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Critique d'album

Ghost


Phantomime


(19/05/2023 - Loma Vista - Heavy Metal / Doom - Genre : Hard / Métal)
Produit par

1- See No Evil / 2- Jesus He Knows Me / 3- Hanging Around / 4- Phantom of the Opera / 5- We Don't Need Another Hero
Note de 2/5
Vous aussi, notez cet album ! (9 votes)
Consultez le barème de la colonne de droite et donnez votre note à cet album
Note de 3.0/5 pour cet album
"Pas trop mime Marceau"
Mathilde, le 30/05/2023
( mots)

Tobias et ses gars sûrs (même si souvent renouvelés) ont sorti Impera en mars 2022 et ont travaillé dans la foulée à cet EP, Phantomime, doté de cinq covers. Auparavant ils avaient déjà fait des clins d'oeil à leurs influences - en tous cas celles de Papa Emeritus - avec notamment une reprise de Echo And the Bunnymen ("Nocturnal Me") très bien exécutée. Et puis il y a eu cet EP produit par un autre papa, Dave Grohl, sur lequel figure l'éponyme "If You Have Ghost", initialement interprété par Rocky Erickson. Au vu de ces reprises qualitatives, toujours teintées de la patte mystico-mineure de Ghost, on peut se réjouir d'un EP (ça a failli être un album entier) hommage, avec une synchronicité malheureuse avec le décès de Tina Turner dix jours après la sortie de l'album. Attention cependant, car dans la galerie des glaces (glaces au sens aussi de "crèmes glacées", tellement les titres de Ghost sont indéniablement de plus en plus sucrés), le reflet renvoie (l'égo) la propre image du groupe indéfiniment, et cela peut foutre le tournis/un malaise/ une répétition voir une caricature malvenue. 


Phantom-Mime: un EP de cinq titres qui rend grâce à (pas Dieu) des tubes représentatifs/ constitutionnels de la culture rock n' pop mondiale. Les festivités débutent avec "See No Evil", une version lissée du titre rugueux et spontané de Television, qui ne présente pas grand intérêt sinon une emphase sur les cymbales de batterie et la reverb de guitare qui en ferait une musique parfaite de pub (télévisée). C'est au moment de Pâques que Ghost sort le single "Jesus He Knows Me" de Genesis sous forme de double ironie depuis leur pentagramme inversé. Le titre est accéléré et dopé aux années 80 version 8bits. Le goût de bonbon, l'hyperglycémie, tout est là pour devenir un brin accro et réécouter plusieurs fois le morceau. Le suédois a le don de désosser la structure d'un titre pour la rétablir de façon (diablement) efficace. Tobias s'applique.


Contrairement au titre précédent "Hanging Around" des Stranglers gagne en lourdeur/ancrage bienvenus dans son intro harpishord (genre de clavecin) qui est rendue plus riche, le rythme litanique devient liturgique, et on y perçoit bien l'empreinte Ghost qui oeuvre à des instants "lutrin et candélabres". Aux guitares, toujours pas de pécores mais que des "fils de": Frederik Akesson (Opeth) et Lars Johansson (Candlemass). Gros coup de nettoyage aussi sur "Phantom Of The Opera" qui a été restauré avec soin, car on garde la même dynamique cinglante d'Iron Maiden mais moulinée dans un synthétiseur. Les vibratos de la voix deviennent des effets flanger de guitare. On finit avec l'acid Tina qui a eu on l'espère le temps d'écouter cette étonnante reprise "de We Don't Need Another Hero", toute métallique dans ses sonorités percussionnantes, parfaites pour une race de Mad Max 2023. Forge respecte les artistes qu'il "mime" en délicatesse mais pas en retenue. Pas trop mime Marceau.


Autant il y a cinq ans les costumes et les différentes élections maléfiques via un conclave tout aussi satanique pouvait constituer un moyen alternatif de grégarisme (avec des chants presque grégoriens d'ailleurs) entre mélomanes, mais aujourd'hui Ghost ne verserait-il pas plutôt vers le burlesque de divertissement? Finalement Phantomime est un EP régressif où Tobias Forge se fait plaisir et explore et expose toujours un peu plus son identité (après avoir tombé littéralement le masque il y a quelques années). Peut-être qu'à force la reflection ("reflet" en anglais) prendra le dessus sur la réflexion des titres. De l'ecclésiastique inversé on passera alors à l'éclectisme globalisé, déjà bien présent en concert. On connait l'histoire du Fantôme de l'Opéra qui s'isole dans les sous sols et y devient fou (à moins que ce ne soit le contraire), on ne souhaite pas le même sort à Forge. Que lui et ses ghouls (ou autre) ne deviennent pas des marionnettes tout juste bonnes à amuser les enfants. Le grotesque doit être limité.


 

Avis de première écoute
Note de 2.5/5
La formation suédoise réitère plus ou moins l'expérience de Popestar et de ses reprises pop inattendues, mais dans un contexte discographique bien différent par rapport à 2016 et des choix moins iconoclastes (par exemple "Phantom Of The Opera" de Iron Maiden). Sans la surprise, les réinterprétations restent agréables et parfois rafraichissantes ("Jesus he knows me" de Genesis) mais ne parleront sans doute qu'aux inconditionnels du groupe ou à celles et ceux qui se sont retrouvés dans Impura.
Commentaires
JulienAR, le 03/06/2023 à 18:41
Bravo pour cette chronique, tu as tout (très bien) synthétisé. Cet EP verse dans une progression caricaturale de l’album avec l’espoir d’y décrocher un nouveau sésame commercial.