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Critique d'album

Drive-By Truckers


English Oceans


(04/03/2014 - ATO - Southern Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Shit Shots Count / 2- When He's Gone / 3- Primer Coat / 4- Pauline Hawkins / 5- Made Up English Oceans / 6- The Part of Him / 7- Hearing Jimmy Loud / 8- Til He's Dead or Rises / 9- Hanging On / 10- Natural Light / 11- When Walter Went Crazy / 12- First Air of Autumn / 13- Grand Canyon
Note de /5
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Note de 3.0/5 pour cet album
"Le savoir-faire de l'alternative-country, sans se presser."
Pierre D, le 24/03/2014
( mots)

On l'a répété plusieurs fois, ce début d'année 2014 fut des plus mornes. Aucune grosse sortie sur laquelle s'écharper, aucun groupe confidentiel sur lequel s'enthousiasmer, le désert quoi. Heureusement le mois de mars se révèle tout à fait excitant (pour nous en tous cas) et c'est loin d'être terminé.

Il semblerait qu'on n'ait jamais parlé en ces pages de Drive-By Truckers alors voici les grandes lignes. La formation officie depuis 1996, tournant autour de Patterson Hood et Mike Cooley, seuls membres permanents depuis les débuts. Ces deux-là font avancer le tout, cahin-caha, navigant légèrement sous le radar de la notoriété (même si Drive-By Truckers peut se targuer d'être l'un des deux seuls groupes, avec les Anglais de The Heavy, à avoir fait un rappel durant le Late Show de David Letterman). Drive-By Truckers est un groupe sudiste obsédé par les mythes du Sud des Etats-Unis comme Lynyrd Skynyrd en son temps. De Southern Rock Opera en The Dirty South, la formation publie régulièrement des concept-albums explorant le folklore mythologique de son lieu d'origine (Faulkner, Sun Records).

Sous une pochette aussi laide que les précédentes du groupe, Drive-By Truckers revient en formation réduite, la bassiste Shonna Tucker (qui chantait le merveilleux "It's Gonna Be (I Told You So)" sur The Big To-Do) ayant quitté le navire. English Oceans déploie les références de l'alternative country de la fin des années 80 : musiques roots (folk, country, blues), Neil Young et la part la plus américaine de l’œuvre des Rolling Stones (Sticky Fingers, Exile On Main Street). Soit le shaker magique de Dan Stuart et Chuck Prophet quand ils menaient Green On Red. Rien de foncièrement nouveau donc, les paternités sont évidentes et revendiquées. L'ouverture "Shit Shots Count" est sans doute le meilleur morceau des Stones depuis "When The Whip Comes Down" (1978). La gigue mené par un piano bastringue sur "Natural Light" doit beaucoup au trébuchant album Tonight's The Night de Neil Young. Le fantôme d'Alex Chilton n'est pas loin du désespoir instillé par la batterie dévastée de "When Walter Went Crazy". Sautant d'une ambiance à l'autre avec l'aisance des vieux briscards qui n'ont plus rien à prouver à personne (25 ans d'existence, tout de même), Hood et Cooley se partagent le micro pour faire vibrer les aigus de Neil Young ("Pauline Hawkins") ou cracher une morgue que Mick Jagger n'aurait pas reniée sur un riff carnassier ("Hearing Jimmy Loud").

English Oceans transperce le cœur par endroits, fait danser à d'autres. Le tout, très calmement. Sous une production dépouillée et bien moins rock que sur les précédents albums, Drive-By Truckers y va pépère tout au long de ces 60 minutes. Aucun titre ne passe au-dessous de la barre des 4 minutes. Pourquoi se presser ? Avec la nonchalance de Hank Moody baladant sa gueule de bois dans les rues du Los Angeles de Californication, le groupe avance sereinement là où d'autres auraient développés leurs idées plus frénétiquement. Tantôt laid-back et rassurant le temps d'un folk pastoral ("First Air Of Autumn"), tantôt marchant sur la corde sensible et raide ("Pauline Hawkins"). Hood et Cooley en profitent pour payer leur tribut au rock indé américain en convoquant le R\.E\.M\. des débuts ("Primer Coast") et la fragilité du timbre des Flaming Lips ("Hanging On"). Les rares solos sont des modèles de sobriété, travaillant à l'économie sans une note en trop ("Hearing Jimmy Loud"). Rien n'est ici génial mais tout est créé avec un savoir-faire assuré. Même la rêverie finale chantée depuis "Grand Canyon" ne contient pas une once de furie, seulement des guitares acoustiques lévitant sur un rythme hébété, une symphonie tout en décontraction. C'est limpide, bien fait, sans fulgurance et sans faux-pas.

D'aucuns préféreront se tourner vers de réelles prises de risques comme Nick Cave ou le Gun Club avaient pu en réaliser en leur temps. Les autres se délecteront de cet artisanat tranquillement perfectionné par les années.

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