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Festival We Love Green 2014


Raphaëlle, le 04/06/2014

Jour 2 : Dimanche 1er Juin

Dimanche en fin d’après-midi, retour sur les lieux du crime pour assister aux shows de Jungle, Lorde et Foals. Si la météo est moins clémente que la veille, espérons que cela sortira la foule de sa torpeur...


A ce petit jeu, Jungle se révèle un concurrent plus que sérieux. S’emparant de la scène avec une facilité déconcertante, le groupe britannique impose un son mâtiné de funk à la foule qui se met enfin à se déhancher. Impossible de résister à leur groove, nous voilà en train de reprendre les paroles en chœur en agitant les bras. Mention spéciale à leur titre The Heat, tout simplement magique. Si vous cherchez une bande sonore pour votre été, on ne saurait que trop vous conseiller Jungle pour débuter vos soirées en beauté.



Après Jungle, c’est Lorde qui débarque sous un tonnerre d’applaudissements. Il faut préciser en exergue que j’ai une histoire un peu compliquée avec Lorde, puisque j’ai d'abord été sciée par la puissance de Tennis Court, même si la suite m’a laissée totalement de marbre. La foule lui fait une ovation tandis qu’elle s’avance sur la scène. Elle débute son show par un "Glory and Gore" qui nous laisse pantois. Beaucoup de basses et d’effets inutiles pour ce premier morceau, mais aussi une présence magnétique stupéfiante. On se pince pour se rappeler que l’artiste qui se démène sur scène n’a que 17 ans. Crinière de lionne, danse saccadée et chant habité, Lorde ne fait pas dans la demi-mesure : à prendre ou à laisser. Elle arpente la scène en nous remerciant d’être là, pas encore blasée, et nous raconte qu’elle est heureuse de revenir en France pour la première fois depuis ses débuts dans une toute petite salle. "I come from New Zealand, it’s a really long way from here !" s’exclame-t-elle, ravie. Trève de plaisanteries, elle se plante devant la foule, qu’elle regarde droit dans les yeux, et entame tour à tour: "Bitting Down", "Tennis Court" (merci!), "White Teeth Teens", "Buzzcut Seasons", "Swinging Party" (qui parle du mouvement oscillant ("swing") de pendus…) et "400 Lux". Le tout semble relativement répétitif à cause des basses omniprésentes, mais il faut reconnaître à Lorde beaucoup de courage dans sa façon de porter ses chansons à bout de bras. La prestation prend un peu plus d’ampleur avec "Ribs" (qui parle, de son propre aveu, de la crise d’adolescence et de la difficulté de grandir), "Royals" (son méga tube) et "Team". Elle conclut sa prestation par "A World Alone", s’incline profondément et s’en va. Après une telle interprétation, on ne peut s’empêcher d’être content d’avoir fini sa crise d’adolescence. Comme icône pop, on a connu plus joyeux.


Pas question de quitter mon spot, j’attends Foals qui doit arriver à 22h40. Finalement leur prestation début à 23h05, les spots s’allument, la musique retentit et… tout s’arrête. Coupure de courant ! Merci l’alimentation de la grande scène en panneaux solaires! Heureusement pour nous, le courant est bientôt rétabli et Foals rentre en scène. Après avoir lancé "ils sont arrivés !" d’un ton un brin moqueur, ils expédient My Number pied au plancher. Enfin du rock ! Les anglais nous livrent un show survitaminé à grands coups de lasers, de spots colorés et de solos épiques. Ils enchaînent "Providence", "Spanish Sahara", "Late Night", "Inhaler" et "Two Steps Twice"… Oui, seulement ! Ils finissent à minuit pile en nous laissant totalement pantelants. Il a fallu être sacrément patient, mais We Love Green a fini par remplir sa promesse de nous livrer du rock. Foals confirme au passage les promesses entendus sur les cds : oui, ils ont du groove à revendre à la pelle mais oui ils savent emporter un public sans même lui demander son avis en le martelant de solos savamment dosés. "Late Night" démontre ainsi leur parfaite maîtrise dans une montée en puissance impeccable. La foule reprend le refrain en chœur tandis que le chanteur se lance dans un long solo accompagné de claviers. Le clou du spectacle revient quand même à "Inhaler", où Yannis Philippakis hurle "And I can’t get enough… SPACE !", tandis qu’un déluge de sons s’abat sur nous. Plus d’un an que je suis tombée amoureuse de Foals pour ce titre et son rythme sensuel et cathartique. Le voir en live dépasse largement toutes mes attentes et ce show là justifie à lui seul ma présence à ce festival. Sur cette note rock'n'roll, c'est l'heure de s'aventurer dans le bois de Boulogne pour rentrer chez soi.


Copyright photos:
- Lorde: (c) Cyril Gourdin
- Foals: (c) Yulya Shadrinsky


Pour dresser un rapide bilan, We Love Green s’adresse à ceux qui n’ont pas peur du premier degré dans la mouvance écolo-bio et sacrément bobo. Si vous souhaitez un festival crasseux avec des bières et des frites, passez votre chemin. Si vous trouvez que Rock en Seine est déjà trop hipster pour vous, fuyez en courant. Mais si vous souhaitez profiter d’un week-end au vert, en dégustant de la nourriture certifiée 100% bio, voire même venir avec vos enfants, alors ce festival est fait pour vous ! Cette année, il faut saluer l’éclectisme de son affiche, qui mariait la pop de Lorde avec le rap d’Earl Sweatshirt, l’électropop de Little Dragons et le lyrisme de London Grammar…
On peut regretter le manque de lâcher prise de la foule, puisque les couronnes de fleurs ne sont pas l’accessoire le plus pratique quand il s’agit de s’agiter. On peut également critiquer les défauts dans l’organisation : quel dommage d’avoir prévu Foals un dimanche à 23h et Little Dragon en plein soleil à 19h le samedi ! Mais j’aurais plutôt envie de retenir le positif : le show de Foals, d’excellents DJs, une ambiance familiale appréciable (pas d’individus à la limite du coma éthylique ici) et un vrai effort pour proposer une ambiance propre au festival. Difficile également de bouder les efforts de l’organisation pour limiter l’impact énergétique du festival. Comme Yannis Philippakis, chanteur de Foals, le fait remarquer à propos de la panne de courant : « il faut encourager ce genre de festival, ils devraient être tous comme ça dans le futur ». Alors, vous avez entendu Yannis ?

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