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Critique d'album

Supergrass


Diamond Hoo Ha


(25/03/2008 - Parlophone / EMI - britpop - Genre : Pop Rock)
Produit par Nick Launay

1- Diamond Hoo Ha Man / 2- Bad Blood / 3- Rebel In You / 4- When I Needed You / 5- 345 / 6- The Return Of... / 7- Rough Knuckles / 8- Ghost Of A Friend / 9- Whiskey & Green Tea / 10- Outside / 11- Butterfly
Note de 5/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Enragé et inspiré, Supergrass revient aux affaires brit-pop"
Maxime, le 25/03/2008
( mots)

On commençait à se faire du souci pour Supergrass. Leur dernier album (Road To Rouen) sorti en 2005 tournait farouchement dos à leur rock tapageur dopé à la morgue des Buzzcocks en étalant un folk psychédélique sombre, hanté par la mort de la mère de Gaz et Rob Coombes survenue pendant l’enregistrement. Le naufrage annoncé n’eut finalement pas lieu, les incontestables talents de songwriting du quatuor sauvant la majeure partie de l’entreprise. Mais on mentirait si on disait que la galette avait autant squatté notre platine que I Should Coco ou In It For The Money. Refroidi par cette nouvelle orientation, le batteur Danny Goffey a préféré retourner à Londres pour un temps avant de se raviser. Ajoutons à cela l’accident pour le moins farfelu du bassiste Mick Quinn qui tomba par la fenêtre de son hôtel toulousain pendant une crise de somnambulisme en y laissant deux vertèbres et un talon endommagé. Ces embûches et autres dissensions internes n’ont pas pour autant donné aux lads d’Oxford l’envie de rédiger leur épitaphe, loin s’en faut.

Plus que jamais soudé à l’issue de cette série d’épreuves douloureuses, le combo a investi le studio Hansa basé dans la capitale allemande, connu pour avoir donné jour à une part non négligeable de la fameuse trilogie berlinoise de David Bowie (Low et Heroes notamment), et s’est adjoint les services de Nick Launey (Nick Cave, PiL, Gang Of Four). Le résultat, habité par l’essence très glam rock du lieu qui l’a vu naître, est des plus réjouissants. Supergrass a décidé de revenir sur le terrain de la pop enragée et débridée. Excellente nouvelle. Goguenard, l’album commence sur une parodie des White Stripes (guitare granuleuse et rythme plombé), comme pour faire la nique à toute cette vague rock survenue avec le nouveau millénaire devant laquelle ces vétérans sont réduits au rôle ingrat de passeurs de plats (ils ont récemment assuré la première partie des Arctic Monkeys et de Coldplay alors que ça devrait être l’inverse dans un monde moins amnésique).

Diamond Hoo Ha explose en tous sens comme une brusque montée d’adrénaline, sans pour autant déborder du cadre des mélodies. Paradoxalement, le disque ne contient aucun tube potentiel, pas de single s’imposant dès la première écoute à la façon des "Pumping On Your Stereo" et autres "Grace" d’antan. On a du mal à croire qu’il a été enregistré par des garçons trentenaires qui en ont vu d’autres mais plutôt par des ados de 14 ans malmenant leurs amplis sous les posters écornés de leurs idoles, souriant devant tout ce raffut avant de cracher dans leur bière. Lancé ventre à terre, ce sixième opus se pare d’une urgence bienvenue, sentant plus la sueur et les éclats de rire que les heures passées à expérimenter 56 lignes de basse. Gaz rugit tel un lionceau affamé, balançant des "Yeah !" frénétiques toutes les deux rimes. Hystérique, le groupe exulte de plage en plage, décapant les paillettes de T-Rex au papier de verre garage ("Bad Blood"), boogisant en diable ("Rough Knuckles"), pliant trompettes, saxophones et sonorités asiatiques aux joies du vacarme électrique ("Whiskey & Green Tea"). Danny Goffey, espèce de Keith Moon aux yeux de cocker, fait subir à ses fûts les derniers outrages ("345") avec l’air de ne pas y toucher.

Par intermittence, les lascars consentent à ralentir la cadence, tout en conservant leur fougueuse insolence. On y raille les excès des copains ("Rebel In You"), on grince devant sa pinte ("When I Needed You"), on cause musique affalé sur un canapé défoncé en faisant tourner les pétards ("The Return Of…"), on se remémore les exploits passés ("Ghost Of a Friend") avant de se remettre à courser le peloton le nez dans le guidon ("Outside"). Lâché dans un dernier souffle, "Butterfly" jette un coup d’œil dans le rétroviseur, souriant devant le spectacle des concurrents exténués gisant sur le bitume, demandant grâce. En une petite quarantaine de minutes, ces quatre types-là viennent de prouver qu’ils sont bien les seuls dignes survivants de la brit-pop nineties et repartent chargés à bloc vers de nouvelles cimes. Supergrass, définitivement de la très bonne came.

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