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Critique d'album

Gryphon


Gryphon


(00/06/1973 - Transatlantic - Rock progressif, folk médieval - Genre : Rock)
Produit par Lawrence Aston

1- Kemp's Jig / 2- Sir Gavin Grimbold / 3- Touch And Go / 4- Three Jolly Butchers / 5- Pastime With Good Company / 6- The Unquiet Grave / 7- Estampie / 8- Crossing the Styles / 9- The Astrologer / 10- Tea Wrecks / 11- Juniper Suite / 12- The Devil And The Farmer's Wife
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"The Monty Gryphon's Folk Circus"
François, le 04/02/2023
( mots)

Dans les années 1970, le renouveau folk se portait bien en Grande-Bretagne. Lindisfarne régnait au nord, Fairport Convention au sud, et de nombreuses autres formations émergeaient continuellement participant à l’enrichissement de la scène. Prise dans un contexte musical qui était celui de la domination du rock dans la culture populaire, celle-ci s’acoquina sans grande réticence aux genres voisins, notamment le rock progressif, ce qui était d’autant plus aisé que ce dernier aimait emprunter des traits esthétiques aux autres styles, en particulier aux musiques traditionnelles. Jethro Tull est l’exemple le plus fameux, mais on pourrait citer Comus ou Spirogyra pour demeurer dans une veine très folk, et plus tard, Gryphon.


Le renouveau folk n’est pas seulement marqué par les musiques traditionnelles ; il est également épris d’un Moyen-Age et d’une Renaissance plus ou moins fantasmés. Les musiciens de Gryphon, dont certains sont diplômés du Royal College of Music (ils disposent donc d’une solide formation classique), décident de marier leur passion pour la geste médiévale, les musiques d’antan et le rock dans son acception la plus large possible, donnant une direction esthétique originale à ce nouveau groupe qui brillait dans les clubs londoniens. La pochette, sublime quoique montypythonesque, évoque bien cet univers largement fantasmé, en affichant une des créatures mythologiques les plus emblématiques du Moyen-Age, trônant sur les falaises escarpées de la côté anglaise.


Souhaitant rendre hommage à un vaste héritage musical, Gryphon pioche allégrement dans un répertoire traditionnel et arrange à sa manière des pièces dont l’origine se perd dans le temps. De plus, la richesse en matière d’instruments acoustiques (basson, trombone, mandoline, clavecin …) allant chercher jusque dans les objets les plus incongrus (tournebout, glockenspiel) apporte à leur projet artistique une authenticité indéniable. Parmi les morceaux arrangés, l’excellent "Kemp’s Jig" nous transporte ainsi à la cour d’on ne sait quel lord anglais, le joyeux "Sir Gavin Grimbold" brille également par ses parties chantées plus conventionnelles du style folk, de même que le léger "The Astrologer". En outre, de petites pièces scandent l’album avec à-propos : on pense à "Tea Wrecks" et surtout au cérémoniel "Pastime with Good Company", composé par le cruel Henri VIII auquel Rick Wakeman rendit hommage la même année sur son premier véritable album solo (The Six Wives of Henry VIII). Le sérieux de l’entreprise est compensé par des chansons interprétées de façon humoristique et théatrale, qui donnent un côté Monty Python décalé ("Three Jolly Butchers" et "The Devil ans the Farmer’s Wife"). Enfin, Gryphon parvient à magnifier le mélancolique "The Unquiet Grave", titre aussi triste qu’il est magnifique, superbement chanté et interprété par les divers musiciens qui harmonisent leurs instruments avec une justesse époustouflante. Insistons sur la reprise du chant après le pont qui, parfaitement accompagné, est un réel moment de grâce.


Si l’on dépasse la démarche qui a en elle-même quelque chose de progressive, les liens avec le rock progressif demeurent ténus sur cet opus, la faute à un très grand nombre de reprises et à l'absence d'électrification (à peine pourrait-on se pencher sur le côté répétitif et le bourdon d’"Estampie"). C’est du côté de leurs compositions qu’il faut regarder, bien que "Touch and Go" demeure dans la lignée du reste de l’opus et "Crossing the Styles" n'est qu'une démonstration de guitare classique. En effet, la construction complexe et alambiquée de "Juniper Suite" pourrait faire penser à certains traits progressifs, mais le côté "rock" demeure absent du fait de l’instrumentation.


Soyons honnêtes, les premières incursions du groupe dans le style progressif n’arriveront qu’avec leur second opus, même si c’est à travers cette appellation que Gryphon est reconnu. Il est par contre certain que tout mélomane curieux sera séduit par les élucubrations médiévales-Renaissance revisitées avec talent par le combo dans sa première incarnation.


A écouter : "Kemp’s Jig", "The Unquiet Grave", "The Astrologer"

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