sa puissance.
White Chalk est construit autour des silences, des respirations, autant que de la musique. PJ Harvey règne sur cet univers mystique telle une maîtresse païenne et exigeante. Ceux qui l’aimaient rock n’roll seront peut-être déçus. Ceux qui apprécient ce genre d’univers, ravis. Dans tous les cas, White Chalk vaut vraiment qu’on lui prête une oreille. C’est certainement l’album le plus surprenant de cette rentrée.