Si on examine la tracklist de ce live, on se rend compte que l'on a affaire à un condensé du meilleur des deux hommes, à quelques exceptions prêt qu'il convient de signaler. On pourra notamment regretter l'absence du magnifique "This Killer" (présent sur le
II), alors qu'à l'inverse le choix de placer le vieux "Glow" d'Aviv Geffen en milieu de set ne se révèle pas forcément judicieux. Ceci dit, ce morceau est un peu le contrepoint solo de Geffen vis à vis de l'une des curiosités de ce recueil, à savoir la reprise du "Thank You" d'
Alanis Morissette par Steven Wilson. Evidemment, on n'attend pas forcément le binoclard à mèche dans ce registre, même si, les fans le savent, cette reprise a été commercialisée en single stand alone sous le propre patronyme du leader de
Porcupine Tree bien avant la sortie d'
Insurgentes. Que dire si ce n'est que cette version demeure une curiosité intéressante, assez éloignée de l'interprétation originale, même si elle ne dégage pas forcément un pouvoir émotionnel irrésistible. A part ça, c'est du tout bon, et vous pourrez donc vous délecter sans modération des "Blackfield", "Hello", "Open Mind", "Where Is My Love", etc etc. Osons le redire une fois encore :
Blackfield est un groupe réellement fantastique, souvent proche de
Porcupine Tree en terme mélodique (bon sang ne saurait mentir) mais cherchant vraiment l'efficacité et l'émotion avant toute autre considération psychédélique ou expérimentale. De ce point de vue, le répertoire du groupe s'avère absolument inattaquable, et Dieu sait le nombre de groupaillons qui seraient prêts à vendre leur âme au Diable pour pouvoir composer des merveilles de ce calibre. Signalons quand même quelques faussetés dans les graves de la part d'Aviv Geffen, notamment sur "Pain", dommage dommage. Un petit mot sur une version DVD qui n'a finalement que peu d'intérêt, sauf peut-être si vous voulez reluquer chacun des instrumentistes sur scène ou si vous voulez rigoler un bon coup devant le look glam d'Aviv Geffen, torse nu avec les paupières inondées de paillettes multicolores. Ou bien alors si vous souhaitez vous délecter des talents de guitariste du grand Wilson, ici beaucoup plus effacé que sur les récentes prestations live de l'arbre à Porc Epic. Humilité oblige car, doit on le rappeler,
Blackfield est le seul projet musical de
Steven Wilson à avoir été initié par quelqu'un d'autre que lui.
Niveau rendu sonore, on reste dans de la bonne qualité, même si le résultat est loin d'égaler la perfection maniaque des lives de Porcupine Tree. Eh oui : Wilson n'est pas le seul décideur ici, et il doit composer avec un alter ego chanteur beaucoup plus démonstratif que lui en concert ainsi qu'avec un backing band israélien taillé dans les relations de Geffen. Et c'est sur ce point qu'il faut insister :
NYC est loin de valoir les deux albums studio du groupe, albums produits avec le professionnalisme et la méticulosité que l'on connaît à Wilson. Verdict : si vous ne connaissez pas
Blackfield et que vous souhaitez entrer dans l'univers mélancolico-lyrique du duo à peu de frais, alors ce live vous conviendra amplement. Mais si vous avez quelques euros de plus à dépenser, alors tournez-vous en priorité vers
Blackfield I et
II, il n'y a pas à tergiverser. Quant aux fans du groupe, ils pourront pourquoi pas se risquer à acquérir ce live qui reste malgré tout de très bonne tenue, en attendant le troisième opus de ce précieux duo anglo-israëlien.