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Rencontre avec Holy Two


Clément, le 14/09/2018

Après vous avoir donné notre avis sur un premier opus très qualitatif, l'heure est venue de vous dévoiler notre rencontre avec l'un des duos les plus intéressants de la sphère musicale francophone. Vous pouvez au choix visualiser l'interview en images ci-dessous, ou en lire le résumé texte selon vos préférences.



Albumrock : Une brève présentation de Holy Two pour ceux qui ne vous connaissent pas ?


Elodie : Bonsoir. On s'appelle Holy Two. On est un duo électro pop. On vient de Lyon, et on habite à Paris. Et nous avons sorti notre premier album en Mai qui s'appelle Invisible Matters.


Hadrien : On fait de la musique éclectique qui va de la pop électro, à des tendances plus rock et hip-hop. On n'a pas un seul style bien défini mais on aime expérimenter beaucoup de choses. Chacun a la liberté d'interpréter notre univers comme il le souhaite.


AR : Que raconte Invisible Matters ?


Elodie : Ca raconte beaucoup de choses. C'est le premier disque où nous avons choisi de parler de nous et non d'histoires que l'on voulait raconter. Ca en fait un album très personnel qui parle beaucoup du silence, une thématique que l'on voulait traiter depuis un certain temps. Ca vient d'un rêve que j'ai fait où un ami architecte (le duo est diplômé d'architecture, ndlr) me disait que l'architecture n'existait pas, qu'il s'agissait seulement de façades et que derrière c'était le vide. Avec Hadrien on a vraiment voulu explorer ce qu'il se passait dans ce vide, cet invisible.


Hadrien : La démarche c'était vraiment de se poser la question de l'importance du vide. Est-ce qu'il n'est pas plus important que la matière et le concret ? Au final le nom Invisible Matters a un double sens. Ca veut à la fois parler de la matière invisible mais ça veut aussi dire que l'invisible/le vide est important. Avec un nom comme Holy Two nous sommes très interpellés par ces notions célestes et spirituelles.


Elodie : En architecture on nous apprend beaucoup que nous construisons le plein à partir du vide. C'est le vide qui génère le plein. Et au final dans la musique c'est pareil. C'est le silence qui génère le son et la musique. Ca a vraiment été notre fil conducteur depuis le début.


AR : Un titre marquant selon moi qui a été mis en avant c'est "Festin". Qui semble très autobiographique dans ses paroles. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?


Elodie : Alors tout d'abord je précise que ce titre est plein de second degré et qu'il ne faut pas me prendre pour une folle quand vous l'écoutez (rires). C'est évidemment une histoire de rupture qui finit mal, et le texte traduit un désir de vengeance à travers le cannibalisme.


AR : Vous aviez d'ailleurs publié une photo pour teaser le clip qui rappelait beaucoup le film Grave.


Elodie : Exactement. C'était une référence voulue.


Hadrien : Pour l'ensemble des titres ça a été très important pour nous de parler de thématique fortes tout en mettant en avant un certain second degré, et les confronter avec des émotions, du ressenti et surtout du vécu. D'ailleurs c'était notre premier morceau en français donc c'était un réel challenge pour nous.


 


AR : Un morceau a particulièrement attisé ma curiosité et il s'agissait de "Chaos". On croirait presque un essai progressif. C'était le but ?


Hadrien : Oui tout à fait. Ca fait longtemps que l'on voulait écrire un long morceau qui demande une certaine attention. On est assez interpellé par l'explosion de toutes ces musiques assez "Fast Food" et notre but était d'aller à l'encontre de ce mouvement tout en exprimant toute notre liberté artistique. C'est vraiment la musique que l'on a envie de défendre.


Elodie : Le but c'était vraiment de faire cette longue interlude au milieu de l'album. Un peu à la "Love Like A Sunset" de Phoenix.


AR : Aujourd'hui vous êtes produit par ColdFame Records, le label indépendant monté de toute pièce par les membres du groupe Last Train. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de cette rencontre ?


Hadrien : Bien sûr ! On aime beaucoup raconter cette histoire (rires). En fait c'était il y a 4 ans. On allait jouer notre tout premier concert avec Holy Twoet il se trouve que c'était en première partie de Last Train. Le feeling est tout de suite très bien passé et à l'époque le groupe tournait déjà pas mal. Jean-Noël et Julien (chanteur et guitariste solo, ndlr) avait déjà en tête le projet de monter leur propre structure de production et de booking. Maintenant c'est un peu notre famille.


Elodie : On se rend vraiment compte que c'est une chance inouïe de travailler avec des gens que l'on estime autant que les Last Train, qui avaient parfaitement compris la ligne artistique d'Holy Two et qui étaient surtout vraiment compréhensifs de notre statut d'étudiants à l'époque. Ce qui était vraiment compliqué pour les dates, la promo etc.


Hadrien : Pour nous ce sont vraiment des mentors.


AR : A l'époque j'avais adoré votre EP A Lover's Complaint. Ensuite il y a eu la sortie de Misunderstood et maintenant l'album. J'ai vraiment été déstabilisé par ce virage artistique qui a beaucoup plus mis a l'honneur le côté hip-hop que pop. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?


Hadrien : Ce n'était pas vraiment notre but de surprendre. Mais cet album on l'a fait sans aucune limite et sans aucune contrainte. Et c'est naturellement ce côté plus sombre et hip-hop qui en est ressorti.


Elodie : Et puis nous avons tous les deux eu des changements radicaux dans notre vie depuis qui influencent beaucoup notre évolution artistique je pense.


Hadrien : A la base on avait tendance à faire une musique plus planante c'est vrai. Et là dans l'album on a des sonorités presque souterraines parfois. C'est donc plus un atterrissage qu'un virage. Avec une ambiance plus sombre.


Elodie : La musique a toujours été sombre en fait. Je pense que c'est plus dans la production où on a adopté un rendu plus dark. Mais pas dans la composition.


AR : Lorsqu'on vous écoute les yeux fermés on aurait tendance à penser qu'Elodie est une chanteuse de R'n'B afro-américaine avec cette voix vraiment identifiable. Il y a eu un travail particulier derrière ça ?


Elodie : Je n'ai jamais travaillé ma voix a proprement parlé. Mais c'est vrai qu'elle a beaucoup changé depuis les premiers EPs et ça c'est quelque chose que je ne saurais pas vraiment expliquer... Peut-être que je fume trop (rires). Mais c'est vrai que l'avantage d'avoir une voix aussi identifiable c'est qu'on a vraiment la liberté de faire ce que l'on veut en termes de style et on aura toujours cette signature qui permettra de nous reconnaître.


AR : Votre morceau préféré de l'album ?


Elodie : "Play This Part". C'est un morceau qui est plus une sorte de balade, un peu psyché et que j'aime beaucoup.


Hadrien : En ce qui me concerne j'ai plus un petit faible pour "Chaos" que j'ai vraiment hâte de jouer en live. Il y a ce côté vraiment brutal et rock qui permet de se lâcher. Sinon il y a aussi "Rage" qui clôture l'album. C'est notre deuxième morceau en français et j'aime beaucoup.


Un grand merci à Holy Two pour cet échange particulièrement riche, à ColdFame pour l'organisation ainsi qu'au Point Ephémère pour leur accueil !

En savoir plus sur Holy Two,

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