Blackfield
II
Produit par Steven Wilson
1- Once / 2- 1,000 People / 3- Miss U / 4- Christenings / 5- This Killer / 6- Epidemic / 7- My Gift of Silence / 8- Some Day / 9- Where Is My Love? / 10- End of the World
Vous avez apprécié comme il se doit le premier effort studio de Blackfield ? Vous en voulez encore ? Aucun problème, Wilson et Geffen ont remis le couvert en 2007 pour une deuxième fournée dans la droite ligne de la première. Autant donc vous réjouir d'emblée : si vous avez aimé l'opus précédent, celui-ci vous comblera tout autant, et peut-être même plus.
On pourrait s'arrêter là que vous vous jetteriez déjà avec avidité sur cet album. A l'inverse, on pourrait s'extasier de nouveau sur les incroyables talents de songwriter de Steven Wilson, ainsi que sur l'implacable efficacité de la recette initiée par le duo anglo-israëlien, faite d'un savant mélange de mélodies flamboyantes, de murs de guitare, d'alternance piano - synthé, le tout saupoudré d'orchestrations symphoniques aux petits oignons. Malgré tout, essayons d'aller plus loin.
Blackfield II est plus abouti que son prédécesseur, en ce sens que les titres y sont plus variés, mieux enchaînés et surtout sans réels points faibles. Alors que l'on pouvait toujours regretter quelques morceaux un peu en retrait auparavant (comme "Glow" ou "Scars", de vieilles compositions de Geffen traduites en anglais par Wilson), ici, rien à dire : l'ensemble est particulièrement bien pensé, et chaque mélodie qui se niche au creux des sillons de cet album finira immanquablement par vous trotter dans le subconscient à un moment ou à un autre de vos journées. Revers de la médaille : il manque à ce disque un ou deux titres aussi puissants que ne l'étaient "Blackfield" ou "Hello", les deux rouleaux compresseurs précédents. En lieu et place, "Once" et "Where Is My Love" (les pendants des titres précédemment cités sur cet album-ci), bien que se situant tous deux dans le peloton de tête des hits du duo, ne sont pas tout à fait aussi convaincants. Mais ce serait bien faire la fine bouche que de renâcler devant un tel album. D'ailleurs, une fois celui-ci relancé et la fonction boucle enclenchée, ce relatif déficit en tube ultime est totalement éclipsé par la très forte cohérence de l'ensemble.
On appréciera notamment les claviers tintants, les violons aériens et la poignante tristesse de "1000 People", ou encore la clarté mélodique hors pair de "This Killer", véritable leçon de songwriting en puissance. "Christenings", quant à elle, vous replongera directement dans le Lightbulb Sun de Porcupine Tree tant cette chanson affirme sans aucun détour sa filiation wilsonienne. Le duo "My Gift Of Silence" - "Some Day" donne avec brio dans la complainte optimiste, décrivant pudiquement le passé et les douleurs de personnages complexés et dévastés par les épreuves, tout en les soutenant à bras le corps dans leur ré-ascension vers la lumière. Pour finir, impossible de résister à "Epidemic" et surtout à "End Of The World", deux hymnes dans le plus pur moule de Blackfield, dont le lyrisme simple et habité dévaste tout sur son passage. Vous l'aurez compris, ce deuxième opus de la paire Wilson-Geffen s'avère tout aussi indispensable que le premier, et tout aussi excellent. Par certains côtés, il est même encore meilleur. Mais trêve de bavardages : on pourrait passer des heures à louer les mérites de la musique de Blackfield, mais le mieux est encore de l'écouter. Et plus vite que ça !