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Les Tit'nassels
Crac
Produit par
1- Crac / 2- Un jour Prévert une nuit Baudelaire / 3- Alone / 4- Trois fois rien / 5- Comme dit Verlaine / 6- Mes amis / 7- Photo de classe / 8- Les amants / 9- Ah si j'avais / 10- Jean parle / 11- La boite à joujoux / 12- Plaie mobile / 13- L'échappée
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Après trois albums (dont deux autoproduits confidentiels) passés plus ou moins inaperçus, les Tit’Nassels mériteraient, et c’est un euphémisme, de croquer enfin ne serait-ce que quelques miettes du gâteau « scène française » que trop de monde se partage à présent. Axl et Sophie, c’est un duo imparable : deux timbres qui se complètent, deux plumes qui s’affirment et un goût de la différence qui fait mouche. Intitulé « Crac », leur nouvel opus sent la paraffine et le caoutchouc, la boutique de farces et attrapes. Dans leur petit bazar désordonné, les Tit’nassels ne savent plus où ranger joie et nostalgie, petites histoires chantées à grandes foulées. Du coup, ils nouent tout cela avec de la corde sensible et ménagent un passage, réduit mais sans embûche, pour nous accueillir.
On y reste avec plaisir, dans leur temple de l’éclectisme musical. Ici un rock acoustique (Un jour Prévert, une nuit Baudelaire), là une saveur tzigane (Alone), plus loin une ballade désenchantée (Comme dit Verlaine). Accordéon, guitare, percus et kazoo se mêlent en une curieuse fanfare protéiforme. La voix de Kent s’invite sur deux chansons et l’on finit d’être conquis. Ne nous reste qu’à être bouleversé, et c’est la voix de Sophie qui s’en charge (L’échappée), subtile, sobre, poignante, narrant de la plus belle manière qui soit, entre tendresse et nostalgie, la dernière échappée de son grand-père cycliste.
Treize titres pour un univers entier. Triste et joyeux, sombre et lumineux, paradoxal comme un duo sans leader. L’infini a parfois les dimensions modestes d’un bric-à-brac obscur.