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Les Eurockéennes 2007


Moon, le 25/06/2007

Samedi 30 juin

For My Hybrid


16h25. Puisque les Eurocks servent également à cela, pourquoi ne pas commencer en allant faire un tour du côté de la Loggia histoire de découvrir quelques groupes ? Originaire de Nancy, For My Hybrid possède toutes les qualités pour se faire une petite place dans le paysage français. Armés d’un rock rugueux et enragé, le quatuor se charge de transpercer le Chapiteau de riffs de guitares aiguisés en décapant les pavillons auditifs des quelques curieux passant par-là. Un bon moment de rock braillard comme on l’aime !

Cold War Kids


17h40. Avec Cold War Kids, la journée ne continue pas comme elle avait commencé. Il faut dire qu’avec le temps magnifique dont nous gratifie ce samedi, un peu d’insouciance ne fait pas de mal, histoire de se mettre en jambes. On ne s’attardera pourtant pas longtemps devant ces Enfants de la Guerre Froide, tant il est vrai que leur pop, aussi attachante soit-elle, peine à se faire apprécier en festival. Obligé de jouer très fort, là où on attendrait plutôt un peu de douceur, Cold War Kids produit une musique fortement recommandable, mais qui ne semble pas tout à fait à sa place ici. Une formation (et un charismatique leader) à suivre certes, mais peut-être dans un écrin plus à même d’accueillir leurs délires new-wavesques.

Blanche


17h50. Alors on se tourne vers Blanche, sans trop savoir à quoi s’attendre. Seule certitude : la présence, au sein du groupe, de Jack Lawrence, l’incontournable bassiste des Greenhornes et des Raconteurs de Jack White. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la foule ne se presse pas à la Loggia. Pourtant, sur scène, le groupe intrigue. Quintette complètement décalé, en plein trip country rock, échappé d’un improbable western naturaliste, Blanche est mené par Dan John et l’envoutante et Immaculée Tracee Mae Mille, jolie rousse en robe… blanche totalement rétro. Première surprise : Lawrence, qu’on attendait à la basse, gratouille ici le banjo. Seconde surprise : le public raffole de cette musique d’un autre âge, qui doit sans doute beaucoup aux périodes les plus apaisés de papy Neil Young. L’évidente complicité qui lie ce petit monde ne tarde pas à déteindre sur l’assistance, dont certains membres finissent par se lancer dans une sorte de chenille rarement vue en concert. La country n’est pas morte !

Editors


18h40. Comment passer le temps entre deux concerts (en partant bien sûr du postulat idiot qu’il y aurait du temps à perdre entre deux concerts) ? Pardi ! En regardant les écrans qui entourent la Grande Scène, et vomissent à longueur de journée diverses pubs plus ou moins rock’n’roll. Une attire l’attention : la bande-annonce de Control, le biopic consacré à feu Ian Curtis. « Feu » Ian Curtis ? Le doute est pourtant permis : Editors, qui débarque bientôt, semble pourtant être une réincarnation crédible de Joy Division, mâtiné de U2. C’est dire si ça rigole sur scène. Peu adepte du rock chiant, votre serviteur décrochera rapidement.

Phoenix


20h40. Ca vous étonne hein ? Mais Phoenix est un putain de groupe de scène. Pas rancuniers, les Versaillais, longtemps boudés sur leurs propres terres, délivrent un rock carré, réjouissant, bien qu’un peu trop propret sur les bords. Pourtant, au fur et à mesure de la prestation, la tension monte, et l’enthousiasme l’emporte jusqu’à déborder des chemises trop bien repassées, des mélodies trop bien ciselées. La fin du concert est une vraie apothéose, un déluge de six-cordes, dont l’une (de guitare, pas de corde) fini d’ailleurs par atterrir dans le public (les spectateurs des premiers rangs déployant aussitôt mille efforts pour se l’arracher. C’est finalement un des membres de la sécu qui emportera la mise).

Maxïmo Park


20h50. En ce début de soirée, nombreux étaient visiblement plus intéressé par la fougue de Maxïmo Park que par le concert de Phoenix. Et en véritable frontman charismatique, Paul Smith (chant) et son chapeau melon agrémenté de lunettes de soleil visiblement empruntées dans la garde robe de Polnareff, investit une Plage trop étroite pour l’occasion. Considéré comme « la meilleure réponse du Nord de l’Angleterre au revival postpunk » et s’inspirant de la débauche d’énergie des prestations live d’Iggy Pop, Maxïmo Park embarque son petit monde au gré de son pop-rock survitaminé pour réveiller les cervicales des plus mollassons. Ca joue vite et fort et ça sautille dans tous les sens, rien de tel pour se mettre en appétit avant l’arrivée des Queens Of The Stone Age.

Queens of the Stone Age


23h : Parce qu’évidemment, c’est eux que beaucoup attendent. Les quelques gothiques survivants de la veille, déjà, mais aussi (surtout) de simples amateurs de hard rock, de rock tout court, voire simplement de musique. Les plus fous (dont un vaillant reporter d’Albumrock) se sont déjà rués devant la Grance Scène, aussitôt le public de Phoenix dispersé. Précaution inutile : on verra pourquoi. Le temps d’ingurgiter, via les écrans géants, une cinquantaine de pubs et trois ou quatre fois la bande-annonce de Control, la nuit s’est faite. Sur scène, les instruments et le déco (quelques chandeliers forts sobres) sont déjà là, suffisant pour attiser l’idolâtrie des fans. On discute à droite à gauche des mérites de (l’excellent) dernier album, qu’une bonne majorité de mécréants s’accordent pour qualifier de « pas terrible ». Les fous. Qu’importe : la bande à Homme a suffisamment de morceaux de bravoures en stock pour jouer toute la nuit durant. Un rapide regard derrière soi à quelques minutes du début : du monde, du monde, et encore du monde, aussi loin que peut porter le regard. On se sent tout petit. Et puis, à 23h pétantes, voilà que débarquent les cinq héros. Le maintenant historique Troy Van Leeuwen, le batteur taurin Joey Castillo, et les petits nouveaux Dean Fertita et Michael Schuman tout d’abord. Puis Josh Homme, sorte de sosie roux du King, pointe sa silhouette massive. Et là, rien ne va plus.

Difficile de définir l’ambiance, puisqu’à ce stade, quand on est accroché au deuxième ou troisième rang d’un public de 25 000 personnes, il faut faire un choix : écouter et regarder le groupe, ou se battre pour tenter de survivre. Ici, on ne pogote plus : on compresse. Rapidement, on est obligé d'abdiquer, et de reculer de cinq mètres pour tenter de percevoir autre chose que les odeurs corporelles de ses semblables. Le son était-il bon ? Aucune idée. L’ambiance, en tout cas, était à l’hystérie. Quelles chansons ont joué les QOTSA ? Pas facile à dire. « Burn The Witch », « Monsters In Parasol », « Battery Acid », « Little Sister », « Sick Sick Sick », « Misfit Love », probablement. En tout, une setlist qui évitait soigneusement les vieilles scies pour faire la part belle à l’énergie brute. Et puis, surtout, pour clore le concert, deux versions épiques de « No One Knows » et « Song For The Dead » qui resteront gravées dans les annales. Ouf.

Tokyo Ska Paradise Orchestra


00h10. On connaissait le pays du soleil levant comme la nouvelle terre promise du rock, allant du punk au noisy-rock aérien. Mais le ska semble également s’être taillé une place de choix dans le paysage musical nippon. Idéalement placé entre les Queens Of The Stone Age et The Hives, les neuf membres du Tokyo Ska Paradise Orchestra emballent un chapiteau surpeuplé à grandes rasades de cuivres. Ca se secoue dans tous les sens, des barrières à la boutique souvenir, et ça nous colle une banane immédiate. Pour un peu, on croirait assister au retour de Madness ! Du grand art (japonais).

The Hives


1h10. Ambiance tout aussi survoltés que pour QOTSA, mais carrément plus bonne enfant, pour les Hives. Une gageure pourtant : autant les albums des Suédois atteignent des sommets dans le style « garage-rock-early-sixties-sous-amphét’ », autant on était curieux de voir comment cela se traduirait en live. Bonne, excellente surprise. Le son est gros, très gros, trop gros peut-être : on peut légitiment se demander si quelqu’un qui ne connaît pas l’œuvre des cinq allumés peut réellement en profiter, tellement les subtilités (il y en a !) de leur musique se perd un peu parfois dans cette bastonnade en règle. Mais la question ne se pose pas vraiment : visiblement, tout le monde connaît et aime les Hives. A commencer par eux-même. « D’habitude, nous sommes fabuleux. Mais pour vous ce soir, nous allons être incroyable ! », fanfaronne Howlin’ Pelle Almqvist (disons « HPA »), le très charismatique chanteur, sorte de croisement entre un Mick Jagger pour la sensualité, un Iggy pour l’énergie, et un ABBA pour l’accent.

Les cons n’auront pas tous compris le second degré. Lui s’en branle. « Pendant le concert de Queens of the Stone Age -un excellent groupe- j’étais caché dans l’ombre, sur le côté de la scène. Et je vous ai regardé, tous, un par un. J’ai alors su que vous étiez le meilleur public que nous n’ayons jamais eu ! ». Parfois, entre deux péroraisons, les Hives balancent quelques salves déflagratrices prodiguées par les bons soins du très allumé Howlin’ Pelle, mais aussi ceux du guitariste Nicholaus Arson et du batteur Chris Dangerous, aussi frimeurs avec leurs instruments respectifs que le chanteur avec son micro. « Aka I-D-I-O-T », « Die, Allright ! », « Hate To Say I Told You So », « Supply And Demand », « Walk Idiot Walk », « Two-timing Touch And Broken Bones », « Antidote » : imparables, on vous dit. « Vous êtes fatigués ? Vous pensez que les Hives sont fatigués ? Les Hives ne sont jamais fatigués ! » On veut bien le croire.
En savoir plus sur Queens of the Stone Age,
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