
La série d'été Albumrock : #13 Queens Of The Stone Age
Pour occuper votre été, Albumrock vous offre cette année une série au principe assez simple : un rédacteur vous propose de découvrir ou de réviser un groupe plus ou moins culte en dix titres. Vous aurez droit à une sélection représentative qui vise à mettre en avant des morceaux pour leur place dans le répertoire du groupe, sans toutefois renoncer à la subjectivité avec des choix parfois plus inattendus. Aujourd’hui, place au groupe tenu de main de maitre par Josh Homme.
10- "Suture Up Your Future", Era Vulgaris – 2007. Era Vulgaris, un album qui se devait d’être représenté ici. Ça aurait pu être via le suave “Make It Wit Chu” mais c’eut été un choix peu trop convenu. Je lui préfère de façon très subjective, le trop sous-estimé “Suture up Your Future”, ses atours mélancoliques, bâti sur une rythmique chaloupée, et qui musicalement, regorge de petites trouvailles. À noter que ce morceau s’inscrit dans un dernier tiers d’album absolument parfait et qu’on a un peu tendance à oublier dès lors que l’on parle des plus belles réussites de Queens of The Stone Age.
9- "Better Living Through Chemistry”", Rated R – 2000. Compo qui s’étire sur près de 6 minutes, aux allures de jam hallucinogènes (et qui n’est pourtant pas issue des Desert Sessions). Introduite par des percussions africaines, elle débouche sur une suite habitée, hypnotique, et colle parfaitement à l’image de trip désertique que l’on se fait du stoner de l’époque.
8- "I Sat By The Ocean", ..Like Clockwork – 2013.Le dernier véritable bon album du groupe (pour le moment ?) ne comporte pas beaucoup de temps faibles. Un album dense, homogène, parfois très sombre également, de par son histoire (Josh Homme qui faillit trépasser pour de bon lors d’une opération chirurgicale qui a mal tourné), mais qui peut être une bonne porte d’entrée pour découvrir la galaxie QOTSA. À commencer par le californien “I Sat by the Ocean”, très représentatif du groupe avec ses embardées ensoleillées, mélodiques et pourtant pas avares en guitares acérées.
7- "Someone’s In The Wolf", Lullabies For Paralyse – 2005. Album dont le seul défaut est de paraitre après un immense chef d’oeuvre, Lullabies For Paralyse contient son lot de fantastiques pépites (allez, au moins 8-10 morceaux sur l’ensemble). Mon choix aurait pu se porter sur l’efficacité tendue de Little Sister ou de Medication, ou sur le blues hypnotique de Burn The Witch, mais je leur préfère, pour cet exercice, ce Someone’s In The Wolf. 7 minutes de riff à tiroirs, de hurlements sauvages et de groove animal, entrecoupées par un pont psychédélique. Et si l’on mentionne souvent le travail de Grohl sur Songs For The Deaf, gageons qu’en terme de jeu bestial et instinctif, Joey Castillo ne donnait pas sa part au chien.
6- "Feet Don’t Fail Me", Villains – 2017.Seule vraie réussite d’un album qui porte finalement très bien son nom, “Feet Don’t Fail Me” ne vole pourtant pas sa place dans ce classement. Immense chanson, de par son groove carré, sa production sans failles (ces guitares qui alternent de droite à gauche, ces claviers 80s, etc), et avec cette rythmique kraut-syncopée absolument imparable. Le groupe ne s’y est pas trompé en la choisissant à l’époque comme show-opener. Explosif.
5- "The Lost Art of Keeping A Secret”, Rated R – 2000.Une fois encore, un titre qui dégouline de classe et de sex-appeal. Le pont parfait entre désert-rock gras et vélléités pop californiennes. Le tout saupoudré de petits gimmicks malins, qui roulent des épaules et du fessier.
4- "If Only", Queens of The Stone Age – 1998. Au rayon des riffs qui ont de la gueule, de l’allure et de la coolitude, celui de If Only arrive en bonne position. Des couplets linéaires, des refrains mélodiques chantés avec cette once de dédain dans la voix de Homme (et cette contre-voix à peine perceptible), et avec un solo aussi dégingandé que classieux. Un modèle de compo efficace, le tout en à peine trois minutes.
3- "In the Fade", Rated R – 2000. Un tube qui n’en est pas un, puisque sorti avant l’explosion de Songs For The Deaf, mais qui est pourtant la quintessence de ce que peut être QOTSA. Riffs très épais et bourdonnants, section rythmique pachydermique (cette ligne de basse !), choeurs aériens et psychédéliques (ceux d’Homme en l’occurence). Tout cela sans sacrifier la mélodie, et en mettant en lumière la complémentarité des voix d’Homme et Mark Lanegan.
2- "Song For The Dead", Songs For The Deaf” – 2002. L’apocalypse dans nos oreilles ni plus ni moins. Les riffs de guitares à la fois hypnotiques et assourdissants, la batterie surpuissante de Dave Grohl, la voix de Grizzly désseché de Lanegan, les choeurs virevoltants de Josh Homme : un titre d’une violence inouïe (pour un groupe non-étiqueté métal évidemment). Une apnée de près de 6 minutes en plein milieu du désert et où la seule porte de sortie est cette outro qui nous roule dessus, deux fois.
1- "No One Knows", Songs For The Deaf” – 2002. Pas forcément ma chanson préférée, mais son importance est telle que la première place ne peut lui échapper. Tête de gondole d’une oeuvre qui allait changer la face du rock, No One Knows est LA carte de visite de la bande à Homme. Après deux excellents albums, le grand rouquin pousse les potards à fond : plus de groove, plus de puissance, plus de riffs, plus de poussière, le temps d’un disque à la production titanesque. Des riffs en mode armoire à glace, une partition de batterie époustouflante (ce son de caisse claire bon sang), une ligne de basse pantagruélique, le tout sur des refrains qui font remuer de l’arrière-train comme peu l’ont fait en ce début de nouveau millénaire. “No One Knows”, au delà de ce classement, est en très bonne place dans le gotha des plus grand titres étiquetés “gros son”.
Vous pouvez également écouter la playlist sur votre application préférée (Deezer, You Tube Music, Qobuz et autres) via ce lien : https://www.tunemymusic.com/?share=rfzr7qajt40k