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Critique d'album

Emily Loizeau


Pays sauvage


(02/02/2009 - Polydor - - Genre : Chanson / Folk)
Produit par

1- Pays sauvage / 2- Fais battre ton Tambour / 3- Tell me that you don't cry / 4- Sister / 5- La dernière Pluie / 6- Songes / 7- Coconut Madam / 8- Dis moi que tu ne pleures pas / 9- The Princess and the Toad / 10- Ma Maison / 11- In our Dreams / 12- Dis moi que tu ne pleures pas / 13- Le Coeur d'un Géant / 14- La Femme à Barbe / 15- La Photographie
Note de 5/5
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Note de 4.0/5 pour cet album
"Un nouvel album rafraichissant et réussi."
Laura, le 05/03/2009
( mots)

La France, depuis quelques années, peut se vanter de pouvoir proposer un large pannel d’artistes différents et colorés. Parmi ceux là, on peut trouver des personnages aux univers plutôt cartésiens, comme Tryo, défenseurs roots de valeurs libres, et Bénabar, aux textes sarcastiques avec pour thème la vie, tout simplement. Mais on trouve aussi, à l’opposé, des artistes plus excentriques, tels qu’Olivia Ruiz, Tété ou Dionysos. Emily Loizeau fait partie de cette branche, et a préféré dessiner son propre univers, qu’elle a superposé à la réalité, peut-être un peu trop confinée pour qu’elle puisse s’y épanouir.

Certains connaissent Emily Loizeau depuis son premier album, mais d’autres ont certainement, comme moi, découvert la jeune femme dans le dernier opus de Dionysos, La Mécanique du Cœur. Emily Loizeau y interprete Madeleine, une mère adoptive mystérieuse et protectrice, et sa voix écorchée et extrêmement particulière s’est tout naturellement associée au personnage. Un personnage torturé à la voix torturée, voilà ce qu’était Emily Loizeau.

En découvrant Le Pays Sauvage, on ne peut qu’être surpris. Au diable Madeleine, Emily Loizeau redevient elle-même et s’expose dans 14 pistes colorées, envoûtantes et extravagantes. L’album s’ouvre sur "Pays sauvage", sorte de complainte mélancolique pour un pays aux oiseaux (jeu de mot indéniable) devenu sauvage, sur un fond instrumental aux accents presque orientaux. Ici, le timbre particulier d’Emily grimpe dans les aigus, et il est évident qu’il ne plaira pas à tout le monde, mais si tel est le cas, alors toute la force de l’album vous sera révélée. Sinon, abandonnez, Emily Loizeau n’est pas pour vous.

Le charme se poursuit avec des pistes folkloriques et joyeuses comme "Sister", délicate ôde au printemps, cependant teintée de mélancolie, ou "Coconut Madam" et "La Femme à Barbe". Véritable clou de l’album, avec "Pays sauvage", "La Femme à Barbe" ne peut que nous arracher un sourire. Avec cette petite comptine endiablée et rythmée aux paroles osées et farfelues, sur laquelle on reconnait la voix d’Olivia Ruiz, le personnage de Madeleine est complètement oublié, et on comprend enfin d’où vient cette femme barbue qui orne la pochette de l’album : "C’est moi la femme à barbe, celle qui pisse dans ton caniveau". "Ma Maison", en featuring avec Mortiarty (également présent sur deux autres pistes), emprunte à ce quintuor français ses influences blues et sauvages, avec les claquements de mains, les chœurs, l’harmonica et les violons, pour donner une chanson douce mais puissante, une véritable merveille. On retrouve dans Pays sauvage d’autres collaborations, comme sur "Tell me that you don’t cry" avec David Herman Dune ou "The Princess and the Toad" avec Thomas Fersen et Moriarty. Dans cette saynette enfantine, dont le refrain en forme de chœur qui vient briser le rythme et les cuivres pourraient presque lui permettre de se glisser dans la bande originale d’un film Disney, Thomas, la grenouille et Emily, la princesse, se répondent successivement, moitié en français, moitié en anglais : "Kiss me please et puis je m’en vais " Emily est en effet moitié anglaise par sa mère, et affiche ses origines sur plusieurs pistes comme "Coconut Madam "ou "Tell me that you don’t cry", en symétrie avec "Dis moi que tu ne pleures pas".

Pays sauvage regorge d’influences et d’ambiance variées, comme celle de La Réunion, où Emily a enregistré certains morceaux, ou encore l’Ardèche, et la petite maison dans laquelle elle est venue puiser l’inspiration ("Ma Maison)". Avec les collaborations de Moriarty, Thomas Fersen et autres, le tout donne une sorte de mélange folklorique et coloré, quelque chose de joyeux et de familial, comme un grand plat délicieux qu’on aurait cuisiné avec des amis. Il s’en dégage un exquis fumet, et Emily Loizeau peut se vanter d’avoir su créer un univers agréable et original, bercé par des instruments variés (pas de mélodies pop-folk faciles ici) et chaleureux, une sorte de ronde endiablée qu’on a envie de rejoindre. Une véritable réussite.

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