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Critique d'album

Gush


Mira


(07/04/2014 - Cinq7/Wagram Music - - Genre : Rock)
Produit par

1- Massive Dream / 2- Siblings / 3- Full Screen / 4- Blue Rays / 5- Dirty Attitude / 6- In A Flash / 7- Broke My Heart / 8- We're Not Alone / 9- Who's In The Fire? / 10- Everybody's God
Note de 4/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Adieu, guitares et harmonies : bonjour, synthés et dance. Album déroutant. Trop?"
Matthew, le 07/04/2014
( mots)

Sortir du conformisme est parfois le leitmotiv obsessionnel au sein d’un groupe. Prendre des risques, désarçonner l’auditeur, les fans, se renouveler, changer d’approche musicale ; bref, combien d’artistes se sont ils sacrifiés sur l’autel du changement déroutant, quitte à perdre une bonne partie de leur public ? Installés en pantoufles dans le paysage musical français indépendant, Gush, composé de 2 frangins et de leurs cousins (un groupe familial, quoi !) a su habilement tracer sa route depuis une bonne dizaine d’année, par des concerts enflammés à travers la France et un premier album publié en 2010 intitulé Everybody’s God, petite pépite de chansons folks entrainantes et dansantes, servies par des harmonies vocales comme on en a rarement entendu au pays de Molière, quelque part entre les Beatles et les Beach Boys, et des mélodies qu’aucun autre faiseur de pop anglaise n’aurait renié.

Une tournée et trois ans plus tard, la (presque) fratrie revient regonflée à bloc et forte de plusieurs concerts internationaux (Amérique du Sud, USA, Japon) avec un deuxième effort discographique, Mira, où la pochette psychédélique et lumineuse annonce clairement une rupture avec la précédente galette, traduisant les nouvelles envies cosmiques des garçons. Et s’avancer ainsi relève presque de l’euphémisme tant il est difficile de reconnaître ce groupe qui nous faisait chavirer par ses pop songs raffinées ! Et vas-y que je te mets du synthé partout, des couches d’écho sur des voix qui n’en demandaient pas tant, des sonorités eighties que même Daft Punk trouverait ringardes, entre caisses claires gavées de reverb et effets soniques de mauvais goût, jusqu’à ce final ("Everybody’s God", titre clin d’œil au précédent disque uniquement dans son appellation) long et prétentieux, mielleux et ennuyant ! Où sont donc passés les harmonies délicieuses, les lignes de basse subtiles et les claviers malicieux qu’on aimait tant ? Autant vous dire que l’on s’apprête à sortir jouer au freesbee avec le CD sous le soleil revenant.

Et puis finalement, un drôle d’effet se produit. En réécoutant certains titres, on se surprend à se dandiner, à bouger tout seul sur son siège, voir même à fredonner les refrains répétés en boucle. On est séduit par le groove irrésistible de "Dirty Attitude", la folie de "Siblings", la mélancolie de "Broke My Heart", on a envie d’enfiler son vieux patte d’eph et de danser, fièvre du samedi soir au front, sur "Full Screen" (hommage non caché aux Bee Gees), bref, on enlève ses lunettes de soleil et on reste à la maison. Deux écoutes contrastées méritent toujours une troisième écoute, voire une quatrième. Une chose est certaine : les lascars n’ont pas réalisé un disque facile d’accès et appréciable à l’immédiat, d’où la difficulté pour le chroniqueur musical d’établir un avis définitif tant ce dernier change au gré de ses émotions et de la journée écoulée. Ce qui avait fait la force de Gush, à savoir allier recherche musicale poussée et trouvailles délectables, est ici délaissé au profit d’une certaine volonté d’efficacité: refrains systématiques ("Who’s In The Fire"), mélodies passés au second plan au profit de rythmiques survitaminées ("We’re Not Alone"), quelque part entre Phoenix et Justice, synthés parfois oppressants mais souvent opportuns ("In A Flash"). Et la voix dans tout ça ? Les frangins se partagent toujours le micro, la technique est toujours là, mais le tout sert clairement de décoration aux envolées électroniques qui ornent les titres.

Pour ne pas tomber dans le piège de la redite, Gush a pris tout le monde de court et à contre-pied en produisant un disque très éclectique, dans une lignée pop/électro très actuelle, avec de vraies réussites et de vrais ratés. Les garçons ont le mérite de proposer une autre facette de leur personnalité qu’on ne leur soupçonnait pas, et cette prise de risque est à noter. En réalité, pour un jeune groupe, Mira serait un album de très bonne facture. Pour Gush, on en attendait un peu plus…

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