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Critique d'album

Gryphon


Red Queen to Gryphon Three


(00/12/1974 - Transatlantic - Rock progressif, folk médieval - Genre : Rock)
Produit par Gryphon

1- Opening Move / 2- Second Spasm / 3- Lament / 4- Checkmate
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"La transition grandiose de Gryphon vers le rock progressif"
François, le 07/01/2024
( mots)

Comme le vieux sage de la pochette, Gryphon s’apprête à jouer son coup de maître en cette fin d’année 1974, en intégrant le Pays de Cocagne progressif (celui en arrière-plan de l’illustration) tout en conservant les éléments esthétiques liés aux musiques Renaissance. C’est pourquoi Red Queen to Gryphon Three s’est imposé comme le meilleur opus du groupe, le plus connu et le plus apprécié, tant cette évolution vers un registre clairement progressif est opérée avec talent.


Cette mue se fait sous le patronage esthétique de Yes, groupe avec lequel ils partageront la scène en tournée et collaboreront plus tard (sur l’opus solo de Steve Howe), même si contrairement à d’autres, les musiciens de Gryphon ne tombent pas dans l’imitation de leurs cousins.


Ici, ils proposent quatre mouvements qui suivent le déroulement d’une partie d’échec et dont le premier acte est évidemment un "Opening Move". Ce titre est dominé par des claviers électriques modernes qui lui donnent une dimension progressive très inspirée par la musique dite classique, notamment lors des passages véritablement virtuoses au piano clairement inscrits dans la musique savante, et se permettent un final d'équilibriste. On se remémore l’esthétique originelle du groupe dans une deuxième partie où interviennent les instruments à vent des temps ancestraux, ordonnancés par une écriture fuguée héritée de l’opus précédent. À partir de cette base de rock progressif instrumental, le jeu se termine sur un échec et mat, ou "Checkmate", qui lorgne indéniablement vers Gentle Giant dans son propos alambiqué, avec une visée l’expérimentale qui va parfois très loin … Au risque d’être un peu décousu – les transitions entre les différentes parties, plus ou moins intéressantes, manquent de fluidité.


En vérité, c’est au cœur de la partie le groupe réalise ses meilleurs coups. Le très Gryphon-ien "Second Spasm", dansant comme un cercle circassien, virevoltant comme une gigue, flamboyant comme une bourrée, permet aux les ménestrels de nous bercer entre joie et la mélancolie, entre tradition et modernité - dès que la basse (au jeu proche de celui de Chris Squire) et la guitare dialoguent ou quand les synthés s’élancent. Tantôt étrange, tantôt solennelle, ce voyage dans ce monde étrange qu’est le Moyen-Âge occidental, nous ramène dans un temps où la légende et l’histoire se mêlaient dans le regard d’hommes pour qui le monde n’état pas encore désenchanté. Plus calme et langoureux, le plaintif "Lament", dont certaines mélodies de l’introduction ont parfois des airs de Western spaghetti, choisit de nouvelles approches en étant orientalisant ou jazzy, puis plus solennel dans son dernier mouvement.


Avec Red Queen to Gryphon Three, Gryphon fait plus que s’installer de façon complète dans le paysage du rock progressif : il réalise un des chefs-d’œuvre du genre. Bien conscient de son fait, le groupe ne ressortira plus de ce registre jusqu’à sa séparation, sans jamais renouveler cet exploit.


À écouter : "Second Spasm", "Lament"

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