Nathalie Imbruglia

Cela faisait quatre ans que l'on n'avait plus eu de nouvelles de la jolie australienne mises à part des apparitions dans des publicités qui vantaient des produits cosmétiques ou son mariage avec Daniel Johns, leader du groupe Silverchair en janvier dernier. On pouvait craindre le pire sur la probité musicale de ce nouvel album qui connaît déjà un très gros succès en Grande-Bretagne.

Il faut le dire tout de suite : cet album est exactement de la même veine que les précédents. Aucune prise de risque ici : on ressort les vieilles recettes qui ont fait leurs preuves auparavant. On retrouve donc de la pop légèrement saupoudrée de rock (juste un petit soupçon, rien de plus) et la jolie voix très douce de Nathalie Imbruglia avec toujours ses petites mimiques très sensuelles. Elle semble amoureuse et ça se ressent dans toute sa musique, très joyeuse et optimiste.

?Starting Today? et ?Shiver? (le premier single), sont deux soeurs jumelles de ?Torn?, son plus grand succès qui l'a fait découvrir au monde entier. Accords de guitare très propres, chants enjoués et mélodies vite entêtantes donnent à ces deux morceaux le ton tout en gaieté de l'album. Cette jolie entrée en matière est suivie par ?Satisfied? et son refrain accrocheur, aux sonorités très Travis ou Manic Street Preachers. Rien à jeter sur ce début d'album, trois potentiels hits dans le plus pur style de la pop anglaise. ?Counting down the Days? possède un très joli couplet mélancolique porté par un piano envoûtant et le refrain dévoile une belle mélodie aux arrangements à la Radiohead des débuts. Que du bon en somme.

?Slow Down? est une belle ballade très douce, très mélodique, très... Nathalie Imbruglia. Par contre, ?I won't Be Lost? et ?Sanctuary? sont deux chansons agréables à écouter mais sans vraiment marquer les esprits. Et malheureusement, force est de constater que le niveau baisse d'un cran ou deux quand on arrive sur la deuxième partie de l'album : ce n'est ni ?On the Run?, ni ?Come On Home? ni ?Honeycombe Child? qui semblent pouvoir faire re-décoller l'excitation du début. Sauf ?When You're Sleeping? qui est une ballade très émouvante à la guitare sèche accompagnée par des violons discrets et représente peut-être le dernier rayon de soleil de la fin d'album. ?Perfectly? reste classique mais efficace grâce à un joli refrain dynamique et plein d'entrain.

On ne peut cacher sa déception pour un album certes agréable à écouter mais déséquilibré par un excellent début et une fin assez moyenne et vaporeuse. C'est d'autant plus frustrant puisqu'elle s'était entourée de Ben Hillier (Blur, Doves) à la production, ainsi que de son tout nouveau mari et de David Causten (Faultline) pour l'écriture de ses chansons. Un album qui reste quand même une belle expérience et qui devrait combler les fans de la première heure, réfractaires aux changements.