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Elvis Presley : genèse d'un mythe


Etienne, le 07/04/2016

Phillips, Neal et Parker, lancement d'une machine

Sam Phillips, le mentor


Tout au long du deuxième semestre de l'année 1954 et jusqu'à la fin de l'année 1955, Sam Phillips reste très proche d'Elvis Presley. Les deux hommes se respectent tant musicalement qu'humainement. Chacun est par ailleurs dépendant de l'autre: Elvis n'aurait jamais pu imaginer jouer dans tous les grands états du Sud sans les conseils avertis de Phillips. Ce dernier, même en proie à des difficultés financières toujours conséquentes, n'aurait jamais pu imaginer les retombées d'une telle vedette ayant enregistré au sein de ses studios. Tous les artistes les plus prometteurs de la région affluent à la porte du 706 Union Avenue dans l'espoir d'attirer l'attention de celui qui a propulsé Elvis Presley en haut de l'affiche. Car Elvis est un gars comme tout le monde, alors si lui peut le faire, pourquoi pas eux ? Comble du sort, alors que son poulain commence peu à peu à prendre ses distances avec Memphis (et donc Phillips), c'est un certain Johnny Cash qui enregistre ses premiers titres dans les cabines de Phillips dans le courant de l'année 1955. L'avenir des Sun Studios semble radieux.


Pourtant, la popularité d'Elvis devient un problème. Sam le sait, il n'est plus en mesure de répondre aux attentes de plus en plus grandes du jeune chanteur. L'Amérique toute entière ouvre ses bras à Elvis qui de toute évidence se plait à croire qu'il deviendra effectivement une star. Phillips n'a pas les moyens de lui offrir tout ça et persévérer dans l'aventure au sein des Sun Studios ne ferait que priver son poulain du succès qui l'attend à coup sûr. Le 21 juillet 1955, alors qu'Elvis fait des apparitions de plus en plus remarquées sur scène, il enregistre, toujours avec avec Scotty et Bill, les trois derniers titres des Sun Sessions: "Trying To Get To You", "I Forgot To Remember To Forget" et "Mystery Train". Ce dernier titre a déjà été enregistré (et même co-écrit) par Phillips en 1953. A l'époque, c'est un certain Junior Parker qui l'interprête. L'enregistrement du titre, intervenant presque un an pile après celui de "That's All Right", est une révélation pour Phillips. "Mystery Train" est pour de son propre aveu "un chef d'oeuvre du rock 'n roll". Et au-delà des sourires d'une troupe hilare et fière de son dernier-né, son coeur se resserre à mesure qu'il comprend qu'Elvis dépasse désormais complètement le cadre des petits Sun Studios. Il faut le laisser s'envoler vers la gloire. Une année d'une richesse musicale insolente de créativité vient de s'achever. Et Phillips sait que le destin d'Elvis n'est désormais plus entre ses mains.

Bob Neal et le Colonel, les arrangeurs


Alors qu'Elvis passe l'été de l'année 1955 à arpenter les routes du Sud des Etats-Unis pour parfaire à sa réputation de phénomène scénique et musical aux côtés de Bill Haley, le colonel Parker entame les tractations pour espérer voir le jeune chanteur rabattre chez une major - et en devenir accessoirement le seul et unique manager. Parker commence dès l'été 1955 à approcher Presley par le biais de Bob Neal, un de ses associés.


Tom Parker est déjà une figure dans le monde de la musique à l'époque. Outre son partenariat remarqué avec Eddy Arnold et Hank Snow, stars country de l'époque, son passif de forain et sa froideur implacable font de lui un personnage plus craint que réellement respecté dans la sphère musicale. Pour arriver à ses fins avec le jeune Elvis Presley, il use de toutes ses ruses les plus malsaines, à commencer par se mettre les parents du chanteur dans la poche. Le jeune homme n'est pas encore majeur à l'époque où les tractations commencent - à l'été 1955, il a encore 20 ans -. Elvis est l'objet de tous les fantasmes professionnels pour le Colonel : jeune, plein d'entrain, au look improbable, il interpelle autant qu'il dérange. Mieux encore, Elvis est maléable : il ne rechigne à aucune tâche de promotion, aussi déplaisante soit-elle (interview, dîner etc.), et il est parfaitement conscient de la vague d'intérêt soudaine et inédite qu'il déclenche auprès du public. Il se plie à toutes les demandes du Colonel sachant pertinemment qu'il est celui qui pourra lui permettre d'atteindre les sommets. Mais plus qu'un simple manager, le Colonel reste aussi pour Elvis le moyen d'atteindre son rêve ultime. Devenir une star du cinéma, "Le nouveau James Dean" selon ses propres mots. En somme, cette collaboration naissante entre les deux hommes semble promise au succès le plus grandiose.


Pourtant, l'ampleur du phénomène Elvis finit par rendre tout l'entourage du jeune homme nerveux. L'intérêt croissant des majors pour ce jeune chanteur au genre inclassable (pop, r'n'b, country, hillibilly, tout ça à la fois) froisse Sam Phillips qui sent bien la situation lui échapper. Il n'apprécie guère le Colonel, qu'il n'a rencontré qu'une seule fois par l'intermédiaire de Bob Neal, le promoteur qui organisa les premiers concerts d'Elvis. Un jour d'octobre 1955, c'est Neal en personne qui annonçe à Phillips que le Colonel Parker souhaite racheter le contrat d'Elvis à Sun ainsi que tout le matériel enregistré dans les studios de Memphis. Phillips, bien que passablement énervé par cette situation qui dégrade l'image des Sun Studios - incapables donc de retenir leur meilleur talent - est pourtant bien au fait des difficultés financières croissantes de son entreprise. Si les singles d'Elvis caracolent en tête des charts, les autres artistes Sun sont à la peine et les avances financières que doit engager le studio avant la sortie d'un disque plombent les comptes. Bien décidé à tirer profit de son travail avec Presley, Sam Phillips propose 35,000 dollars à Parker, une véritable montagne d'or pour l'époque. A titre de comparaison, en 1951 "seulement" 25,000 dollars furent offert à Frankie Laine par Columbia. Mais à l'inverse d'Elvis, celui-ci était déjà particulièrement célèbre. Non, personne n'a jamais misé autant sur un jeune talent qui n'a toujours pas prouvé son potentiel au niveau national.


Le 21 novembre 1955, les pontes de RCA dont Steve Sholes, futur producteur du King, Ben Starr, Coleman Tily, le Colonel Tom Parker, Tom Diskin, Hank Snow et deux représentants locaux de RCA retrouvent Sam Phillips dans les petits studios afin de boucler l'affaire. Il faut savoir qu'entre la première proposition d'octobre et la signature finale, de multiples discussions internes et officieuses ont lieu afin de peaufiner le contrat liant Elvis à RCA ainsi qu'à Hill & Range, l'éditeur qui détiendrait désormais les droits des titres enregistrés par Presley. Une fois le contrat signé et l'engagement d'Elvis Presley envers RCA acté, Sam Phillips se fend de quelques conseils auprès de celui qui aura marqué sa vie de producteur à jamais: "Ecoute tu sais comment faire, maintenant, tu vas là-bas et tu ne t'en laisses compter par personne. Il croit suffisamment en toi pour avoir aligné un joli paquet de biffetons, alors tu leur fais savoir ce que tu ressens et ce que tu veux faire."


La machine "Pelvis" est lancée.


Etienne

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Commentaires
man042, le 03/07/2016 à 15:34
vous etes la parfaite caricature de toute cette presse nauséabonde qui n'a retenu de lui que son obesité et ses medicaments, malgré ses deux milliards de disques à ce jour. Pas mal pour un chanteur à méméres. Je vous chasse de mon esprit.