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Critique d'album

Massive Attack


Heligoland


(08/02/2010 - Virgin - Trip hop - Genre : Autres)
Produit par Neil Davidge, Robert Del Naja

1- Pray for Rain / 2- Babel / 3- Splitting the Atom / 4- Girl I Love You / 5- Psyche / 6- Flat of the Blade / 7- Paradise Circus / 8- Rush Minute / 9- Saturday Come Slow / 10- Atlas Air
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Le nouvel album de Massive Attack signe ici le retour du son de Bristol."
Geoffrey, le 23/02/2010
( mots)

Certainement la sortie événement de cette nouvelle décennie, Heligoland était devenu l’arlésienne des productions discographiques depuis deux ans. Deux années à nous annoncer, pour dans six mois, la sortie du successeur de 100th window, toujours repoussée. Des retards répétés dus aux différents problèmes relationnels et personnels des membres du groupe que l’on pensait fatals. On se souvient de la composition de Massive Attack à ses débuts avec 3D, Daddy G, Mushroom et Tricky pour que quelques années plus tard, 3D (alias Robert Del Naja) incarne un groupe à un seul membre, sur un album froid, décrié par le public et les critiques toujours hébétés par le charme transcendant de Mezzanine. Et c’est pour ces raisons qu’Heligoland, malgré l’EP Splitting the atom annonciateur du meilleur, s’appréhende avec une impression de chaud et froid, entre craintes et espoirs…

Des espoirs motivés par le retour de Daddy G (alias Grant Marshall) et sa voix d’outre-tombe, que l’on croit assigné, par un jeu d’élimination, aux vertus les plus chaleureuses du trip-hop de Massive Attack, teinté à nouveau du groove et de la soul qui avaient fait le succès du groupe. Un retour vers le trip-hop originel ? Bien plus que ça. On retrouve bien sûr dans Heligoland des sonorités connues dans l’histoire de Massive Attack, mais aussi certaines plus nouvelles. Les percussions et les sonorités sont tribales, les basses et les batteries plus rock, et les guitares toujours présentes. Les trois premiers morceaux, "Pray for rain", "Babel" et "Splitting the atom" viennent ainsi séduire l’oreille d’un auditeur attentif, et curieux de ce qu’il va pouvoir écouter pour se rassurer : Massive Attack est toujours capable du meilleur. C’est pourtant sur "Girl I love you" que l’on commence à voir poindre le spectre blanc et glacé de 100th window, finalement vite chassé par le roots noir et chaud du rasta Horace Andy, et par les fanfares granguignolesques cacophoniques dignes de "A day in the life" des Beatles. Et c’est ainsi pour la plupart des compositions de l’album. Robert Del Naja, en bidouilleur de génie, a retenu la leçon du succès commercial mitigé de son précédent opus, ne conservant que les expérimentations sonores les plus efficaces, les plus empreintes d’une certaine cohésion entre les deux têtes pensantes de Massive Attack.

Les autres interventions, celles des voix, montrent les différentes inspirations d’un groupe devenu collectif, Damon Albarn en tête. L’ex-leader des Blur et artiste touche-à-tout paraît comme le troisième membre, en participant à l’écriture de trois des dix titres, "Splitting the atom", "Flat of the blade", et "Saturday come slow" sur lequel il pose également sa voix. On notera aussi la présence dans les crédits de Guy Garvey d’ Elbow, Tunde Adebimpe de TV on the radio, ainsi que Hope Sandoval, déjà présente sur certains albums des Chemical Brothers ou Death In Vegas , et Martina Topley-Bird, ex-compagne de Tricky qui assurent à elles deux les interprétations féminine sur cet album, pour remplacer, en quelque sorte, Sinnead O'Connor sur 100th window ou Elisabeth Fraser sur Mezzanine

Dès lors que l'on a assimilé le squelette global de cette nouvelle fournée, Heligoland s’ouvre un peu davantage, et l'on y découvre une multitude de sons. Plus ou moins rythmés, les morceaux s’enchaînent bien, en restant très accessibles, malgré quelques inégalités. Mais ce ne sont pas "Psyche" et "Flat of the blade", morceaux plus difficiles à ingérer par leur manque de relief, qui gâcheront un plaisir particulier qui croît à l’écoute de "Paradise Circus". Un moment agréable fait d’une rythmique saccadée, de claquements de mains à la manière de Bat For Lashes, et d’un arpège synthétique, qui donnent à Heligoland son "Teardrop", son titre phare.

Des comparaisons faciles, lorsqu’on s’attaque à une œuvre certainement majeure, issue d’une lignée qui ne l’est pas moins. Mais au-delà de tout ça, Massive Attack, avec sa longue histoire mouvementée, continue de se remettre en question, de travailler pour trouver de nouveaux concepts, et pour mieux exploiter les anciens. Heligoland conserve ainsi toute l’originalité de la nouveauté, pour nous prouver qu’après plus de 20 ans d’existence dans un mouvement récent, les anglais de Massive Attack, une fois de plus et plus que jamais, arborent fièrement cette image de précurseurs et de concepteurs inventifs.

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Commentaires
Tranxen, le 14/11/2018 à 10:14
Le but de la critique, en tant qu'exercice littéraire (car on parle bien d'un genre à part entière), n'a aucun cas pour but l'objectivation. J'ai du mal à comprendre pourquoi cette remarque revient aussi souvent. Pourquoi, cette satanée objectivité "nous" revient-elle toujours dans la gueule comme autant de coups de barre à mine ? L'auteur donne une position illustrée par des références (et des expressions toutes faites, OK. On a pas affaire à Roland Barthes, ni à Lester Bangs, mais l'information est là) . Moi à qui le trip hop et le peu que je connais de Massive Attack n'évoquent rien d'autre que la neurasthénie la plus totale quand vous y voyez de la magnificence, je comprends ici en quelques lignes, de quoi l'on me cause et les références utilisées peuvent me me donner une brève idée de ce vers quoi peut tendre l’œuvre. Bref, dans le pire des cas, je découvre un artiste, un album, ou tout simplement, un point de vue. Je ne pense pas être le seul à avoir eu l'occasion de découvrir nombre de chansons mémorables ici-même (Sibylle Baier putain !!!!!!!) grâce à des articles de ce type ou d'autre textes avec de vraies qualités d'écriture. Alors oui, il faut apprendre à se bitter des néologismes et des expressions random et interchangeables à tour de bras ("le second album, celui de la maturité" Ou alors c'est le troisième ?) mais LA Critique, l'exercice de style est pourvu de bien plus d'intérêt et de surprises que vous ne semblez le pensez. J'y crois dur comme fer. Chacun ses délires. Me jugez pas. Merci. Et je ne puis que vous conseiller de dépasser votre tristesse pour continuer vos lectures ici ou ailleurs. Y a de quoi faire.
Anne, le 12/11/2018 à 18:59
Tristesse... Je lis pour la première fois une critique concernant la musique et je n'en lirai plus jamais. Comment casser toute la magie? Allez sur albumrock.net lire une succession de phrases qui ne veulent rien dire, un jargon "sensible" sans la moindre consistance qui n'a aucun but, aucune finalité. ça veut dire quoi "manque de relief" sur deux chansons dont l'aspect routinier est totalement voulu et accentué pour en magnifier le résultat?Et j'ai lu ce genre de concepts généraux et passe-partout du début à la fin. La critique est pourtant dans son ensemble positive, mais malgré tout je ne parviens pas à comprendre l'intérêt de faire le procès d'un album, quand on s'attaque à quelque chose de strictement personnel comme l'art, quelque chose de profondément humain et sensible. Pourquoi tenter d'objectiver selon des critère flous une telle expérience? J'aimerais bien comprendre. Cordialement