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Rockomotives 2011


Emilie, le 14/11/2011

Jeudi 27 octobre


Après de longues discussions avec moi même, je suis forcée de constater qu'il n'y a pas de bon festival sans départ chaotique, et autant vous dire que le notre fut gratiné. Jeudi 27 octobre, le premier concert des Rockomotives commence vers 18h30, le point d'arrivé se situe à 50 km de nous, donc partir 60 minutes à l'avance semble large, très large. C'est malheureusement sans compter ces quelques petits éléments parasites, à savoir deux gazelles dans une voiture, sans gps, au milieu de travaux gigantesques et déviations entrainant moult sens interdits, et surtout un sens de l'orientation et de la déduction quelque peu court-circuité, sans oublier la panne d'essence imminente et la quasi inexistence de station service. Bref, une heure après, ma grande copine et moi même étions toujours dans un rayon de 3 km du point de départ. A moins d'un miracle côtoyant la téléportation, nous serons en retard. La logique étant une vertu typiquement féminine, nous arrivons sans surprise au Minotaure une heure après le début des festivités, pile à la fin du premier set. C'est bon les gars on est arrivées, le show peut commencer pour de vrai, branchez les amplis, faites hérisser les poils dans le dos (des messieurs, entendons nous) et péter les cordes de guitares.



Malheureusement, le feu d'artifice espéré l'œil humide n'a pas lieu tout de suite, puisque c'est le Dahu qui continue la soirée. Ce Dahu est le projet réunissant JP Nataf, Albin de la Simone, Bastien Lallemant, Pascal Parisot et Holden, autrement dit des artistes nageant dans la chanson française, et qui vont maintenir cette ligne puisqu'ils mélangent et revisitent les morceaux de chacun. Difficile d'aborder ce spectacle. On sent bien que quelque chose gêne l'engrenage, mais le pourquoi reste flou. D'un côté, la formation dénote musicalement par rapport aux différents spectacles de la soirée, est ce l'écart entre l'éventuelle attente et la prestation donnée qui dérange ? Ou est ce parce que chaque musicien semble extrêmement concentré dans ce qu'il fait qu'il oublie les autres et que donc la synapse ne se fait pas ? On peut aussi penser au fait que le groupe n'a pas un long passé sous cette casquette, et que le rodage est plus long que prévu. Peut être que dans une soirée davantage axée scène française, le Dahu aurait pris, que ce soit entre eux ou avec le public. Mais ce spectacle n'est pas insupportable, loin de là, on sent qu'ils respectent un thème visuel classe, sombre, et sérieux, et qu'ils travaillent la rythmique avec une dextérité folle. On en perd même parfois le fil, se demandant qui fait quoi avec quoi. Malgré tout, il se termine sans départ déchirant, et ne semble pas avoir retourné ses auditeurs qui quittent la salle stoïques.



Rentrées dans la salle un peu en courant, le talon de chaussure pris dans l'écharpe toujours un peu autour du cou -mais un sandwich quand même à la main, sans faire attention aux stands et constructions sur notre chemin, nous découvrons les lieux le temps du changement de scène. Oh! un bar à vin, oh! des dj grimpés sur un échafaudage, et oh! un monsieur qui joue avec des pellicules argentiques projetées sur le mur d'en face. Et même que c'est beau. Comme indiqué dans le programme indispensable des Rockos, Magnetic and Friends sont là pour tenir en haleine les festivaliers, sans pour autant les faire fuir comme certains dj (hum, nous en reparlerons plus tard, en repensant à la soirée du vendredi).
Nous quittons le palier animé, et retournons dans la salle, tout en essayant de trouver la logique de passage des groupes. Je rappelle que la logique est réservée aux femmes, donc si nous n'en trouvons pas, c'est qu'il ne doit pas y en avoir. Et en effet, c'est (seulement) au bout du troisième jour que nous découvrirons qu'il n'y a aucune logique, et même que c'est un choix dument réfléchi : ce festival est un festival de découvertes, donc on doit … découvrir, et ne pas venir que pour un artiste, mais attendre et faire des rencontres musicales.




C'est donc pleine de questions que je scrute les instruments, contemple les musiciens qui arrivent sur scène, et me fait baffer par les premiers coups de batterie de -recherche rapide dans le programme pour voir quel nom correspond à ces têtes- Wild Beasts. Visuellement, un chanteur serré dans son T shirt à la voix plutôt perchée (cause-conséquence ?), avec entre autre à ses côté un guitariste sosie officiel de Tintin. Plus sérieusement, ce groupe dont l'accent ne trahira pas leur origine bristish fait prendre directement la sauce au Minotaure, avec une artillerie lourde niveau rythmique, des mélodies pop indie faites pour plaire à l'auditoire présent, et des basses qui m'en font trembler le bout du nez. Complètement prise dans ce que les blondinets jettent en pleine face, ma vue se trouve tout à coup obstruée par un pompon de bonnet. Eh oui la mode du bonnet en laine mais pour intérieur semble se répandre sur Vendôme, je débats d'ailleurs un moment dans ma tête tout en insultant cette jeune collégienne, ce qui me fait perdre le fil du concert. Ou alors est ce que parce qu'au final tous les morceaux se ressemblent un peu. Je sors du gaz quand je reconnais le morceau qu'ils sont en train de jouer, et je me fais la réflexion qui fuse souvent, ''aahhh c'est eux qui font ça !''. Découvertes je vous disais. Bref, nous voilà dans la bulle électrique des rockos, petite pause, et on repart.





Toujours dans l'ignorance totale, nous accueillons un brun barbu à lunettes entouré de ses musiciens, et à l'accent fortement marqué qui me rappelle C'line. ''Salut nous on est Karkwa, on vient du Québec et on remplace un groupe islandais''. Le groupe en question étant Who knew, on reste dans la même température de vie. De là où je suis, je peux voir les 800 boutons au dessus du clavier, maitrisés parfaitement par leur propriétaire tout comme les autres instruments de la scène, le tout donnant de lourdes mélodies rock entrecoupées de morceaux plus folk voire acoustiques, ils poussent même le vice en faisant tout ça en un seul morceau. Les transitions se font sans accrocs bien que le styles soit en dents de scie, et l'aspect rock gras balancé par des têtes d'anges ne dérange pas davantage. Vertu de scène ou véritable travail habile, dans tous les cas le groupe québécois ne laisse pas indifférent le public des rockos, que ce soit par le punch délivré dans leurs titres, ou par leur présence scénique agréable et sincère. Je me plie donc aux avis émis sur le papier, flatteurs et élogieux. Je vais même remarquer qu'ils sont cool et modestes, quand je vais les croiser errant dans le hall de la salle, juste après leur concert, comme de simples spectateurs, profitant des Magnetic and Friends avant d'aller assister au concert suivant.





La foule se fait plus dense et compacte, il ne reste plus que deux groupes à passer, nous devinons donc que c'est The Do qui va prendre le relai. Olivia Merilahti apparaît telle une poupée de porcelaine, cheveux blonds teint pâle et jupe tutu, aux côtés de Dan Levy qui me fait étrangement penser à Jamie Hince. N'ayant jamais vu le groupe sur scène, je suis assez curieuse de me faire mon propre avis, car la nouvelle tournée attire soit des ''génial super'', soit des ''complètement fade et naze'', je suppose donc que le spectacle n'est pas tiède. L'équipe est physiquement présente, l'espace est occupé par le charisme de madame, autant que par les instruments et le jeu de chacun, mais ils ne s'arrêtent pas à cet acquis puisqu'ils ajoutent une énorme boule à facette à hauteur d'homme qui me fera divaguer en fin de concert, et un jeu de lumière tout aussi épatant et important que le son. Côté public, un homme aux beaux cheveux bouclés, à l'allure baba cool et en spartiates me passe devant, se pose deux secondes devant la scène, puis repart visiblement comblé de ce qu'il vient de voir. Olivia Merilahti use de ses fameux trucages micro, mais également d'un porte voix lumineux, elle change de guitares, Levy nous joue du saxo, rien pour sombrer dans la monotonie. C'est en remontant ma mâchoire béante à la fin du dernier morceau où j'ai notamment perdu le fil du temps, que je me fais la remarque suivante : The Do ont la capacité de retourner une audience en envoyant des morceaux complètement enivrants frôlant le génie visuel et musical, mais ils ont aussi la faculté de faire perdre l'attention avec des morceaux plus vides et moins attrayants. Les boudeurs n'auront certainement retenus que les creux du spectacle, et les enjoués les moments de haute voltige. Toujours est il qu'on ne peut pas leur enlever le charisme et la présence scénique qui s'est nettement déclaré depuis la dernière tournée, d'après ma grande copine.


Il ne reste plus qu'un concert, celui de Rock Roll and Remember. Un peu usées en cette fin de soirée, nous décidons de restées assises dans la grande salle, le temps du changement de plateau, ''comme ça on sera sur place pour la suite''. Tout le monde sort vers le palier. Vraiment tout le monde. ''Dis donc ils sont pas cool quand même, ils pourraient rester pour les derniers, ça y est The Do sont passés tout le monde se barre, vraiment c'est honteux. Tiens mais ? On dirait qu'ils sont en train de vider complètement la scène et ranger les barrières ?'' … En effet, nous ne sommes plus que deux nanas au milieu des techniciens, puisque le dernier concert en question se joue sous forme de showcase, et sur le palier à côté de l'échafaudage à dj. Après avoir quitté la grande salle vide les pommettes rouges, mais le torse bombé faisant mine qu'on savait très bien que le dernier concert n'avait pas lieu là et qu'on voulait juste profiter de ce splendide plancher, nous rattrapons les Rock Roll and Remember.
Mais finalement, nous abandonnons le combat après 15 minutes. Un garçon, une fille, un clavier, un costume à paillettes digne des stars du disco, et surtout un musique expérimentale presque agaçante, décousue et vide.

Surtout qu'il nous reste 1h de route plus 1h de perte pour rentrer.




Crédit photos : Gaëlle Evellin / C. BARDEY (hors festival)


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