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Critique d'album

Danko Jones


Sleep Is The Enemy


(20/02/2006 - Bad Taste Records - Hard'n'Roll - Genre : Rock)
Produit par

1- Sticky Situation / 2- Baby Hates Me / 3- Don't Fall In Love / 4- She's Drugs / 5- The Finger / 6- First Date / 7- Invisible / 8- Natural Tan / 9- When Will I See You / 10- Time Heals Nothing / 11- Sleep Is The Enemy
Note de 4/5
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Note de 3.5/5 pour cet album
"Du riff à la AC/DC et de la rythmique Ramones direct dans tes gencives !"
Maxime, le 21/03/2006
( mots)

Tandis que les étudiants de la Sorbonne démontent les pavés pour jouer un revival de Mai 68, un trio infernal vient de trousser, à quelques milliers kilomètres de là, la bande son idéale de ces réjouissances contestataires. Originaire du Canada, Danko Jones est une formation incendiaire qui a fait de la distribution de mandales sa religion et de la multiplication des pains dans la tronche sa vocation. La pochette de leur avant-dernier album, une main ensanglantée grattant frénétiquement une guitare délabrée, avait marqué les esprits. Celle du nouvel opus peut effrayer de prime abord. Cet artwork aseptisé trahirait-il une ferveur déclinante ? Que nenni ! Les petits gars n’ont pas tourné casaque et poursuivent leur noble sacerdoce : assommer les foules à coups de riffs malsains et de couplets rageurs.

Chacun des titres des différents disques de Danko Jones est une profession de foi. Born A Lion (2001) célébrait la naissance d’un messie des décibels, We Sweat Blood (2003) portait les stigmates de leur épiphanie métallique. Sleep Is The Enemy formule leur action de grâce et leur satanique credo. Dormir, ralentir, c’est risquer le silence et donc la mort. Remède : 11 titres concis et vindicatifs enchaînés impitoyablement pour une petite demi-heure de bastonnade. Sans être foncièrement originale, la formule du power trio assure sans problème son quota de convertis. Mêlant punk rock épileptique et grandes rasades hard, elle fait trembler les pontes de l’Inquisition évoquant AC/DC courant le 100 mètres, un flingue collé sur la tempe. On songe parfois à des Hives qui n'auraient plus du tout envie de rire. Laissant la virtuosité guitaristique aux Joe Satriani et autres Steve Vai, Danko Jones sacrifie toute science occulte sur l’autel de la plus absolue efficacité. "Où est l’intérêt de balancer trente-sept notes quant un simple accord martelé sur un tempo dansant peut faire autant de dégâts ?" (Hard’n’Heavy n°120 p. 60). Axiome ramonnien par excellence ! Le colérique frontman a bien lu les évangiles de Saint Dee-Dee et les met en application avec une ferveur consciencieuse.

L’apocalypse se déclenche dès le titre liminaire, "Sticky Situation", avec son verbe au bord de l’apoplexie, sa batterie qui multiplie les coups de lattes vicieux et sa guitare qui récure les tympans. Les cordes fument, les amplis crachent, le micro postillonne des slogans débiles avec la conviction du croyant au charbon. Angus Young se fend la poire, ravi de voir que son jeu sulfureux a fait des petits ("Baby Hates Me"), gravement approuvé par Johnny Ramone qui fait onduler sa coupe au bol dès les premières mesures de "She’s Drug" tandis que Henry Rollins, possédé par la charge ultime "Sleep Is The Enemy", se met à démolir le mur du fond à mains nues. Alors que We Sweat Blood affinait une formule heavy punk jouissive, l’humeur tourne ici parfois à la rigolade, le groupe se plaisant à pervertir avec malice des refrains sucrés décrivant les émois adolescents ("Don’t Fall In Love", "First Date"). Mais l’orgasme absolu est atteint à la plage 7 avec son duo démoniaque débité en compagnie d’un John Garcia illuminé (ex-chanteur de Kyuss et actuel vocaliste d’Hermano, faut-il encore le rappeler ?). Gros morceau de barbaque sanguinolent, "Invisible" propose une course de dragster, façon "Angry American" speedé, confrontant un Danko furax et un Garcia aérien pour un concert de hurlements blasphématoires. Pas en reste, la section rythmique casse efficacement de la vertèbre avec autant de pertinence que la matraque d’un CRS zélé sur la nuque d’un jeune d’origine maghrébine.

Rien de nouveau sous le soleil, donc. De l’efficace, de l’éprouvé, garantit 100 % no bullshit comme disent les fans de nu-metal. Si l’ensemble un brin répétitif nous empêche de nous abandonner corps et âmes à cette mixture orgiaque, l’ami Danko sait qu’il détient les cartes. Il n’a qu’à pousser une gueulante et faire claquer deux riffs pour emporter le jeu avec panache. Les tripes, elles, en redemandent. Grave.

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