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Critique d'album

Queen


Greatest Hits I


(02/11/1981 - - Glam Rock - Genre : Rock)
Produit par

1- Bohemian Rhapsody / 2- Another One Bites The Dust / 3- Killer Queen / 4- Fat Bottomed Girls / 5- Bicycle Race / 6- You're My Best Friend / 7- Don't Stop Me Now / 8- Save Me / 9- Crazy Little Thing Called Love / 10- Somebody To Love / 11- Now I'm Here / 12- Good Old-fashioned Lover Boy / 13- Play The Game / 14- Flash / 15- Seven Seas Of Rhye / 16- We Will Rock You / 17- We Are The Champions
Note de 4/5
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Note de 0.5/5 pour cet album
"Critique en toute mauvaise foi du 1er best-of de Queen."
Pierre D, le 01/02/2011
( mots)

Il y a des choses que l'on ne s'explique pas. Éducation, limites de l'esprit humain, toujours est-il que les "crop-circles" ou les statues de l'île de Pâques résistent encore aux tentatives d'interprétation formulées jusqu'à aujourd'hui. Si l'existence de Queen en son temps peut à la rigueur être appréhendée (années 70 mastodontes, années 80 clinquantes), le fait que ce groupe puisse aujourd'hui encore faire l'objet d'une appréciation positive voire d'un amour musical réel est totalement incompréhensible. Les générations précédentes ont pu avoir les oreilles assez bouchées pour laisser Queen filtrer jusqu'à elles (on sortait de Cream, Hendrix, Led Zeppelin et autres gens très bruyants) mais comment se fait-il qu'avec le recul ce groupe ne soit pas tout simplement tombé dans l'oubli après avoir été ignoré par les acheteurs de disques ? Peut-être parce que Queen et sa musique ont toujours tendu vers un unique but : plaire aux masses. Ce but n'est pas en lui-même inavouable, après tout David Bowie n'a jamais prétendu vouloir jouer ad vitam aeternam pour trois pèlerins dans un rade paumé du New Hampshire. Mais de là à mettre sa musique au tapin pour atteindre ce but, il y a un pas que Queen a allègrement franchi. Prenons "Killer Queen" datant de 1974, année où le glam-rock est à la mode en Angleterre. Reprenant à son compte les gimmicks les plus minables du genre (maniérisme, songwriting pompier) le groupe se lance dans des harmonies vocales foireuses (n'est pas Brian Wilson qui veut) en récitant des paroles absconses. Puisque le titre surfe sur une vague porteuse il se voit couronné de succès.

Là, Queen, ressentant sans aucun doute une honte immense face à ce racolage intensif, se cherche une caution respectable et ne trouve rien de mieux que d'accoupler son rock bas du front avec une étrange idée de l'opéra et de la musique classique. Arrive "Bohemian Rhapsody", énorme pièce montée où la guitare de Brian May vomit des notes larmoyantes dénuées de toute inventivité pour accompagner cette "chanson à tiroirs" dénotant surtout une incapacité totale à écrire la moindre vraie chanson. Sous couvert de musique classique (mais qu'a-t-il écouté pour en arriver là ? André Rieux ?), Freddie Mercury se lance dans des gesticulations vocales soutenant des moments de pure poésie pop tels que "Scaramouche, Scaramouche, will you do the Fandango?". La seule personnalité du monde du chant lyrique à s'être manifestée en faveur de ces jérémiades incessantes est Montserrat Caballé, chanteuse d'opéra espagnole, qui avait été sollicitée pour enregistrer un album avec le chanteur de Queen. Un tel coup de pouce à ses finances valait sans doute bien une énormité balancée en interview. En 1977 paraît News of the World sous une pochette immonde. D'après le batteur Roger Taylor, la principale influence du groupe lors de sa conception est le punk, notamment des écoutes répétées des Sex Pistols. Mais là où ces derniers jouent la carte de l'agression contre un public décontenancé, Queen ne peut s'empêcher de s'abaisser au niveau du plus bas dénominateur commun. Et voilà comment on se retrouve avec ces hymnes pour hooligans imbibés de bière chaude que sont "We Will Rock You" (la batterie sans groove, un comble) et "We Are the Champions" (la fraternité débilitante aux accents fascisants).

En 1978, le single couplant "Fat Bottomed Girls" et "Bicycle Race" promeut l'album Jazz (si la musique déployée est le reflet de l'idée que le groupe se fait du genre, on peut là encore se demander ce qu'il a pu écouter). Sous une pochette beauf représentant une femme bien en chair uniquement vêtue d'une culotte et conduisant... un vélo, on trouve une resucée du rock sudiste de Lynyrd Skynyrd (déjà pas réputé pour sa subtilité) et une composition en roue libre avec solo de sonnette de vélo à la clé histoire de faire rire grassement l'auditeur. Arrive la huitième décennie du 20e siècle et Queen qui s'était tant vanté de ne pas utiliser de synthétiseurs sur ses disques (comme si cela pouvait les sauver) cède aux sirènes de la technique et se vautre dans un mauvais goût autre que celui exploré jusqu'alors. The Game fait coexister les étrons électronisés avec un pompage de la ligne de basse du "Good Times" de Chic jouée par un John Deacon tout heureux qu'on l'entende enfin. "Crazy Little Thing Called Love" quant à elle ressemblerait à "la musique d'Elvis à ses débuts" selon Brian May. Ça, un rockabilly ? Si Elvis était arrivé déjà bouffi aux burgers et sandwiches à la banane chez Sam Phillips pour enregistrer ses premiers disques, peut-être son interprétation de "That's All Right, Mama" aurait-elle ressemblé à cela.

Queen ayant survécu au ridicule, au punk et aux déclarations de ses membres ("Nous voulons apporter l'art du ballet aux masses prolétaires" était la profession de foi de Freddie Mercury) les années 80 allaient lui fournir succès plus énorme, mauvais funk et des synthés toujours plus envahissants. Mais ceci est une autre histoire, assez de cauchemars pour ce soir.

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