Accept
The Rise of Chaos
Produit par Andy Sneap
1- Die By The Sword / 2- Hole In The Head / 3- The Rise Of Chaos / 4- Koolaid / 5- No Regrets / 6- Analog Man / 7- What's Done Is Done / 8- Worlds Colliding / 9- Carry The Weight / 10- Race To Extinction
En 2017, les musiciens d’Accept font preuve d’une poussée d’ambition, si ce n'est d’orgueil, à commencer par le guitariste Wolf Hoffman qui met au monde une Headbanger Symphony grandiloquente. Cette hybris donnera lieu à un show exceptionnel à Wacken, où un premier set classique du groupe est suivi d’extraits symphoniques d’Hoffmann puis d’un second long set d’Accept accompagné d’un orchestre (le tout est archivé sur Symphonic Terror – Live at Wacken 2017).
Pourtant, The Rise of Chaos, le nouvel du groupe sorti la même année, était plus sobre qu’à l’habitude, voire convenu, en témoigne l’absence de titre d’une belle longueur comme on pouvait en trouver sur ses prédécesseurs. Et ce malgré l’intervalle un peu plus long qu’à l’habitude (plus de deux ans) qui avait été laissé entre cet opus et Blind Rage – principalement à cause des départs d’Herman Frank, remplacé par Uwe Lulis, et du batteur Stefan Schwarzmann, qui laissa sa place à Christopher Williams.
Ainsi, la collection proposée est marquée par un formatage un poil excessif, même pour un groupe assez peu réputé pour son goût du risque : "Hole in the Head" est un mid-tempo convenu, "The Rise of Chaos" est certes plus rapide mais peu mémorable pour un morceau-titre, "No Regrets" et "Carry the Weight" méritent au moins l’écoute pour leurs refrains. Même s’ils font sans doute taper du pied, "What’s Done Is Done" et "Race to Extinction" seront assez vite oubliés – au moins, ils ne frisent pas l’autocitation caricaturale comme "Analog Man" (qui reprend presque "Balls to the Wall" sans pour autant atteindre la force de son modèle). Plus décevant, les parties solistes sont rarement aussi impressionnantes ou saisissantes qu’à l’habitude, sauf peut-être sur "Race to Extinction".
Cela n’empêche pas "Die By the Sword" de posséder un potentiel hymnique certain et "Koolaid" d’avoir plus de charme que le suicide collectif auquel il fait référence (Jonestown, 1978) en renouant avec la touche des 1980’s. De plus, "Worlds’ Colliding" est une autre bonnes surprise grâce à son riff mélodieux et son refrain prenant.
Accept version 2010’s commence à habituer son public à l'alternance entre les très bons albums et ceux composés de nombreux fillers, mais le direct The Rise of Chaos est clairement la production la plus faible de la décennie, bien que le savoir-faire des musiciens permette de faire passer un moment malgré tout agréable et bien qu'il conserve une place particulière à mes yeux - ce fut le premier nouvel album à paraître après ma découverte le groupe.
À écouter : "Die By the Sword", "Koolaid", "Worlds’ Colliding"