Pink Mountaintops
Axis of Evol
Produit par
1- Comas / 2- Cold Criminals / 3- New drug queens / 4- Slaves / 5- Plastic Man, you're the devil / 6- Lord, let us shine / 7- How we can get free
Lorsqu’il n’est pas la cheville ouvrière de Black Mountain, le canadien Stephen McBean retourne à son projet parallèle, dont le nom mensongèrement moins sombre semble y faire écho. Pink Mountaintops, c’est aussi peu romantique ou érotique que ne le suggère son livret, où un amas de petits squelettes s’ébrouent gentiment sous une pluie de roses. Sous l’égide de cette vision paradoxale et psychotrope, McBean assène en 7 titres juste ce qu’il faut d’univers singulier pour saluer avec déférence, revisiter ses influences et digérer tout cela en un cheminement maladif.
Entre le Velvet Underground et Neil Young, Pink Mountaintops garde de ses pairs une rythmique tribale, des guitares entêtantes, un chant alangui. Une atmosphère minimaliste, tout juste déformée par des boucles électroniques ou des échos psychédéliques.
Axis of evol fait suite à un premier album, éponyme, qui étrennait la recette. Ce second opus s’ouvre et se referme sur deux pistes jumelles (Comas – How we can get free) où la voix de McBean, lascive, semble en parade amoureuse, caressant longuement une ou deux guitares lancinantes, animant des riffs monomaniaque et avares de notes. Une BO virtuellement parfaite pour le Last Days de Gus Van Sant.
Entre ces deux pentes douces, le projet prend plus d’ampleur. "Slaves", odyssée épique de presque 9 minutes, décroche la palme de l’envoûtement. Tout y concoure à l’enlisement de la conscience, à embrumer l’atmosphère. Voilà globalement la visée du projet : donner à sa musique l’aspect d’un fluide paradoxal, irrésistiblement attirant mais source de malaise, attributs dangereux d’une substance addictive. Au centre des ces accès fiévreux, la litanie hallucinée de McBean en subit même les conséquences. Entre religion et guerre (guerre de religion), érotisme morbide et visions métaphorico-paranoïaques, les thèmes de Axis of Evol rendent bien grâce à son titre gluant et à son visuel cynique. C’est donc cela, Pink Mountaintops : un court tunnel de l’âme, sombre et acide, dont on ressort en souhaitant y entrer à nouveau.