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Critique d'album

Kula Shaker


1st Congregational Church of Eternal Love (And Free Hugs)


(10/06/2022 - Strange F.O.L.K LLP - Brit-pop psychédélique - Genre : Pop Rock)
Produit par Alonza Bevan, Crispian Mills

1- Intro / 2- Whatever It Is (I'm Against It) / 3- Hometown / 4- Bruning Down / 5- Love In Separation / 6- Let Us Pray / 7- Gingerbread Man / 8- Farewell Beautiful Dreamer / 9- Where Have All the Brave Knights Gone / 10- Raining Buckets / 11- 108 Ways to Leave Your Narcissist / 12- After the Fall, Pt.1 / 13- Don't Forsake Me / 14- 303 Revisited / 15- The Once And Future King / 16- Shattered Bones / 17- After the Fall, Pt.2&3 / 18- Closing Words / 19- Bumblebee / 20- Coda
Note de 4/5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"On frôle l'indigestion, mais le talent mélodique de Kula Shaker rattrape toutes leurs excentricités "
Julien, le 17/08/2022
( mots)

Entre longues absences, dissolution, reformation et prises de paroles malheureuses, la carrière du quartet Kula Shaker est des plus difficiles à appréhender. Pour ce faire il faut se rattacher à la qualité des compositions des britanniques, à ce métissage des influences qui croise le psychédélisme de la fin des années 60 et la fureur brit-pop typique de la seconde moitié des années 90. Un groupe au sang mêlé donc qui n’empêche pas le son de Kula Shaker d’affirmer une personnalité singulière -la presse parlera d’un rock bouddhiste- qui leur vaudra de siéger tout en haut des charts anglais dès l’aube de leur carrière.


C’est donc six ans après leur dernière publication studio que le groupe, emmené par Crispian Mills, nous revient pour une sixième production : 1st Congregational Church of Eternal Love (And Free Hugs).
Conceptualisé comme un double album, ce nouvel opus propose cinq pistes tirées d'une cérémonie religieuse au cours de laquelle se succèdent sermons ecclésiastiques et interventions des paroissiens. Des passages narratifs sans relief particulier dont l'intérêt sera de marquer des temps de pauses épars afin de recevoir l'ensemble, quantitativement massif, des quinze "vrais" morceaux présents sur la galette.
Un contenu lourd, de près d'une heure, qui nécessite plusieurs écoutes pour apprécier ses nuances et richesses au vu de la large palette sonore proposée par le quatuor anglais. 


Des couleurs musicales où les émanations premières tirées de l'album K sont, malheureusement, en partie absentes notamment les registres indouistes ou arabisants qui habillaient magnifiquement Kula Shaker. Leur pérégrination les amène cette fois-ci au pays de l'Oncle Sam au son des riffs blues entendus sur "Whatever It is (I'm Against it)" que n'auraient pas reniés The Black Keys. Une odyssée qui se prolonge avec "Shattered Bones" au bon goût de tabac à chiquer ou bien de "Where Have All the Brave Knights Gone" qui nous propose une traversée du Wyoming au volant d'une Cadillac. Des eaux musicales allochtones que le navire britannique traverse avec brio. Pour définitivement s'en convaincre, on se penchera sur la magnifique balade "Bumblebee" au registre dylanien admirablement emmené par Crispian Mills.


Du côté des inspirations 1st Congregational Church of Eternal Love n'oublie pas celles qui ont fait toute la saveur du groupe quand celui-ci décide de s'enfoncer dans les tourbillons psychédéliques caractéristiques de The Beatles sur la fin des sixties. Cependant Kula Shaker n'arrive pas ici à déformer les lignes du registre aussi habilement qu'auparavant pour leur donner un aspect à la fois personnel et singulier.
Ainsi "108 Ways to Leave Your Narcissist" s'avance comme une redite démasquée de "Get Back" dès l’introduction, comme au refrain, avec ce duo vocal singeant Lennon et McCartney. "Farewell Beatiful Dreamer" fait dans le mimétisme grossier de Sergent Pepper et se permet de rajouter d'odieux chœurs aussi candides que benêts. Une veine beaucoup trop naïve dans laquelle on rajoutera la balade remplie de guimauves "Love in Separation". 


Les aspirations nostalgiques de Kula Shaker s'avèrent beaucoup plus convaincantes à l'écoute des saillies guitaristiques de "Hometown" avec ce matraquage rythmique imparable avant que le clavier ne s'empare du morceau pour un final à la démence onirique. C'est également le cas sur "303 Revisited" (clin d'œil à "303", l'un des tous meilleurs morceaux du groupe entendu sur l'album K) où un minimalisme délicat et touchant laisse s'exprimer la mélodie raffinée du chant de Mills. 


Enfin d'autres ouvertures sonores auraient mérité d'être explorées avec moins de réserve : la tangibilité médiévale du son de mandoline entendue sur "Burning Down" contient ces aspirations ensorcelantes qui conviennent si impeccablement au quartet anglais. Un intérêt tout particulier est également à attacher au saignant titre "After the Fall, Pt 2 & 3". Kula Shaker laisse enfin s'exprimer ses inspirations indouistes nous renvoyant à cette douce atmosphère baignée d'encens, s'ensuit un passage de justes mélodies proposées par une section cuivres avant d'emporter l'auditeur dans la plénitude psychédélique portée par les chœurs sur le final et qui font de ce titre le temps fort du disque.  


1st Congregational Church of Eternal Love (And Free Hugs) est un album à l'image du titre dont il est affublé : long… quelques coupes dans son contenu auraient été bienvenues. Un disque à l'image également de sa pochette : lourde dans sa juxtaposition de références. A trop en faire dans la variété, Kula Shaker perd en cohérence et en oublie surtout son essence originaire. Il faut tout le savoir-faire mélodique de Crispian Mills pour maintenir l'auditeur présent d'un bout à l'autre de l'album. Mais les britanniques possèdent cette habileté qui leur permet d'évoluer de manière convenable, quand elle n'est pas excellente, dans tous les registres auxquels ils décident de s'attaquer, de par ce sens pointu de la juste rythmique mêlée à l'ingéniosité de la composition des riffs.
Reste à savoir vers quels océans le navire Kula Shaker décidera de s'orienter pour la suite. Mais la véritable question, en réalité, est surtout de savoir quand il remettra les voiles.


A écouter : "After The Fall Pt.2&3", "Hometown", "Bumblebee"

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