CSS

Klaxons, Justice et Cansei de Ser Sexy, sainte trinité de l’electro-rock veillez sur nous.

Depuis quelques mois les amateurs d’un rock décomplexé et dansant s’en donnent à cœur joie. Des milliers de jeunes aux jeans slim et à la geule de Julian Casablancas le leader des Strokes, se donnent rendez-vous tout les week-end pour se la coller dans une débauche toute contrôlée. Le simple effet de mode est en train de durablement s’installer, les nouveaux groupes se multipliant que NME s’empressera de déclarer "Meilleur groupe de la décennie". Pendant qu’anglais et français se tirent la bourre depuis des mois pour sortir la nouvelle pépite (jetez vous d'ailleurs sur New Young Pony Club coté Albion ou The Teenagers pour satisfaire votre chauvinisme), la relève est exotique, São Paulo!

"Fatiguée d’être sexy", les cinq brésiliennes de Cansei de Ser Sexy et le sosie de Freddy Mercury qui les accompagne, donnent le ton d’entrée. Pour rentrer dans le club le plus hype du moment, il va falloir chausser les lunettes, entretenir la barbe de trois jours et choisir son T-Shirt le plus fluo. Ici pas de place aux ronchonneurs, aux pessimistes et autres plaies, CSS vient nous apporter la lumière (un néon rose de préférence les concernant). Des basses agressives, un clavier disco et une voix de gamine, avec ce premier album CSS nous invitent à les suivre dans une splendide débauche. On se vautre avec délectations dans les vapeurs de Vodka ("Alcohol"), on fait notre le canapé en cuir qu’ont souillés avant nous des dizaines de coups d’une nuit ("Art Bitch"), tout en croisant une Paris Hilton idolâtrée ("Meeting Paris Hilton").

A tout bordel sa tenancière, Lovefoxxx et son adorable bouille nous entraîne le long des différents backrooms que contient Cansei de Ser Sexy. On se laisse guider les yeux fermés et l’on passe devant les rideaux de velours en cherchant à satisfaire notre voyeurisme assumé. Dans la première salle, l’odeur acre de la basse nous laisse imaginer une copulation sauvage entre les membre de Death From Above 1979 et nos brésiliennes ("Alala"). Aguiché par les soupirs qui transpirent de la seconde pièce on soulève le rideau. Le punk lesbien de Le Tigre et CSS s’occupent entre elles pour accoucher d’une pop électrique sérieusement barrée. L’enfant à naître de telles unions ne pouvait qu’être une réussite, les fées du Fuck n’Roll penchés sur le couffin en ont fait l’idole de cette fin d’année 2006.

Oui tout est gadget, tout est effet de style, attitude et Hype entretenu de bout en bout, mais derrière les paillettes et les cadavres de bouteilles, un vrai potentiel sommeille. Celui d’un groupe conscient de sa facilité à donner le sourire et à provoquer le frémissement qui nous jettera sur la piste. Et après tout vive la frime, marre de l’austérité d’un rock qui se veut profond et qui n’en est que plus chiant. En attendant un second album plus que désiré, on a une année pour les croiser sur scène où CSS explose, sérieusement vous en doutiez ?