↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Editors


In Dream


(02/10/2015 - - Revival Cold Wave - Genre : Rock)
Produit par

1- No Harm / 2- Ocean Of Night / 3- Forgiveness / 4- Salvation / 5- Life Is A Fear / 6- The Law / 7- Our Love / 8- All The Kings / 9- At All Cost / 10- Marching Orders
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (23 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 2.5/5 pour cet album
"Girouette, gentille girouette."
Kevin, le 09/10/2015
( mots)

C'est toute une série de questions qui se posent à l'écoute de ce cinquième album d'Editors. Si l'on reviendra plus tard sur la qualité intrinsèque de ce In Dream, il est tout de même déroutant de constater que Tom Smith et sa bande changent d'esthétique à chaque album. Pourquoi, aujourd'hui, sortent-ils un album de synth-pop gentiment darkwave-isant (non, ce mot n'existe pas), pourquoi abandonner la simplicité (re)trouvée de The Weight Of Your Love, pourquoi se remaquiller au charbon, pourquoi tenter de tisser des atmosphères éthérées aux synthés et s'acoquiner avec l'electro, alors que par le passé ça s'était mal fichu ? Pourquoi toujours revenir à zéro, où en est Editors, qui est Editors et au final, qu'est-ce qu'ils veulent nous dire ? Si seulement ils le savent eux-même, qu'ils nous fassent signe.


Il est vrai que jusqu'ici, malgré le chamboulement perpétuel, la trajectoire des boys de Birmingham n'était pas si farfelue que cela. Les deux pieds dans le revival post-punk, ils se révèlent au monde grâce à un premier album qui correspondait parfaitement à son époque. Ils arrondissent les angles pour un second album plus pop, puis expérimentent des bizarreries electro (et se plantent, c'est important) avec le troisième et enfin, reviennent à des choses beaucoup plus basiques avec le quatrième. Basiques, mais tout de même, assez loin de leur giron habituel, dans un décor folk US qui sans faire d'émules avait évité l'implosion du groupe. On les pensait revigorés, relancés, enfin à l'aise avec leur musique, mais non, ils bondissent encore sur une nouvelle case inexplorée. Plus électronique, plus sombre, plus beaucoup de choses. Le parallèle avec leur troisième album In This Light & on This Evening est presque inévitable, ce qui ne rassure pas grand monde, mais au final les ADN des deux albums ne sont pas nés de la même portée. Et puis après tout, ils sont grands, ils font bien ce qu'ils veulent, mais il est néanmoins difficile d'appréhender la musique d'un groupe-toupie.


Il existe cependant une valeur refuge. La voix pénétrante de Tom Smith est encore le pilier porteur de cette nouvelle collection. Comme d'hab, il est au centre de tout les débats et attire sur lui la lumière, comme en témoigne très bien l'artwork de In Dreams. Il surnage tout seul dans le noir et un faisceau venu d'en haut n'éclaire que lui. C'est en soi, une bonne définition de l'album. Tout, comme souvent, est mis en œuvre pour le porter aux nues et donner tout le confort nécessaire à son épanouissement. Et, comme souvent, la voix de Tom fait mouche. Par intermittences, néanmoins. Car dans cette volonté de tout noircir, l'ami Tom a tendance à en foutre des caisses, parfois au détriment d'un équilibre émotionnel pourtant déjà chargé. L'outro "Marching Orders" n'a, par exemple, pas la force suffisante pour légitimer ses envolées appuyées et répétées. Tout comme la longue et lente divagation qu'est "At All Cost" est incapable de suivre la ribambelle de trémolos que nous inflige l'ami Smith. Ce n'est donc pas quand Editors tente de nous arracher une émotion qu'il est le plus cohérent. Que ce soit par la rudesse des refrains de "Salvation" ou la voix de tête qui sévit sur "Our Love", In Dreams a tendance à se perdre lorsqu'il vise avec trop d'insistance le sentiment.


En réalité, tout ces sons électroniques et cette accumulation de notes mineures rendent In Dreams assez austère. Et lorsque Smith est en décalage avec les ambiances sombres et froides tissées par les camarades, l'édifice ne tient pas. C'est donc lorsque Smith se fond dans le décor qu'il est enfin convaincant. Et c'est plutôt dans la première partie de l'album que ça se passe. "No Harm" contient une force brute tapie dans l'ombre qui ne montre jamais le bout de son museau. Smith garde tout pour lui, évite d'exploser en vol et naturellement la tension monte crescendo. L'exercice est maîtrisé, la montée progressive et cette pudeur embellit une composition épurée et cohérente. Même lorsqu'ils lâchent un poil les chevaux, c'est dans une évidente simplicité que la mèche s'allume. "Forgiveness" n'apporte rien de neuf, mais sa structure très traditionnelle et le rôle moins omnipotent de Smith permettent de façonner un titre plaisant. Tout le reste finit toujours par déborder à un moment ou un autre. Même si l'élan d'un "Life Is A Fear" est porteur, tout comme la mélodie au piano de "Ocean Of Night", il y a toujours un moment où le charme bascule dans une emphase loin d'être nécessaire.


On les pensait être les cousins européens d'Interpol, c'est finalement en fils cachés de Depeche Mode et Dead Can Dance qu'ils nous reviennent. Mais malgré leurs bonnes intentions, In Dreams peine à convaincre. Trop prévisible, souvent trop superficiel, l'album ne se révèle être qu'un costume de plus pour les épaules de Tom Smith. Certes, sa voix fait toujours des merveilles, mais sa surexposition constante l'éreinte davantage qu'elle ne la magnifie. Editors est lentement en train de devenir une très belle coquille qui sonne un peu creux.  

Commentaires
Bruno, le 29/08/2016 à 22:51
Excellente analyse.... Je suis également perdu par ce nouvel album.... Quelques perles bien sûr, mais il manque une âme et une direction... au fait, pourquoi avoir abandonné les guitares au "profit" de synthés parfois lourdingues..... la catastrophe industrielle de "in this light.." n'était donc pas totalement involontaire? Je vais finir par avoir peur d'écouter le prochain....