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Critique d'album

The Killers


Sam's Town


(02/10/2006 - Island - New Wave - Genre : Rock)
Produit par

1- Sam's Town / 2- Enterlude / 3- When You Were Young / 4- Bling (Confession Of A King) / 5- For Reasons Unknown / 6- Read My Mind / 7- Uncle Jonny / 8- Bones / 9- My List / 10- This River Is Wild / 11- Why Do I Keep Counting ? / 12- Exitlude / 13- When You Were Young (Jacques Lu Conts Thin White Duke - Radio Edit)
Note de 3.5/5
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Note de 2.5/5 pour cet album
"Une synthèse de Depeche Mode et de U2 en béton armé. Les stades vont adorer. "
Maxime, le 05/12/2006
( mots)

Ces jours-ci sort une énième compilation de U2 (agrémentée d’un duo avec Green Day , honte absolue à Billy Joe Amstrong !). Il existe pourtant une autre façon de radoter en foule et à pleins poumons des hymnes lyrico-pompiers : se procurer le deuxième album des Killers. Cette sympathique bande originaire de Las Vegas avait connu un joli succès avec leur premier opus, Hot Fuss (5 millions d’exemplaires écoulés), alignant une new-wave inoffensive et résolument radio friendly. Le triomphe de ce disque les a poussés à employer les grands moyens pour cet album : recrutement de deux producteurs à la mode (Flood et Alan Moulder, ayant tous deux travaillé, mais pas forcément ensemble, pour U2 et Depeche Mode), clichés d’Anton Corbijn qui recycle avec paresse son style crado-glamour noir et blanc développé pour Metallica, R.E.M. et, je vous le donne en mille, U2 et Depeche Mode, campagne promo proportionnellement conséquente aux profits escomptés… Les forces de la Universal déploient leurs habituelles torpilles pour mettre sur orbite leur nouveau groupe mastodonte.

Sam’s Town est à la (dé)mesure de cette ambition. La petite pop aimable des quatre lascars se voit écrasée dans une espèce de grosse pièce montée sonique, dopée par une production musclée, farcie de guitares, gavée de synthés, bétonnée aux mélodies mises en pilotage automatique. Dire que le groupe se U2ise relève du doux euphémisme tant l’album est blindé de chœurs héroïques que l’on verrait bien Bono entonner en étrennant ses nouveaux implants capillaires. Le résultat forme une espèce de patchwork où les claviers new-wave se disputent le bout de gras avec des riffs typés Euro-Rock. En recrutant le staff de Depeche Mode et de U2, les Killers se sont donc mués en produits de synthèse, en un simple ersatz de leurs deux modèles. C’est tout simplement une formule que l’on subit depuis les années 80, que l’on remet vaguement au goût du jour et que l’on nous ressort comme nouvelle sensation, et hop ni vu ni connu je t’embrouille.

On peut très bien jouer les pète-sec effarouchés en traitant avec mépris, ou pire, condescendance, la nouvelle livraison de ces américains tourmentés. Le monde de la musique se porterait-il mieux si tout le monde écoutait du Sufjan Stevens en se levant le matin et les dernières remasterisations des groupes Mod sixties à quatre heures ? La question fait froid dans le dos, voilà pourquoi il faut jauger ce disque à la hauteur de ses ambitions. Si The Killers voulait prouver qu’il pouvait jouer dans la même catégorie que Muse ou Placebo, le pari est d’ores et déjà gagné, tant Sam’s Town fait montre d’une efficacité à toute épreuve. L’album possède une trame thématique (d’où la présente d’une "enterlude" et d’une "exitlude") qui ravira ceux qui aiment que les paroles aient un sens (sic). Le titre liminaire, "Sam’s Town", fait office de pré-générique : un voyageur solitaire et dépressif croise sur sa route la ville métaphorique de Sam’s Town où il va faire face à ses démons et ressortir de la bourgade plus transformé que jamais après ce voyage dans ses tréfonds intérieurs. Voilà pour le scénario. Rajoutez donc un pro hollywoodien derrière la caméra et U2 pour la bande-son, et vous aurez l’idée du résultat.

Une fois prises les prédispositions mentales nécessaires pour apprécier ce genre de produit, il ne fait nul doute que l’ensemble se laisse écouter sans problème, si l’on n’est pas trop regardant sur les trémolos que Brandon Flowers pousse toutes les cinq minutes dès qu’il explore de trop près sa psyché contrariée ("For Reasons Unknown"). "Read My Mind", "Bling" (qui repompe sans vergogne "Pride" de qui vous savez), "Why Do I Keep Counting" frappent fort dans le registre chutes de studio de Achtung Baby. La plupart des titres possèdent une armature new-wave avec leur rythme rigide et leurs guitares au cordeau ponctuées par des bulles composées d’une double couche de chœurs martiaux et de nappes de synthé épaisses comme du sirop d’érable pur ("Uncle Jonny", "This River Is Wild"). Il ne fait nul doute que le groupe a un peu perdu de son charme maintenant qu’il joue les gros bras de studio. Pris séparément de l’album, les singles "When You Were Young" et "Bones" se révèlent moins efficaces que le "Somebody Told Me" d’antan. Ceux qui goûtent aux plaisirs de ces grosses meringues rock seront aux anges (pour le coup, The Killers reste moins prétentieux, et donc plus fréquentable, que Muse), les autres iront ré-écouter Illinoise. C’est ainsi que va le petit monde du rock depuis vingt ans, et, apparemment, rien n’est prêt de changer.

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