↓ MENU
Accueil
Première écoute
Albums
Concerts
Cinéma
DVD
Livres
Dossiers
Interviews
Festivals
Actualités
Médias
Agenda concerts
Sorties d'albums
The Wall
Sélection
Photos
Webcasts
Chroniques § Dossiers § Infos § Bonus
X

Newsletter Albumrock


Restez informé des dernières publications, inscrivez-vous à notre newsletter bimensuelle.

Pink Floyd, from discovery to immersion


Nicolas, le 16/01/2012

Why Pink Floyd? Part one : looking for a masterpiece

Par Nicolas


Quatorze albums, mais combien de chef d’œuvres ?

On en arrive ainsi au fond du problème, surtout lorsque l'on compare de nouveau le Floyd aux Fab Four. Soyons honnêtes : la disco des Beatles ne souffre pas de réels points faibles, et en ce sens son acquisition exhaustive se justifie par certains côtés. Bien sûr, on appréciera toujours d'avantage les derniers albums du quartet de Liverpool (grosso modo : de Rubber Soul à Let It Be) que de premiers essais auxquels on pourrait reprocher une certaine candeur ou un relatif manque de fondations. Mais qu'importe, car là n'est pas la question : chaque disque des Fab Four pris isolément peut se targuer de soutenir une certaine qualité de bout en bout, ce qui n'est pas le cas des albums du Floyd. Il ne faut pas se voiler la face et savoir réévaluer la pertinence d'une œuvre au delà de sa simple mise en perspective par rapport aux années 60 et 70. La réécoute complète, en 2011, des quatorze productions studio du groupe ne fait qu'enfoncer une porte ouverte : certains disques de Pink Floyd ont été taxés bien trop facilement de masterpieces à l'époque de leur sortie, et ces habitudes gardent la vie bien trop dure auprès de fans complaisants et pas forcément toujours objectifs pour juger leurs idoles.


Le cas de The Piper At The Gate Of Dawn demeure à part du fait de l'influence considérable que possède l’œuvre de Syd Barrett sur toute la scène psyché 60's - 70's (et même actuelle), et l'on peut, aujourd'hui encore, attester de son caractère visionnaire et cohérent, caractère malgré tout ouvert à une hypothétique marge de progression et associé à jamais à de nombreuses chutes de studios, singles et B-Sides qui demeurent indissociables de l'album original mais difficiles à apprécier dans leur forme éclatée. Par contre, la poursuite de l'analyse de la disco studio du Floyd, dans les suites du transitionnel et testamentaire Saucerful Of Secrets, se montre beaucoup plus sujette à controverse, du moins jusqu'à The Dark Side Of The Moon. Meddle, notamment, crée un net précédent dans l'histoire de la musique rock en ce sens où l'album est unanimement considéré comme un chef d’œuvre alors qu'au moins un tiers de son contenu, voir plus, se révèle au mieux banal, au pire oubliable. Alors bien sûr, "Echoes" passe pour une pièce magistrale (à raison), mais qu'en est-il des "Seamus" (cette blague canine, franchement), "Fearless" et autres "San Tropez" ? Cette tendance à magnifier les réussites éternelles du groupe pour en occulter les échecs (relatifs, tout de même) est demeurée une habitude tenace chez les amateurs du Floyd et au sein d'une certaine frange de la critique à l'époque de la sortie des albums incriminés. On a ainsi loué (malgré ses défauts techniques) le disque live d'Ummagumma, véritable instantané de la culture floydienne du débuts des seventies, en passant quasiment sous silence la médiocrité du deuxième disque composé de pièces solo. Ailleurs, c'est l'avant-gardisme du quatuor qui fut salué au détriment de la qualité, de l'esthétique et de la cohérence de leurs compositions (Atom Heart Mother, passablement daté en 2011). Et bizarrement, au petit jeu des réécoutes posthumes pré Dark Side, ce sont encore les BO More et Obscured By Clouds, pourtant considérées comme des pièces mineures, qui font le plus preuve de constance et de cohérence, un peu comme si Pink Floyd, bridé par une vision pré-établie de la musique à concevoir (en vue d'illustrer un film et une histoire, donc), parvenait à refouler temporairement des allants expérimentaux parfois indigestes pour délivrer un effort appréciable de bout en bout.


De la face cachée de la lune au mur, on ne rajoutera pas grand chose qui n'ait déjà été vanté à longueur de papiers dithyrambiques. Les quatre albums porte-étendard du Floyd (avec un petit bémol pour Animals, tout de même sensiblement plus retors que les trois autres) ne souffrent aujourd'hui encore d'aucun réel point faible et caractérisent à tout jamais l’œuvre floydienne avec un grand O, une œuvre à laquelle on pourra pourtant parfaitement préférer les errements expérimentaux et la quête éternelle de la vérité musicale qui a précédé. Trop lisse, trop cérébralisée, trop "parfaite" (dans tout ce que ce terme peut parfois comporter de péjoratif), le carré sacré du Floyd peut souffrir de critiques légitimes au regard de nombreuses sensibilités musicales, ce d'autant qu'en fin de compte sa descendance se révèle presque inexistante (voir "Les héritiers de Pink Floyd"). C'est là tout le paradoxe d'un groupe qui a parfois su d'avantage captiver dans ses aspérités que dans sa perfection, et qui n'est de plus jamais parvenu à transmettre son patrimoine musical des années fastes (stricto-sensu) aux générations futures. Personne, en effet, n'a été en mesure de prendre la relève du Floyd impérial et de proposer, entre 1979 et 2011, ce type de rock planant, futuriste et habité. Ce n'est pourtant pas faute d'une demande immense de la part du public, demande qui a d'ailleurs cautionné sans partage la résurrection bancale du Floyd des années 80-90, les concerts revival que Roger Waters a donné (et donne toujours) pour faire revivre The Wall, et la formation de nombreux Tribute Bands qui écument, aujourd'hui encore, la planète entière à guichet fermé. C'est cette attente gigantesque - et l’appât du gain - qui a malheureusement poussé le Floyd à se compromettre dans deux disques tout juste passables (A Momentary Lapse Of Reason et The Division Bell) en succession d'un loupé monumental post-Wall issu d'un esprit tyrannique alors complètement aveuglé par son propre égocentrisme (The Final Cut).
En savoir plus sur Pink Floyd,
Commentaires
Sylv, le 05/08/2018 à 09:40
A momentary lapse of reason n'est pas que passable : cet excellent album contient au moins deux joyaux et est très sous-estimé. Hormis The Final Cut, aucun album du Floyd n'est raté et au moins quatre sont des chefs-d'oeuvre : Meddle, The dark side of the moon, Wish you were here et The wall. Étant donné le sublime absolu auquel atteignent certains morceaux de leur oeuvre (Echoes, The Great gig ont he sky, Shine on you crazy diamond I to V parmi d'autres) et leurs extraordinaires innovations musicales, conceptuelles et scéniques, les Pink Floyd me semblent être le meilleur groupe de tous les temps. Loin devant les Beatles, les Doors et a fortiori les Stones.