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Critique d'album

Cosmograf


The Unreasonable Silence


(13/06/2016 - Auto-production - Rock progressif - Genre : Rock)
Produit par Robin Armstrong

1- echo $abduction; / 2- This Film Might Change Your Life / 3- Plastic Men / 4- Arcade Machine / 5- RGB / 6- Four Wall Euphoria / 7- The Uniform Road / 8- The Silent Field / 9- Relativity / 10- The Unreasonable Silence
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Robin Armstrong, futur Steven Wilson ?"
Nicolas, le 15/09/2016
( mots)

Nous n’avions pas encore abordé le cas de Cosmograf sur Albumrock, et la récente sortie de ce cinquième album studio constitue la parfait excuse pour nous pencher sur le cas de Robin Armstrong, solide et tenace petit anglais de Waterlooville - c’est sur qu’avec un nom de ville d’origine comme ça, il ne faut pas s’étonner si les français font les difficiles.


Les explorations solitaires du monde progressif semblent de plus en plus légions puisque, à l’instar de formations initialement ou pérennement fictives telles que Porcupine Tree, The Pineapple Thief ou Demians, Cosmograf n’est autre qu’un projet solo, œuvre d’un multi-instrumentiste qui, initialement peu connu, commence à prendre du galon au point de s’attirer les bonnes grâces et les parrainages de ses collègues progressistes. En témoigne, sur cet album, la présence de musiciens invités comme Nick D’Virgilio - ex batteur-chanteur de Spocks’ Beard -, Dave Meros - actuel bassiste de Spock’s Beard -, Nick Beggs - actuel bassiste de Steven Wilson - et Steven Wilson lui-même qui vient pousser la chansonnette dans les chœurs (en toute discrétion). De quoi susciter l’intérêt, d’autant que, comme vous allez le voir, nous avons ici affaire à une formation et un album de qualité.


Une formation qui s’inspire évidemment des cadors du genre, et pas des moindres quand on lit le pedigree avalisé par Armstrong sur sa page Facebook : Pink Floyd, Porcupine Tree, Yes, Genesis, Deep Purple, Black Sabbath, Led Zeppelin, Radiohead, Foo Fighters, Rush. Excusez du peu. En pratique, Cosmograf - et particulièrement The Unreasonable Silence - ressemble beaucoup à du Porcupine Tree première mouture, c’est-à-dire s’établissant sur la période Signify - Stupid Dream. Il règne dans les compositions de l’anglais une ambiance nostalgique, hagarde, angoissante, crépusculaire, urbaine et désœuvrée. La large utilisation de samples vocaux type messages téléphoniques, émissions de radio ou autres appels de CB contribue beaucoup à l’atmosphère inquiétante et hallucinée de sa musique, mais s’ajoutent tout de même quelques particularités qui différencient Cosmograf de l’arbre à porc épic - puisque SW avait déjà bourré Signify de samples identiques. En premier lieu le recours à des couleurs hard 70’s, pas omniprésentes mais tout de même fréquemment affichées, ce qui, couplé à l’emploi fréquent d’un orgue Hammond, réalise une curieuse fusion présent - passé, une pittoresque fornication entre les 70’s, les 90’s et les 10’s. Assez curieusement, le traitement guitaristique navigue entre Ritchie Blackmore et David Gilmour, un singulier mélange qui, quoique casse gueule sur le papier, coule pourtant de source sur disque.


Concept album, The Unreasonable Silence traite de l’isolement d’un individu confronté au monde moderne et qui, nostalgique de son passé, refuse de communiquer et entreprends d’entrer en contact avec une entité extraterrestre - celle de la pochette, vous l’avez deviné. Encore un thème très wilsonien ici bien mis en valeur au gré de compositions alambiquées, longues (on flirte souvent avec les dix minutes), psychédéliques et progressives bien sûr, à l’instar de “This Film Might Change Your Life” où le chanteur ne fait son apparition qu’après cinq bonnes minutes instrumentales protéiformes, interpellant l’auditeur au gré d’interventions pugnaces. Plus loin, la voix d’Armstrong, habituellement suave, se fait à l’occasion plus crue et ampoulée (“Plastic Men”, “Arcade Machine”) quand elle ne passe pas à la moulinette du vocoder (“RGB”, déréalisation assurée), conférant là encore une petite originalité au disque. Ces artifices, loin d’être une fin en soi, contribuent au développement des belles compositions de Cosmograf. Difficile de tout lister : les morceaux de bravoure du “film qui va changer votre vie”, les douces nappes spatiales introduisant “Arcade Machine” (avec les bruitages de Pac Man qui vont bien en intro !), les périples hard psyché façon Doors - Pourpre Profond (“Four Wall Euphoria”) avec même un petit côté “Kashmir” zeppelinesque sur “The Uniform Road”, les trips 70’s de Pink Floyd revus à la testostérone (“The Unreasonable Silence” avec un très beau duo masculin-féminin) ou le bijou émotif à la Porcupine Tree (“Relativity”, on croirait vraiment à une - très bonne - composition de Steven Wilson). Souvent hébété, The Unreasonable Silence s’acoquine donc avec des réminiscences plus dures, presque métalliques à l’occasion, mais ce mélange des genres se montre étonnamment digeste et, bien que pêchant peut-être par un référentiel un peu trop mis en avant - façon fan boy -, parfaitement réussi.


On pouvait déjà compter sur Cosmograf parmi les valeurs montantes du prog anglais, on peut désormais affirmer que Robin Armstrong a atteint le niveau de ses aînés. Lui reste encore à trouver un label propre à lui assurer une plus large diffusion, ainsi qu’à accomplir son chef d’œuvre... mais compte tenu de sa progression actuelle, on ne doute pas qu’il y arrivera sous peu. En tout cas, nous, on reste aux aguets.

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