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Critique d'album

Oasis


The Masterplan


(02/11/1998 - Helter Skelter/Sony Music - Brit Pop - Genre : Rock)
Produit par

1- Acquiesce / 2- Underneath The Sky / 3- Talk Tonight / 4- Going Nowhere / 5- Fade Away / 6- The Swamp Song / 7- I Am The Walrus (Live) / 8- Listen Up / 9- Rockin' Chair / 10- Half The World Away / 11- (It's Good) To Be Free / 12- Stay Young / 13- Headshrinker / 14- The Masterplan
Note de 4/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Une autre façon d'appréhender la musique des frères Gallagher. Salvateur..."
Nicolas, le 01/02/2008
( mots)

free music

A l'époque de la sortie de ce recueil de B-Sides, je détestais Oasis . Certes, un copain avait bien essayé de me convertir quelques années auparavant, en me collant "Supersonic" à fond les gamelles sur son autoradio, et je dois dire que le titre m'avait intéressé. Mais voilà, tout s'oublie. Arriva ensuite l'époque de What's The Story (Morning Glory), et l'Oasis-Mania qui inonda la France en 1995, avec tous les excès radiophoniques écoeurants qui en ont découlé. En ce qui me concerne, le constat était limpide à propos de ces mancuniens un peu trop voyants à mon goût : aucune originalité et beaucoup de redites, rythmiques notamment. En clair : aucun intérêt. Quelques années ont passé, et un soir, alors que je tuais le temps chez le disquaire en écoutant à peu près tout ce qui me tombait sous l'oreille, je découvrais cet album. Et pour le coup, le choc a été violent : disque acheté aussitôt puis passé et repassé en boucle des semaines durant. Je venais tout simplement de succomber au rock 'n roll, ni plus, ni moins. Ce ne sont donc ni "Supersonic", ni "Wonderwall" qui ont eu raison de moi, mais bel et bien cette pièce mineure, il faut bien le dire, de la discographie des frères Gallagher. Paradoxal ? Pas tout à fait.

Avec du recul, bien sûr, un constat s'impose : Oasis n'a rien inventé, au contraire même. Les références antérieures, que ce soit The Who , The Smiths et surtout The Beatles , sont tellement voyantes qu'elles en deviennent presque obscènes. On retrouve d'ailleurs sur ce CD "The Walrus", un titre bien connu des Beatles que les frangins terribles n'hésitent pas à ressortir impunément au moindre concert. Et ce caractère finalement peu original des chansons, doublé d'une attitude médiatique suffisante et arrogante, a suffi à faire d'Oasis l'un des groupes les plus appréciés du grand public mais aussi l'un des plus haïs des connaisseurs du milieu rock. Aujourd'hui, la réconciliation des pro et des anti semble définitivement impossible... pourtant, c'est peut-être dans ce disque que l'on pourrait dénicher la liaison entre ces deux visions radicalement opposées du rock.

Commençons par rendre à César ce qui est à César : les guitares d' Oasis en imposent quand même foutrement. Racées, puissantes, amples, elles remplissent totalement l'espace sonore. "Acquiesce" et "Underneath The Sky", qui débutent l'album, sont ainsi de véritables roquettes sonores, portées par la phénoménale voix éraillée et lancinante de Liam, avec un duo des frères Gallagher assez rare finalement sur le premier titre. Volume, texture, fulgurance, nervosité : tout dans la forme développée par Oasis mérite le respect. Et même si ces titres ne sont pas les plus réussis du groupe, ils feraient pâlir n'importe quel guignol à guitare qui s'agite en vain au fin fond de son garage en Seine Saint Denis. Mais c'est ensuite que la mayonnaise commence à prendre, grâce au surprenant "Talk Tonight", morceau écrit par Noel alors qu'il venait de "fuguer" du groupe en plein milieu d'une tournée aux USA, excédé par les débordements de Liam. Pour la première fois (si on excepte "Married With Children" sur Definitely Maybe), les musiciens ne se cachent plus derrière leur mur de guitares électriques et délivrent une ballade acoustique quasiment live, d'une spontanéité assez inhabituelle pour ces pros du tube pop ultra-calibré, avec à la clé un résultat vraiment rafraîchissant. "Going Nowhere" est du même tenant, sans prétention, dépouillé, sensible, bref : tout l'inverse de ce qu'on s'attendrait à trouver chez Oasis . Et pourtant, ça marche ! A partir de là, la partie est déjà gagnée. Car sur ce recueil, c'est en fait une autre facette d'Oasis que l'on découvre : moins calculatrice, moins regardante sur le résultat formel, moins m'as-tu-vu. On sent sur ces titres initialement rejetés que Liam et Noel ont voulu se faire vraiment plaisir. C'est vrai pour "The Walrus" bien sûr, entonnée comme un hommage de fans à leurs idoles. C'est vrai aussi avec "The Swamp Song", cet instrumental live décomplexé, débordant d'énergie et de fureur, à peine entraperçu dans (What's The Story) Morning Glory. Mais c'est également vrai à propos de "Rockin' Chair", sacrément tubesque (ou commercialisable, devrais-je dire) et pourtant lui aussi traité de manière singulièrement dénudée. Bien sûr, il y a du moins bon dans ce fourre-tout. "Fade Away", par exemple, malgré son côté bourrin à faire remuer un macchabée, n'a rien de particulièrement excitant, et "Listen Up" ressemble à un sous-"Supersonic" un bon cran en dessous de son illustre modèle. Quant à "(It's Good) To Be Free", malgré son petit côté bricolé et artisanal (les amplis qui sifflent et le morse, il fallait y penser), il ne restera certainement pas dans les annales du groupe. Mais attention, si ces trois titres n'ont rien de transcendant, ils se laissent quand même écouter sans problème. En guise de conclusion, on trouve le très requinquant "Stay Young", naïf et puéril, appuyé par le féroce "Headshrinker" dans lequel Liam a tout loisir de cracher ce qu'il lui reste de voix dans son micro. Ce duo est encadré par deux autres excellents titres acoustiques : "Half The World Away" et "The Masterplan", ce dernier s'essayant avec succès aux arrangements symphoniques.

Avec The Masterplan, Les frères Gallagher nous prouvent par A + B qu' Oasis n'est pas qu'une machine à débiter des tubes à la pelle. Pour l'anti-Oasis que j'étais, voilà un disque qui a été plus que salutaire et grâce auquel j'ai pu m'ouvrir a posteriori sur l'excellent Definitely Maybe, ainsi délivré de mon allergie que je croyais pourtant incurable. Si le côté convenu du groupe vous répugne, si sa musique vous semble commune et redondante, si vous ne pouvez pas l'écouter sans vous départir de votre haine contre leurs orgueilleux leaders, essayez ce disque. Si après ça vous persistez dans votre jugement, on ne pourra plus rien pour vous. Sauf bien sûr si les réalisations à venir d' Oasis me donnent tort...

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