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Critique d'album

Le Orme


Felona E Sorona


(00/06/1973 - Philips - Rock progressif italien - Genre : Rock)
Produit par

1- Sospesi Nell'incredibile / 2- Felona / 3- La Solitudine Di Chi Protegge Il Mondo / 4- L'equillibrio / 5- Sorona / 6- Attesa Inerte / 7- Ritratto Di Un Mattino / 8- All'Infuori Del Tempo / 9- Ritorno Al Nulla
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Le Soleil a rendez-vous avec la Lune ..."
François, le 07/05/2023
( mots)

Cette année, Felona e Sorona se retrouve en couverture du magazine Prog Italia pour célébrer ses cinquante ans, preuve de son poids dans l’histoire du rock progressif italien. Avant cela, il y avait eu la suite non officielle enregistrée par La Maschera di Cera en 2013 sous le titre La Porte del Domani, une formation très recommandable qui souhaitait rendre hommage à Le Orme pour son service rendu à la cause progressive. En 1973, le succès de Felona e Sorona fut énorme en Italie et l’album obtint même une belle audience internationale grâce à son adaptation anglaise réalisée par nul autre que Peter Hammill (Van der Graaf Generator), une pratique commune à l’époque de ce côté-ci des Alpes (PFM et Banco firent de même).


Le trio vénitien avait remarquablement trouvé son identité sonore l’année précédente sur Uomo di Pezza et dispensait une musique d’une fragilité méditerranéenne enthousiasmante, loin du classicisme d’ELP auxquels les trois musiciens étaient comparés (à juste titre pour leur album Collage et de façon beaucoup plus discutable par la suite).


Après avoir revisité l’œuvre de Buzzati, Le Orme imagine un nouveau concept autour de deux astres qui, comme le Soleil et la Lune, sont condamnés à ne jamais se croiser : Felona la lumineuse et l’obscure Sorona sont les deux faces de notre univers, comme l’amour et la haine qui finissent par se confondre selon la règle de la coïncidence des opposés formulée par Nicolas de Cues. Et les rôles finissent par s’inverser jusqu’à retourner au néant.


Le récit s’avère assez bref, à peine un peu plus d’une demi-heure, et seul le titre d’ouverture possède une longueur digne des canons progressifs ; sauf que Le Orme nous a déjà habitué à ses formats plus courts (qu’il s’agisse de l’album ou des morceaux en eux-mêmes) dont l’enchaînement dessine la progressivité de l’œuvre.


Dominé par les claviers, "Sospesi nell’incredibile" ouvre le bal sur une introduction symphonique et assez exigeante, qui laisse la place aux parties chantées émouvantes, avant de dérouler une divagation instrumentale mi-expérimentale, mi-atmosphérique, devant une section rythmique jazzy. Ce titre permettra de saisir l’évolution des trois musiciens qui redoublent de virtuosité, notamment l’inventivité de Pagliuca aux claviers, parfaitement illustrée sur "L’equilibrio", dont les sonorités étranges sonneront datées pour certains mais s’avéreront délicieusement désuètes pour l’amateur des 1970’s.


Felona et Sorona doit s’écouter dans son flux qui déroule la narration avec des interludes sous forme de titres courts, comme le classique "La solitudine di chi protegge il mondo", et des moments destinés à varier les ambiances comme le pompeux et hypnotique "Attesa inerte" ou le plus solennel "Ritratto di un mattino". La dualité des deux planètes s’exprime ainsi dans le contraste entre l’enthousiasme folk méditerranéen de "Felona", avec une touche italienne indéniable, et la mélancolie plaintive et inquiétante de "Sorona". Cette légèreté folk est à nouveau employée sur "All’infuori del tempo", magnifiquement ponctué d’accords à l’orgue puissant. Enfin, conclusion d’une seconde face à mon sens plus réussie, "Ritorno al nulla"  ferme l’œuvre dans un déluge de claviers cosmiques à la manière de ce que jouera Camel dans les années à venir.


Meilleur album de Le Orme pour certains, chef-d’œuvre du rock progressif italien pour tous, Felona e Sorona est assurément une œuvre incontournable au sein de la production pléthorique de la scène active dans la Botte. Pour ceux qui n’y auraient jamais goûté, c’est une découverte dont on ne saurait se passer, au moins pour l’histoire.


À écouter : "Felona", "All’infuori del tempo", "Ritorno al nulla"

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