↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.
Critique d'album

Mastodon


Blood Mountain


(12/09/2006 - Relapse / Reprise - Sludge / stoner / progressif - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- The Wolf Is Loose / 2- Crystal Skull / 3- Sleeping Giant / 4- Capillarian Crest / 5- Circle Of Cysquatch / 6- Bladecatcher / 7- Colony Of Birchmen / 8- Hunter Of The Sky / 9- Hand Of Stone / 10- This Mortal Soil / 11- Siberian Divide / 12- Pendulous Skin
Note de 4/5
Vous aussi, notez cet album ! (36 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.0/5 pour cet album
"Le troisième album de ce groupe de metal singulier"
Maxime, le 05/11/2006
( mots)

Le petit monde du metal forme une jungle peuplée de nombreux groupes qui se ressemblent trop, creusant inlassablement le même sillon, usé jusqu’à la corde par une armée de bretteurs, de pilonneurs et de hurleurs dont la seule ambition est de faire soit plus brutal, soit plus technique que le voisin. Face à cette meute qui converge inlassablement vers la même direction, il est d’autant plus facile (et plaisant) de repérer les petits moutons noirs, ceux qui s’égarent des sentiers battus pour voir si l’herbe est plus verte et le sang plus frais ailleurs. C’est le cas de Mastodon, qui en l’espace de deux albums a tracé les contours d’un metal atypique, certes puisant à la même source que ses petits camarades (Black Sabbath , Metallica et consort), mais enchevêtrant les influences, brouillant les cartes, et se forgeant par là une identité unique. Bien entendu, le fan moyen de Frédéric François ne percevra là que le bruit d’un tractopelle en rodage percutant une Panzer Division.

Décrire la musique de Mastodon est un véritable casse-tête, tant les morceaux se plaisent à partir dans une nouvelle direction toutes les trente secondes. Consultez différents fans de metal, ils vous dirons que c’est un mélange de trash, de power metal, de metalcore, de stoner, de heavy rock, de metal progressif… On ne louera jamais assez la fièvre taxinomique de ces audiophiles. À leur décharge, coller une étiquette à cette formation est tout simplement impossible, tant elle se complait à jouer avec les différentes chapelles du genre. Le tout avait aboutit en un album puissant et fougueux, Leviathan (concept-album centré autour de la figure d’Herman Melville, l’auteur de Moby Dick). Le buzz est vite monté dans la petite communauté metal, preuve en est la réédition de leurs premiers titres (Call of the Mastodon), la parution d’un DVD ainsi que la signature sur la major Warner par l’intermédiaire du label Reprise (qui abrite également Green Day). Bref, on sent bien l’enjeux de ce troisième album : va-t-il asseoir Mastodon sur le trône du genre, en tant que groupe avec lequel il faudra compter, ou donnera-t-il à cette ascension l’allure d’un pétard mouillé ?

Ça n’est pas une surprise, ce nouvel album est à son tour déroutant, délaissant quelque peu l’ossature heavy et mélodique du précédent disque pour lui préférer les changements de rythmique, les structures alambiquées et les brusques ruptures de ton. Bien entendu, la patte Mastodon demeure, consistant à draguer un magma bouillant de guitares en ébullition pour les percuter sur des récifs en acier trempé, mais l’exercice rentre-dedans du pachyderme ne s’inscrit plus dans un tout homogène, comme c‘était plus ou moins le cas avec Leviathan. Au contraire, le groupe s’ingénue à partir dans tous les sens. Chaque morceau n’en fait qu’à sa tête, se lançant dans de nouvelles directions à plusieurs reprises. Preuve en est le titre "Capillarian Crest", s’ouvrant sur un rythme saccadé puis accélérant le débat au point d’en arriver à la limite de l’écoutable, se ralentissant ensuite pour enfin accélérer à nouveau. En un peu plus de quatre minutes, l’auditeur s’est donc ingurgité quatre rythmiques et quatre riffs différents. Et tout l’album progresse ainsi. Pour s’accrocher, on se rattrape à quelques unes des tentacules de cette monstrueuse hydre : la pesanteur sabbathienne de "Sleeping Giant", les riffs orientalistes à la System of a Down pulvérisés sur "Circle of Cysquash", les réminiscences stoner sur le vaporeux "This Mortal Soil", les chœurs de Josh Homme (justement) hululant sur "Colony of Birchmen"…

Somme lourde à digérer, n’excédant pourtant pas 60 minutes, Blood Mountain charme autant qu’il exaspère, la faute peut-être à la batterie de Brann Dailor, qui pour faire sentir qu’il mène bien l’affaire se lance dans des séries de breaks, de roulements de tambours et d’arrosage de cymbales saoulants à la longue. Ce disque se pose comme une véritable table de vivisection du metal, tranchant les riffs au scalpel, pénétrant les tissus des différents sous-genres au bistouris, charcutant la carcasse d’un style moribond. Ultime état des lieux avant émancipation ?

Commentaires
Soyez le premier à réagir à cette publication !