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Late Of The Pier
Fantasy Black Channel
Produit par
1- Hot Tent Blues / 2- Broken / 3- Space And The Woods / 4- The Bears Are Coming / 5- Random Firl / 6- Heartbeat / 7- Whitesnake / 8- VW / 9- Focker / 10- The Enemy Are The Future / 11- Mad Dogs And Englishmen / 12- Bathroom Gurgle
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Dans la lignée des Klaxons, MGMT et autres Ting Tings, c’est au tour de Late Of The Pier d’assurer la relève nu-rave qui a tant émoustillé les adolescents pré-pubères d’Outre-Manche, et de nous assener une nouvelle fois de grands coups de musique fluo-psychédélique regorgeant de sons électro, synthés, rythmes dansants et autres folies hype qui font baver d’envie les ados d’aujourd’hui. Attention, si les groupes de minets fraîchement sortis du lycée ayant tout juste l’âge d’aller à une Skins Party vous donnent des boutons, il est fort possible que vous ne puissiez pas supporter ce Fantasy Black Channel. Mais il est évident vous passerez à côté de quelque chose de beaucoup plus efficace que ce qui tourne en boucle en ce moment sur les platines de nos amis anglais.
Donc, pour ceux qui ont eu le courage d’écouter ce disque jusqu’au bout et qui ont laissé de côté les éventuelles idées préconçues, il vous paraîtra peut-être très étonnant de trouver au sein d’un album concocté par quatre si jeunes énergumènes une telle maturité, une telle diversité de sons et d’influences au milieu d’artistes entrant complètement dans le "moule" de la mode musicale actuelle. L’instrumental aux faux airs de The Killers qui entame l’album est pourtant fort peu convaincant : ce n’est qu’à partir de la seconde piste ("Broken") qu’on entre réellement dans l’ambiance de cet album, dynamique et dansant ("Space And The Woods"), parfois bizarroïde et inquiétant ("VW", "The Enemy Are The Future", ou encore le dernier morceau "Bathroom Gurgle"). Cet opus comporte un étonnant mélange de riffs empruntés à une multitude de genres musicaux, comme dans "Whitesnake" où l’on perçoit avec étonnement une rythmique tumultueuse de hard rock à la Black Sabbath ponctuée par quelques parties de clavier, ou bien une introduction de percussions afro dans "The Bears Are Coming". A noter également un soupçon de post-punk parfaitement bien maîtrisé sur "Mad Dog and Englishmen". Bref, un joyeux bordel habilement organisé et plutôt rare dans le genre : de quoi donner une bonne claque à ceux qui croyaient les Late Of The Pier immatures.
Ce sont les morceaux électro-rock qui occupent la majeure partie de l’album, ("Heartbeat", "Focker") ces morceaux qui déclenchent souvent deux types de réactions complètement opposés : en clair, soit on les idolâtre, soit on les vomit. Dans les deux cas, on ne peut nier leur efficacité ne laissant personne indifférent : l’intro de synthé emplie d’entrain qui lance "Heartbeat" ne saurait épargner un seul être humain quant à son pouvoir déhanchant… Morceau dont on sent également la très agréable patte 80’s.
Bilan positif donc, pour Late Of The Pier qui réussit un album ambitieux, repoussant les limites du genre, que les trentenaires apprécieront autant que les slimmeurs de 14 ans et demi…