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Critique d'album

Metric


Art Of Doubt


(21/09/2018 - Metric Music International - pop rock - new wave - Genre : Pop Rock)
Produit par Justin Meldal-Johnsen

1- Dark Saturday / 2- Love You Back / 3- Die Happy / 4- Now Or Never Now / 5- Art Of Doubt / 6- Underline the Black / 7- Dressed to Suppress / 8- Risk / 9- Seven Rules / 10- Holding Out / 11- Anticipate / 12- No Lights on the Horizon
Note de 4.5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Les Canadiens (presque) à leur meilleur niveau sur un sixième album pop rock de grande classe"
Nicolas, le 07/11/2018
( mots)

On avait laissé le talentueux carré de Toronto sur un Pagans in Vegas pas très réussi, autant l’avouer rétrospectivement. C’est comme si, en voulant dissocier ce qui faisait le sel de leur musique, ce subtil alliage entre rock traditionnel ciselé et électronique 80’s modernisé, le groupe s’était sciemment tiré une balle dans le pied. On n’a donc pas été trop étonné de voir abandonné ce fameux diptyque studio voulant donner un petit frère rock aux Païens de Vegas qui, eux, s’employaient à explorer la fibre synthétique de Metric. Arrive donc ce Art Of Doubt trois ans plus tard, qui a donc la lourde tâche d’essayer de renouer avec l’insolente réussite de Synthetica, l’un des meilleurs disques de 2012, faut-il le rappeler. Et franchement, franchement, on ne passe pas très loin de cet exploit ici.


Laissons de côté l’artwork hideux de ce sixième jet studio - si l’on excepte l’avorté Grow Up and Blow Away - pour nous consacrer à la musique. Metric renoue ici avec une pop rock conquérante, aux forts relents de new wave mais exhalant pour autant une complète modernité. Le groupe s’appuie cette fois-ci sur le solide Justin Meldal-Johnsen à la production, lui qui s’était déjà récemment fait remarquer en sublimant les allants jeunistes de Paramore (excellent éponyme) et le rock éclectique de Wolf Alice (excellent Visions Of A Life). À bien y regarder, ces trois groupes partagent d’ailleurs nombre de points communs : une fraîcheur, une ouverture d’esprit, une individualisation très typée des différents instruments, un équilibre réalisé entre cordes électriques et claviers, mais aussi et surtout une redoutable chanteuse. On n’oubliera pas que, à l’instar d’Hailey Williams ou d’Ellie Rowsell, Metric peut s’appuyer sur la voix suave et sensuelle d’Emily Haines, immédiatement reconnaissable et donnant aux compositions du groupe un cachet inimitable. Jouant cette fois-ci à domicile (le disque a été enregistré dans les locaux personnels des canadiens, le Giant Studio de Toronto), Art Of Doubt renoue avec la réussite et aligne une batterie de tubes aussi enthousiasmants que futés.


Réglons tout de suite leur sort aux moins-values de cette livraison 2018, car oui, il y a un (tout petit) peu de déchet ici. On peut citer le single “Dressed To Suppress” - étonnant de sortir en 45 tours un titre aussi faiblard - qui pêche dans ses lignes mélodiques peu reluisantes, mais surtout par un étirage indécent de sa matière via des intros - outros pas très pertinentes et trop répétées. C’est là l’un des travers de Metric, que l’on avait d’ailleurs déjà fustigé dans notre critique de Fantasies : parfois, les morceaux traînent inutilement en longueur. Un petit (tout petit) bémol également sur “Underline The Black” dont le motif principal marque le pas sur l’excellent tenue du reste du disque. Quand on parle de motif principal, il faut savoir que l’une des prouesses de Art Of Doubt est de parvenir, au moins dans la moitié des cas, à trousser des couplets et des refrains dissemblables sur une seule et unique idée de riff ou de boucle instrumentale. On peut le remarquer en particulier sur le splendide “Die Happy” avec son électronique impérieuse sur laquelle le carré d’instrumentistes parvient à enchaîner les couleurs et les ambiances tandis que la belle Haines joue les montagnes russes vocales, ou dans une moindre mesure sur le plus contenu “Now And Never Now”. Et des bijoux comme “Die Happy”, il y en a bien d’autres : l’introductif “Dark Saturday”, nerveux, crispé, s’appuyant davantage sur le trio guitare-basse-batterie ; le sémillant “Love You Back” dont le refrain s’articule autour de petits arpèges véloces de six-cordes ;  ou encore le bipolaire “Art Of Doubt” dans lequel Haines nous prend par surprise avec ses hurlements claqués précédant un refrain racé, gavé de réverb’, tandis que derrière le batteur Joules Scott-Key nous livre un bel éventail de ses possibilités.


Le plus fort, c’est qu’une fois arrivé à la baisse de régime représentée par “Dressed To Suppress”, on s’attend à ce que l’album s’épuise et marque le pas. Or c’est à ce moment précis qu’au contraire il finit par prendre définitivement son envol. Ça commence par le superbe “Risk”, au jeu de guitare sec, tendu, mêlant verve et délicatesse, du très grand Metric et l’une des pièces les plus indiscutables à être nées de leur plume. Puis s’expriment de magnifiques down tempos - on s’étonne d’ailleurs de ne pas les avoir vus arriver plus tôt ! “Seven Rules” se la joue balade au romantisme éthéré et fragile, tandis qu’”Anticipate” sublime un arpège synthétique magique, tout en flux et reflux, l’un des coups d’éclats du disque, et que “No Lights On The Horizon” termine les affaires tout en beauté et en simplicité crépusculaires, une bien jolie chanson là encore qui a le chic pour nous trotter dans la tête. Auparavant, on aura apprécié la sympathique pop rock de “Holding Out”, au crescendo gentiment énervé et aux riffs percutants.


Bref, vous l’aurez compris, Metric frappe encore un grand coup et aurait même dépassé Synthetica s’ils avaient fait un peu de tri dans leurs compos : avec un ou deux titres en moins, le disque aurait fait des ravages. Il n’empêche qu’il représente la crème d’une pop rock tombée depuis quelques années en désuétude et qui montre ici qu’elle aurait encore tant à nous apporter musicalement. On se réjouit de voir les canadiens revenir à un tel niveau, et on se languit déjà de leur bébé numéro sept qui, si l’on se fie au calendrier tenu jusqu’ici par la bande à Emily Haines, devrait nous parvenir en 2021. Vivement demain...

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Commentaires
Vincent, le 05/01/2021 à 18:56
Dressed To Suppress et Underline The Black sont à mon sens 2 des meilleurs morceaux de cet album excellent, heureusement qu'ils sont restés ;)
Pri, le 18/03/2019 à 05:13
Dressed to supress est juste une chanson incroyable Superbe et vivifiante et plusieurs pensent comme moi
daturableu, le 03/01/2019 à 12:04
Pas d'accord sur "Dressed To Suppress" qui est pour moi une des meilleures chansons de l'album.
Thib, le 09/11/2018 à 12:53
Un excellent album, peut-être le meilleur après Synthetica, et un concert inoubliable hier au Trianon ! :)
Yarael, le 08/10/2018 à 16:29
Metric est l'un des rares groupes à tenir sur la durée, heureusement qu'il existe encore de la musique indépendante (ce qu'on entend à la radio est de la qualité d'une téléréalité sur les chaines tv.. et ça fait pleurer). Donc heureusement que metric existe pour nous bercer de si belles chansons (7 rules, art of doubt en tête).