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La Route du Rock 2009


Pierig, le 22/07/2009

Vendredi 14 Août

La plus dense des soirées, la plus fantasque des déprimées et la plus amoureuse des salopes. L'anorexie dans la douceur avec Deerhunter, la tête d'affiche au penchant génial My Bloody Valentine.Tout y est beau. Tout y est bon. Découvert au Point Ephemère, Crystal Stilts s'impose néanmoins comme révélation de l'année avec sa cold wave ultra clean, ultra second degré. Mais malheureusement, programmé dès le début de soirée. En tout cas, moi, je serai là.

Programmation


02H40 - SNOWMAN
01H00 - A PLACE TO BURY STRANGERS
23H00 - MY BLOODY VALENTINE
21H35 - TORTOISE
20H20 - DEERHUNTER
19H15 - CRYSTAL STILTS (photo)

Et notamment MARISSA NADLER au Palais Sony Ericsson à 17H25.

Tel père, tel fils


18h. Arrivé sur au camping, terre de débats alcoolisés, bastons d’égos et jalousie nocturne. Situé à quelques minutes du site, la marche qui m’y conduit me semble éternel, sac et tente deux secondes à l’épaule. Pas de temps à perdre, le groupe que j’aime présenter comme « le plus cool du monde » débute dans une heure.

19h. Première impression morbide à la vue déconvenue d’un terre plein central à moitié boudé par les festivaliers. C’est une évidence, Crystal Stilts n’attire pas les foules. Encore agacé par l’ignorance d’un public moitié londonien moitié parisien, je m’exécute et impose mon physique mini au devant de scène. Je retrouve les caractéristiques du groupe brooklynois ( ?), une énergie brutale, le noir d’un café encore brûlant et cette attitude perverse si magique entre second degré et adoubement d’un Curtis encore dans toutes les têtes. L’ironie d’une cold wave, les clichés qui s’entassent et le clavier qui hurle sans cesse des mélodies imparables. Ciel bleu, soleil au zenith, grande scène. Rien de pire. Le cadre fait déjouer Crystal Stilts et les reproches commence à tomber. Mais jamais je n’oserai dénigrer ce que représente le no future d’une génération déchue, la loose charismatique et l’avidité perverse du non renouvellement. Ils sont bons, le seront toujours. Même dans des conditions aussi grotesques. Je tacle en passant la programmation qui aurait pu/du les faire jouer dans l’obscurité asphyxiante du Palais du Grand Large.

21h. L’aspect inécoutable d’un groupe hype qui se la joue sans vraiment y prêter attention « mais un peu quand même » m’intéresse énormément. Je cours me réfugier dans les bras poilus d’un public testostérone et découvrir Tortoise. L’aspect bourdonnant des premières notes agressent des tympans saignants. Mais le douce voile qui flotte encore et encore dans l’air du temps, l’aspect irrespirable d’une mélodie charnelle vient bercer mon aigreur pour en tirer sa torpeur. Et c’est dans cette électricité ambiante que captive Tortoise. Toujours aussi éphémère, je prends. Je jettes. Mais j’aurai profiter de cette bouffe à emporter pendant au moins une heure.

22h30. Je suis excité. Ceux qui m’ont bercé. My Bloody Valentine (photo) ne sera jamais Sonic Youth pour moi. Comprendre meilleur groupe de rock de l’univers. Mais ils sont de ces groupes, films, livres qui marquent une vie. Sa vie. Et MBV m’a fait découvrir et aimer la pop dans sa version la moins populaire justement. M’a baisé pour mieux me renifler. Et pénétrer l’essence même de mes sentiments. Qu’il joue mal ou trop fort n’y changera rien. Je suis désormais seul au monde, la larme qui tombe et le respect d’un fils à son père. Une belle claque et un souvenir, lui, qui persiste encore à l’heure de ses lignes.

1h. Je suis trop fatigué, trop assourdi, trop déprimé, trop alcoolisé, trop décédé, trop amoureux, trop excité, trop putain, trop branleur, trop parigo, trop bien habillé pour rester. Go to the dodo. Au passage, sans doute rater le meilleur concert, A place to bury strangers.
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