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Festival de Dour 2008


Lee, le 11/08/2008

Dimanche 20 juillet 2008

Casey


13h30. Dernière journée marathon de cette vingtième édition du festival de Dour. Casey entre en piste dans une Eastpak Core Stage quasi vide. Cela n'empêche pas la française d'envoyer son rap hardcore à toute vitesse. Accompagnée de B. James, durant tout le concert, Casey nous a littéralement pris d'assaut pendant une heure, déversant son flow magique comme une dictatrice exorbant la foule. Ainsi, la rappeuse a passé en revue ses titres, dévoilant peu à peu son plan de bataille : marche incognito dans "Le fusil dans l'étui", flow incroyable dans "Suis ma plume", mise en quarantaine de Skyrock et de l'industrie hip-hop dans l'énorme "Pas à vendre", affrontements avec les violentes autorités sur "Je lutte" et "Ennemi de l'ordre" mais aussi honnêteté et fidélité à ses origines dans "Banlieue Nord" et "Quand les banlieusards sortent". Et cela ne s'arrête pas en si bon chemin car Prodige fait ses apparitions, très applaudies, pour "Ma haine" et "Travail de nègre" qui réunissent donc sur scène les trois membres du collectif Anfalsh, Casey, B. James et Prodige. Malgré sa voix "un peu niquée", Casey chante encore son meilleur morceau, "Tradégie d'une trajectoire", qui donna son nom au premier album, récit d'une aventure contre le racisme et les injustices sociales. Enfin, elle lance un dernier hommage à sa Martinique natale en dénonçant le passé colonialiste français dans le nostalgique "Chez moi". Que vous le vouliez ou non, Casey et Anfalsh, sans avoir froid aux yeux, font face à la dérangeante réalité du paysage économique, social et politique qui aseptise notre mode vie et notre façon de penser. La poésie du propos ainsi que la technique intelligente de son flow marquent, chez Casey, le talent indéniable d'une authentique rebelle qui à de quoi faire frémir les dirigeants de notre pays. Ils n'ont qu'à bien se tenir...

Asva


14h30. Projet entre huit bruyant musiciens, Asva ne tarrissait pas d'éloges avant de fouler la Plaine de la Machine à Feu. Pourtant, le drone envoyé par le groupe n'a vraiment pas tenu toutes ses promesses : jeu de cordes pas très inventif, arrangements incertains... Bref, le concert manquait cruellement de consistance même si il parvenait, par moment, à prendre le spectateur au corps. Dommage, car l'intention de départ était bonne, mais le son n'a pas réussi à percer l'épiderme humain.

Heavy Trash


16h00. La Red Frequency Stage profite de son gazon encore vert pour envier du monde à s'y allonger. Mais la partie du public la plus rapprochée de la scène va très vite se lever lorsque Jon Spencer et Matt Verta-Ray jetèrent leur riffs rock'n'roll sur la piste. Pour leur dernière date de cette tournée, Heavy Trash invite Powersolo, qui fait son show pendant deux minutes, ainsi que trois danseuses plutôt sexy qui accompagnent la troupe. Jon Spencer, avec ses voix de crooner déglingué, a démontré tout son talent d'artisan de la fête, empruntant à Elvis (avec humour) un son blues, un country style, un rock'n'roll baby quoi. La scène fût envahie comme une cour de récréation où les titres des deux albums d'Heavy Trash pouvaient s'étirer grâce à un jeu de guitares très spontané. C'est ainsi que le jouissif "They Were Kings" reprenait inlassablement son percutant refrain pour déchaîner la foule. Partenaire idéal pour vous redonnez la pêche et la banane, Jon Spencer est surtout un personnage disposant d'une carrière artistique riche et passionnante (Blues Explosion, Boss Hog, Pussy Galore). Qui peut l'arrêter ?

Why?


18h00. Le Club Circuit Marquee passa la fin d'après-midi au son de Why?, un groupe récemment formé par Jonathan "Yoni" Wolf, un mystérieux personnage de la scène indie rock américaine. A l'origine du collectif anticon., Yoni Wolf, avec ses partenaires de Why?, ont fait vibrer leur anti-pop, aux percussions ultra-présentes, dans les oreilles des festivaliers. Tandis que le batteur frappait son vibraphone avec des baguettes, le chanteur percutait une grosse caisse, quelque peu nerveusement. En carressant des trajectoires hip-hop, lissées d'avant-garde, parfois jazz, Why? prononce plutôt une folk où le rythme semble être la ligne directrice de la poésie. Déroutant et toujours à la limite de la simplicité, Why? peut nous poser un gros point d'interrogation quant à ces prochains mouvements.

Earth


20h00. Que serait un anniversaire sans la participation de groupes qui ont enfoncé des portes cadenassées. Premier pionnier à être présenté sous la Petite Maison dans la Prairie : Earth et son drone (mélange de doom métal et de rock alternatif) qui, depuis, fût développé jusqu'à son paroxisme par Sunn O))). Méconnu du grand public, Dylan Carlson, fondateur et guitariste de Earth, était un grand ami de Kurt Cobain. Dans le début des années 90, ils ont participé, tous deux, au sacre du mythique label basé à Seattle : Sub Pop. Aujourd'hui, Dylan Carlson continue d'épurer ses épiques et lentes compositions avec des sons drones répétitifs et endormants. Après quatre chansons en trois quart d'heure, nous émergeons de notre sommeil éveillé pour rejoindre la Last Arena.

The Raveonettes


21h00. Aux premiers rangs de la grande scène, la Last Arena, nous observons l'arrivée des Raveonettes. Première confirmation, Sharin Foo, enceinte, a gentiment laissé sa place à sa soeur Louise, pour la tournée estivale européenne. Deuxième constat, celle-ci frappe constamment son tambourin alors qu'une amie Lisbeth tient la basse, et que des bandes de guitares et autres arrangements tournent lors des interprétations live. Le batteur, lui, joue debout, tapant sur deux grosses caisses à la manière si caractéristique de Moe Tucker dans le Velvet Underground. Quant à Sun Rose Wagner, avec son pantalon noir, sa chemise blanche et ses lunettes de soleil, il ressemble à un jeune et fougueux Lou Reed creusant des nappes de guitares aux effets noisy pop. Le groupe a exécuté quelques unes des meilleures chansons des quatre albums déjà gravés, faisant danser le public, en particulier sur l'entraînant "Love in a Trashcan", qui nous a offert un grand moment. The Raveonettes achève sa prestation sur un déchirant "Aly, Walk With Me", délicieusement saturée en fin de parcours.

Tortoise


22h00. Autre pionnier invité au vingtième festival de Dour : Tortoise, groupe ayant émergé à la même période qu'Earth, mais du côté de Chicago, cette fois-ci. Malgré la fatigue, qui prenait définitivement part des organismes, le concert engendra une grosse masse de foule sous la Petite Maison dans la Prairie. Celle-ci fût enthousiasmée par les chansons instrumentales de Tortoise qui se maintenaient dans un post-rock électronique, sans grosses montées, ni dérives incontôlées, tout en expérimentant des sonorités ambiantes, dub ou jazz.

Cette vingtième édition du festival de Dour aura (encore une fois) été une réussite.
144 000 personnes ont foulé, sur les quatre jours, la Plaine de la Machine à Feu, partageant des moments de fête inoubliables. Et puis surtout, Dour est un festival pour les amoureux de musique et de découvertes ! A l'année prochaine...
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