
Elvis Presley : genèse d'un mythe
- Introduction
- Tupelo, berceau d'un homme
- Memphis, découverte d'une voix
- Sun Studios, façonnage d'un chanteur
- Memphis, Nashville et Jacksonville, avènement d'une bête de scène
- Phillips, Neal et Parker, lancement d'une machine
- Elvis Presley, premier album de la dynastie rock
- L'héritage
- Conclusion
Conclusion
La vie d'Elvis Presley n'eut rien d'ordinaire. Il inventa beaucoup de choses pour la musique. Toujours un peu malgré lui. Le rock et le statut de superstar sont certainement les deux seules que l'on retiendra de lui. D'aucun préfèreront retenir ses costumes ridicules des années 70, les images morbides d'un homme obèse et camé tentant tant bien que mal de survivre sur scène tout en massacrant l'image de sex-symbol qu'il fût pendant un temps. Devenu un chanteur pour mémères, Elvis a quitté ce monde d'une manière aussi pitoyable que la qualité de ses dernières musiques était lamentable.
Pourtant, il est la figure la plus marquante du rock n' roll. Chacun pourra juger de la légitimité de son statut mais il est un fait qu'Elvis Presley était bien plus qu'un chanteur de rock. Dès son premier album, il a ouvert à la musique de nouvelles perspectives au-délà des frontières raciales qui gangrènaient l'Amérique il y a 60 ans. Il a mêlé toutes les richesses musicales d'un pays dans un seul et même genre. Il a aussi supporté seul le poids d'un succès colossal dont personne ne peut prétendre, même aujourd'hui, avoir effleuré le gigantisme. Les Beatles ? Ils étaient 4. Les Stones ? Ils n'ont fait qu'enfoncer des portes ouvertes par d'autres avant eux. Non, personne ne peut décemment imaginer ce que ce bon p'tit gars de Memphis a dû endurer.
Il a été l'idole de toute une génération née dans les années 30 et ayant grandi pendant la guerre, sans autre héros que des militaires balafrés et autre exploit qu'une victoire sanguinaire au front d'un conflit absurde. Il a été le visage placardé sur le mouvement libertaire d'une Amérique en mal d'identité et surtout de plaisir. Sinatra, qui pendant longtemps a détesté Elvis Presley, a déclaré un jour à son propos: "Des chanteurs comme ça, il n'y en a qu'un seul par siècle. Pas de chance, c'est tombé sur le mien". Il n'y en aura d'ailleurs, jamais plus.
"Well it's one for the money, two for the show Three to get ready now go babe go..."
Etienne