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Led Zeppelin - The Songs Remain the Same ?


Steven Jezo-Vannier, le 13/10/2014

Rééditions épisode I : Led Zep II

Led Zeppelin II (Deluxe Edition)


Lire la critique de l'album original

On ne présente plus Led Zeppelin II, l’un des disques, si ce n’est le disque réellement fondateur du hard rock, en tout cas un disque référence. Un disque qui, contrairement à ceux qui l’ont directement précédé et succédé, ne souffre quasiment plus d’aucune critique à l’heure actuelle, même si, pour ma part, j’aurais une très nette tendance à préférer les morceaux plus aventureux et atypiques du I et l’ambiance folk plus apaisée du III. Mais bon, les goûts et les couleurs, n’est-ce pas… trêve de bavardage, que vaut donc cette nouvelle mouture 2014 tant vantée par Jimmy Page ? Pour plus de détails sur ce mythe électrique, on vous renverra à la critique de Louis (cf lien ci-dessus). Intéressons-nous plutôt ici à l’aspect technique de cette remasterisation ainsi qu’aux bonus proposés par le disque compagnon.

La technique, Alan en a brossé un contour très explicite lorsqu’il s’est attaqué à Led Zep I, et les remarques faites alors demeurent valables pour les deux disques suivants. Répétons néanmoins les axes majeurs de cette nouvelle version qui s’éloigne donc encore un peu plus du son des années 60. L’étalonnage a été globalement revu à la hausse pour coller aux standards modernes, les contrastes volumiques ont été un peu lissés, les bruits parasites ont été complètement éliminés, les aigus ressortent davantage. Led Zeppelin apparaît ici propre comme un sou neuf, fort, net, tranchant. Pas la peine de vous faire un dessin : si vous voulez de l’authenticité, du grain, de la rondeur, de la chaleur, passez votre chemin et tournez-vous vers les anciennes versions, nettement plus fidèles à l’esprit de l’original. En revanche, si vous voulez un disque moderne qui ne dépareillerait pas avec les sorties actuelles et si les vieux coucous vous énervent, si vous en avez marre de devoir pousser à fond le son de votre chaîne hi-fi pour profiter au mieux des détails, alors vous pouvez vous laisser tenter par cette édition 2014.

L'album remasterisé


Concrètement, à l’inverse du III qui ne tire pas toujours bénéfice de ce traitement sonore (cf page suivante), Led Zeppelin II se trouve la plupart du temps légèrement bonifié par ces modifications, minimes certes mais significatives. D’abord, le rééquilibrage vers les aigus amplifie paradoxalement la dynamique des graves. Explication de texte : puisque les aigus, concentrés plus volontiers dans la voix et dans la batterie (cymbales et toms, très prisés par Bonham), pointent plus et ressortent plus, les graves, à savoir les riffs du couple guitare-basse, sont moins flous, moins fondus dans la masse. Résultat : “Whole Lotta Love” n’a jamais eu autant de pêche, d’autant qu’encore une fois la batterie de Bonham est à la fois claire et englobante et que la voix de Plant survole davantage les instruments. La différence apparaît flagrante sur le fameux pont psychédélico-sexuel du morceau, sur lequel Page s’est visiblement fait plaisir en accroissant encore la spatialisation et les réverbérations sonores. Les cymbales deviennent presque cristallines, les grondements de guitares apparaissent plus rêches, plus inquiétants, l’orgasme de Plant plus extatique. Rassurez-vous, la différence n’est pas aussi marquée sur le reste de l’album. Globalement, les riffs heavy sortent gagnants (“Heartbreaker”, “Living Loving Maid), la basse de Jones est plus ronde, moins saturée lorsqu’il le faut (“What Is And What Should Never Be” et surtout “The Lemon Song”), mais par exemple le “Moby Dick” de Bonham n’apparaît pas foncièrement modifié par rapport à l’original. Bref, encore une fois, les puristes hurleront, les modernistes et le fanatiques de chaînes hi-fi seront aux anges, mais il y a fort à parier que le commun des mortels ne s’attardera pas sur ces points de détail.

Le disque compagnon


Autre intérêt (supposé) de ces nouvelles remasterisations : le disque compagnon, soit un CD de bonus livré avec chaque album.et censé nous initier aux secrets de fabrication de ces mythes auditifs. Sauf que… on peut toujours se montrer dubitatif sur ce genre de suppléments même lorsque le matériel mis à disposition, B-Sides, démos inédites, raretés etc… est supposé valoir le détour. Le disque compagnon de Led Zeppelin I, notamment, proposait le Live in Paris de 1969, soit un contenu plus que convenable quand on connaît les qualités du dirigeable en concert et les nombreuses improvisations auxquelles ses membres se livraient. Dans le cas du Brown Bomber, Page ne nous fournit quasiment que des Rough Mixes et des Backing Tracks. En clair : des versions préliminaires et de facto inférieures, en terme de rendu, aux morceaux édités in fine. Quel peut bien en être l’intérêt ? L’auteur de ces lignes se pose d’ailleurs toujours la question après plusieurs semaines d’écoutes. On signalera, pour les curieux, que la version Rough Mix de “Whole Lotta Love” est la seule qui soit vraiment différente du morceau édité, avec des paroles qui changent (notamment sur le refrain, nettement moins dynamique pour le coup), la disparition des moteurs d’avion de Page et un pont également arrangé autrement. Pour le reste, bof bof. Pourquoi proposer des versions instrumentales pures (ou karaoke, c’est selon) de “Living Loving Maid” et de “Thank You” ? Et pourquoi nous proposer “Moby Dick”, le morceau le plus emblématique de Bonham avec son fameux solo de bourre-toms… sans le solo en question ? Mystère. Quant au “La La” conclusif, le seul réel inédit du lot (instrumental, néanmoins), il mérite tout de même le détour avec ses enchaînements orgue Hammond, acoustique, solo et final plus heavy, mais quatre minutes intéressantes sur les quelques trente-deux minutes de ce maigre disque bonus, ça ne pèse quand même pas bien lourd.

Ne boudons néanmoins pas notre plaisir : Cette nouvelle version de Led Zeppelin II conviendra à la plupart d’entre vous et comblera pleinement les fanatiques du dirigeables. Ceux qui aspirent à plus d’authenticité se rabattront sur les éditions antérieures (en vinyle de préférence), et seuls les inconditionnels hardcores se satisferont du disque compagnon qui a un intérêt davantage documentaire que musical. Quand à cette version 2014, impeccablement dépoussiérée par Jimmy Page, elle en met quand même plein la vue. Si les jeunes générations pouvaient s’en trouver converties, ça ne serait pas un mal. On n’écoute jamais trop de rock n’ roll, ma bonne dame...

Nicolas
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