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Billet Albumrock

Vinyl : La petite histoire dans la grande, Episode 2


Erwan, le 27/02/2016

Nous rappelons que si American Century Records, ainsi que les personnages qui la composent et quelques autres éléments de l’univers de la série sont de l’ordre de la fiction, la plupart des évènements et des personnages cités sont bien réels et font partie de l’histoire de la musique des Etats-Unis.

Tel un super héros marvel, il surgit des décombres après que tout se soit écroulé autour de lui. C’est ainsi que se terminait le précédent épisode de Vinyl, Richie Finestra s’extirpant des gravats d’une salle de concert qui vient de lui tomber sur la tête. On le retrouve maintenant sous cocaïne, au cinéma, debout devant l’écran en train de mimer la gestuelle de combat des acteurs en train de se battre. Avant que, pris d’une illumination, il ne retourne au siège de American Century Records pour faire capoter le deal de vente au tout dernier moment, encore couvert de poussière et le visage marqué par le terrible accident de la nuit dernière.

Cette salle, c’est le Mercer. Le Mercer Arts Center pour être précis. Haut lieu de culture de Greenwich, à Manhattan, au tout début de la décennie 70, La Kitchen du Mercer Arts Center est un espace dédié aux artistes de toute sorte allant du théâtre à la performance contemporaine, en passant par le rock. Un espace qui a pu voir le jour grâce à l’engagement dans la scène locale new-yorkaise de deux expatriés, Steina and Woody Vasulka, qui ne sont absolument pas frère et viennent respectivement d’Islande et de République Tchèque. Bien que la série y mette en scène Richie Finestra dans un état de défonce totale à un concert des New York Dolls, on voit surtout se développer à la Kitchen une vague New Wave incarnée par Lydia Lunch ou plus tard Sonic Youth. On ne pouvait sans doute pas trouver meilleur lieu pour développer un courant musical qui mélangeait autant de genre, d’influences, et même de discipline en ajoutant une dimension visuelle aux représentations qui pour le coup ont défini le concept d’œuvre totale. Construit en opposition à l’émergence du punk, ce genre barbare, primitif même (quelle erreur…), la New Wave new-yorkaise en reprend pourtant beaucoup de codes. Dont le point de vu pessimiste/nihiliste qui lui vaudra le petit surnom local de No Wave. Ceci dit, les New York Dolls se sont produits au Mercer Arts Center en 1971. Tout comme la série le montre, le Mercer Arts Center s’est bel et bien effondré en 1973, emportant avec lui quatre résidents. Pourtant, même si l’image est belle, ce ne sont pas les décibels d’un rock vigoureux qui en ont fait tomber les murs, mais bien un défaut sur un mur porteur. Mais la Kitchen n’a pas disparu pour autant et a continué d’exister dans d’autres locaux.

Ce concert des New York Dolls semble avoir réveillé quelque chose chez Richie. Rescapé du terrible accident, il se précipite chez American Century Records avec la ferme intention de reprendre en main son rêve. Et avec ce rêve, de redonner un grand coup de pied dans la fourmilière du rock n’ roll. "J’ai eu une vision, un signe, appelle ça comme tu veux. Je te parle pas seulement des Dolls, mais du rock ! De cette putain d’énergie ! Oublie Yes, Emerson, Lake And Palmer. Du rock n’ roll mon pote ! Comme la première fois qu’on l’a entendu ! Ça va vite, c’est sale, c’est comme un coup sur la tête !". Encore sous les effets de la cocaïne, Richie tente d’expliquer à ses associés son envie de faire les choses comme au premier jour.

Les New York Dolls ont fait partie de ces groupes en avance sur leur temps qui ont fait bouger les choses dans la petite histoire de la musique, et ce bien avant la grande scène glam de Los Angeles des années 80. Pourtant typiquement new-yorkais (sans blague), c’est au Royaume-Uni qu’ils vont rencontrer leur public et leurs premiers succès avant que Billy Murcia, leur batteur, ne décède d’une overdose. Là encore, contrairement à ce que montre la série, le style glam ne fait pas partie de leur ADN. Leurs deux premiers albums, un éponyme et Too Much, Too Soon (un titre qui résume parfaitement leurs premières années), déroulent un genre de proto-punk progressif un peu intello qui colle parfaitement à l’ambiance de ce qu’on peut trouver à la Kitchen. Malheureusement, ces deux disques sont à ranger avec ceux qui n’auront la reconnaissance qu’ils méritent que des années après leur sortie. C’est en rencontrant Malcolm McLaren, qu’on connaît plus pour son travail avec les Sex Pistols, qu’ils adopteront ce style glam tout en cuire qui va finir par devenir une identité. McLaren opèrera d’ailleurs de la même façon avec les Sex Pistols dont il se servira pour promouvoir sa marque de vêtements à Londres, en profitant du mouvement punk et du symbole que deviennent les Pistols.

Après avoir balancé la vieille Gretsch offerte par ses amis dans le poste de télévision, Richie quitte la maison et laisse sa femme seule avec ses enfants. En plein désarroi, quelques flashbacks de l’époque où elle a commencé à fréquenter Richie viennent la hanter. On découvre ainsi que Devon Finestra a fréquenté quelques années auparavant un certain Andy Warhol, acteur incontournable de la scène artistique new-yorkaise, dont on risque de développer le rôle plus en profondeur dans un prochain épisode. En attendant, pour rester dans l’ambiance, amusez-vous avec ces quelques titres et ne manquez surtout pas le prochain épisode de Vinyl !

 

"Breathless" de Jerry Lee Lewis, "Down by the Lazy River" de The Osmonds, "Bad Moon Rising" de Creedence Clearwater Revival, et "I’ll Take Care of You" de Bobby Bland.

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