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Nine Inch Nails : Lights In The Sky


Nicolas, le 09/02/2009

Lights In The Sky Over Victoria : un concert anthologique !

L'adage suivant est de notoriété commune, mais il est parfois bon de réaffirmer certaines évidences : non content d'être un musicien de génie, un artiste talentueux, un technicien sonore hors pair et un producteur émérite, Trent Reznor est avant tout un showman exceptionnel. Affirmer connaître Nine Inch Nails sans avoir vu ou entendu son groupe en live, c'est aussi stupide que de prétendre tout savoir sur le rock en se contentant d'une frileuse lecture hebdomadaire des Inrocks. Jusqu'à ce jour, seules deux possibilités nous ont été offertes de découvrir le maitre de l'indu en concert : l'excellent album live And All That Could Have Been datant de 2002, et le DVD live Beside You In Time sorti en 2007 (on exclura volontairement la VHS Closure parue en 1997, qui est désormais très difficile à trouver et dont les performances live sont assez réduites). Cette fois-ci, le fondu de NIN aura le choix entre non pas un, mais trois albums complets. Et gratuits, qui plus est. On aurait vraiment tort de se priver.


D'autant que ces concerts sont tout bonnement exceptionnels. Mais tenons nous en au show de Victoria par soucis de clarté. Très long (trente et un morceaux pour près de près de deux heures vingt de prestation), extrêmement varié, empilant sans aucun complexe décharges de testostérones enragées, brulots metal électrisants, nappes atmosphériques inquiétantes, tubes électro-rock calibrés dancefloor et trips indus expérimentaux, Lights In The Sky retrace l'intégralité de la carrière musicale de la Pretty Hate Machine et offre ainsi un regard vertigineux sur l'étendue de son répertoire. Car l'esprit torturé qu'est Reznor n'est pas du style à renier son travail passé : chacun de ses albums a donc droit à trois prestations live au minimum, y compris l'EP Broken. A ce petit jeu, certains disques sont mieux lotis que d'autres : si The Slip se taille une belle part du show (notamment la quasi-totalité du premier quart d'heure), c'est pourtant l'excellent Year Zero qui se voit attribuer la plus grande place dans le set avec pas moins de six titres interprétés.


Le début du concert est une véritable claque : "999.999", "1.000.000", "Letting You" et "Discipline" s'enchaînent sans coup férir, nous rappelant à quel point les premières minutes de The Slip sont fantastiques (avant de sombrer dans l'anecdotique sur les pistes suivantes). Les interprétations live de Reznor sont toujours aussi sidérantes de vitalité et de force bestiale, impeccablement portées par une voix abyssale tour à tour moite et furieuse, chaude et incisive, perçante et cataclysmique. Derrière leurs instruments, les autres membres du groupe ne sont pas en reste, même si on aurait souhaité entendre un peu plus la guitare déglinguée d'un Robin Frinck fraîchement rentré au bercail après son passage remarqué chez les Guns N' Roses. Le set s'enchaîne implacablement, reliant avec brio des morceaux qui n'ont quasiment rien en commun, éparpillant les tubes éternels de The Downward Spiral au milieu de compositions récentes : le schizophrène "March Of The Pigs" qui alterne les giclées hystériques furibardes avec les passages glauques tempérés, ou encore l'obscène "Closer" avec ses paroles crues et déviantes. Juste avant, on retrouvait avec jubilation le terrible riff de "The Wretched", particulièrement bien mis en valeur par le calibrage au poil de la basse. Puis arrive un moment étrange où le set ralentit la cadence et se love dans les méandres tortueux du diptyque Year Zero - Ghosts I-IV. Oui, vous avez bien lu : Reznor n'hésite pas à exécuter en live plusieurs pistes de son complexe quadruple album instrumental. Pourtant, Dieu sait qu'il semblait a priori impossible de relier cet OVNI au reste de sa discographie. Que dire, si ce n'est que l'intermède ainsi réalisé est encore une fois parfaitement à sa place ? Une pause en apesanteur plutôt bienvenue au milieu du concert, au sein de laquelle le turpide "Piggy" n'a aucun mal à émerger. L'énergie revient ensuite avec un retour aux sources de la machine par le biais des deux premiers disques de Reznor. Étonnant de constater autant de similitudes entre l'efficace duo "Wish" - "Terrible Lie" et le bouillonnant "Survivalism", l'un des morceaux les plus violents de With Teeth. Puis les hits s'enchaînent, des martèlements d'enclume surpuissants de "The Big Come Down" au rythme trépidant et gigoteur de "Only" et de "The Hand That Feeds". En conclusion, "Head Like A Hole", tout premier titre du maître, se voit reprendre en cœur par une assemblée en délire.


Sur le rappel, Reznor sort enfin de son mutisme. En effet, même s'il a passé son temps à invectiver violemment les spectateurs tout au long du show, il n'avait pas jusqu'ici réellement communiqué avec l'assistance. L'homme prend alors quelques minutes pour s'adresser longuement à la foule, remerciant son public, louant le talent de ses instrumentistes et de ses techniciens. Puis Year Zero se trouve mis à l'honneur une nouvelle fois : un vrai régal, surtout quand on connaît la qualité de cet album. Ici, les titres sont largement retravaillés pour convenir au live, comme le génial "God Given" qui se fait dynamiter par les incroyables solos de guitares déstructurés de Finck. Juste avant, "The Good Soldier" étonne encore et toujours par son style trip hop totalement maîtrisé, preuve que Trent peut vraiment s'attaquer à tous les styles musicaux. Là-dessus, l'homme n'a plus qu'à se faire plaisir en finissant sur deux blockbusters : le poignant "Hurt"qui dégage toujours autant de désespoir et de tristesse, et "In This Twilight" qui conclut sans coup férir ce show dantesque en rallongeant un peu la sauce façon électro-indu.


Que dire ? Une seule chose : ce live, que ce soit dans sa version Victoria, Portland ou Sacramento, est à posséder de toute urgence. Assez différent de And All That Could Have Been, plus diversifié, moins morbide, mais tout aussi brillamment exécuté, Lights In The Sky est devenu la nouvelle référence du groupe et un incontournable absolu pour tous les fanatiques de Nine Inch Nails. Et ne vous laissez pas abuser : Si la gratuité de The Slip était entachée par son niveau par trop inégal, il n'en est rien avec cet énorme cadeau qui brille de mille feux du début à la fin. Enfin une œuvre téléchargeable librement et qui vaut vraiment le déplacement : chapeau bas, Mr Reznor.


Line Up :
Trent Reznor : chant, guitare
Robin Finck : guitare
Justin Meldal-Johnsen : basse
Alessandro Cortini : claviers
Josh Freese : batterie

Tracklist :
1. "999,999" - 2. "1,000,000" - 3. "Letting You" - 4. "Discipline" - 5. "March Of The Pigs" - 6. "Head Down" - 7. "The Frail" - 8. "The Wretched" - 9. "Closer" ("The Only Time" Breakdown) - 10. "Gave Up" - 11. "The Warning" - 12. "Vessel" - 13. "21 Ghosts III" - 14. "28 Ghosts IV" - 15. "19 Ghosts III" - 16. "Ghosts Piggy" - 17. "The Greater Good" - 18. "Pinion" (Pre Recorded) - 19. "Wish" - 20. "Terrible Lie" - 21. "Survivalism" - 22. "The Big Come Down" - 23. "31 Ghosts IV" - 24. "Only" - 25. "The Hand That Feeds" - 26. "Head Like A Hole" - ~Rappel~ 27. "Echoplex" - 28. "The Good Soldier" - 29. "God Given" - 30. "Hurt" - 31. "In This Twilight" ("Zero-Sum" Piano Outro)
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