All Angels Gone

Produit par One Hot Record, un tout jeune label, ce groupe composé de sept musiciens risque de faire parler de lui dans les mois, voire les années à venir. Issu du département de Seine et Marne, All Angels Gone est une sorte d'OVNI dans une scène principalement composée de groupes de métal et de quelques groupes rock.
All Angels Gone fait ce qu'on appelle communément du post-rock.
Personnellement, je qualifierais leur musique de post-rock mélodique, à la manière de Sigur Ròs sur l'album ( ). Le groupe ne cache pas ses influences et cite entre autre lesdits Sigur Ròs, Godspeed You ! Black Emperor et passe également par Radiohead.
A l'écoute de Quietly, leur premier maxi, la musique d'All Angels Gone est le juste milieu entre ces trois groupes. Il est rare qu'un groupe soit à la fois aussi proche de ses influences qu'original, mais c'est le cas ici, et c'en est même impressionnant.
Le premier morceau, "Unrelated" commence par un faible faisceau de guitares, soutenu au fur et à mesure par une basse et une batterie toutes en finesse jusqu'au point de rupture où l'on fait la rencontre de deux voix tout à fait particulières, l'une féminine (Pauline), l'autre masculine (Vincent), qui se complètent parfaitement. Puis, les cordes font leur apparition. Les violoncelles, proches des voix, les mettent en valeur autant qu'ils les confondent et donnent à la musique d'All Angels Gone une intensité digne de celle des maîtres cités plus haut. Ce premier morceau permet de résumer le son du groupe et son esprit général.
C'est le deuxième morceau en revanche, qui vous rend accro. L'émotion laissée par "Unrelated", entre calme et tempête, perdure et se renforce avec "Wave". On se rend alors compte qu'il y a beaucoup de Sigur Ròs et un soupçon de Thom Yorke dans la voix de Vincent, qui met et laisse l'auditeur dans un état que je ne saurais décrire, mais qui est bien réel. Le piano qui occupe une large place sur ce morceau était l'instrument qui aurait manqué à All Angels Gone s'ils ne l'avaient pas utilisé. Ici, il tombe à point nommé et nous fait entrer, avec les violoncelles, dans cette spirale mélodique incroyable.

Sur "Empty Cars on the Road" (dont le nom m'intrigue encore), les machines, déjà présentes sur "Wave" prennent une dimension inquiétante. Le chant est original, mais l'accent légèrement français peut perturber l'auditeur.
Puis vient "Others as a Mirror", qui se trouve être une pièce (14min13).
Le chant est quelque peu lyrique dans la première partie et peut par moment rappeler les chants religieux des églises catholiques. Mais les voix reprennent rapidement leur complémentarité et le côté Radiohead dans les lignes de chant. Ensuite, une longue montée entraîne de nouveau vers des émotions inexplicables. Et le piano reprend, doucement d'abord, puis soutenu par cymbales et guitares. La comparaison que je ferais ici, c'est l'utilisation du piano, un peu à la Muse ("Butterfly and Hurricanes" sur Absolution). Cette comparaison est le dernier "reproche" que je ferai au groupe et n'est valable d'après moi que sur ce morceau.
Enfin vient "Stephen H", merveille des merveilles. Pas de chant pour ce morceau limite classique et au combien envoûtant...

La sortie de ce maxi est à mon avis le début de quelque chose pour All Angels Gone. Ne ratez surtout pas ce bijou, qui se trouve être enfermé dans un écrin lui-même magnifique. Je parle de la pochette, originale et soignée qui finit de nous emmener dans l'univers mystérieux et trouble du groupe, mais tellement attirant.