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Eurockéennes de Belfort 2010


Elise, le 30/07/2010

Ceux qui ont répondu aux attentes...

The Dead Weather


Il y avait cette petite sensation d'électricité dans l'air devant la grande scène en ce début de soirée. Premier jour des Eurocks et première vraie sensation, incarnée par un grand oeil noir et blanc en fond de scène qui dévisage les milliers de festivaliers déjà en attente. Enfin, apparaissent trois mecs entourant une grande brune en veste léopard grise, The Dead Weather entre sous une chaleur à crever, et dans la poussière, on a déjà l'impression de rencontrer la moiteur qui se dégageait de Horehound. Quand le son arrive, on comprend que le groupe n'est pas venu pour rigoler, guitares lourdes et basse résonnante explosent les tympans des premiers rangs non protégés, achevés par le chant saccadé d'Allison Mosshart. Une chanteuse qui joue le détachement et l'attitude rock'n roll, se cantonnant alors au statut de faire-valoir pour le public masculin. Derrière, Jack White sous son haut-de-forme à plumes assure la cohésion de l'ensemble et s'impose comme véritable leader. Le son faussement bordélique du groupe devient ici un vrai uppercut sonore et ce sont les titres du deuxième opus qui réussissent le mieux la transition sur scène.

Kasabian


Dire qu'on les attendait est un doux euphémisme. Après tout, c'est la première fois que le groupe anglais daignait fouler la terre fumeuse des Eurockéennes. Les Kasabian avait sorti leur visuel et leur plus belles lunettes de soleil pour un set en début de soirée, alors que le soleil tape encore sur les pauvres festivaliers. Dans les premiers rangs, on sue et on étouffe, mais qu' importe, les premières notes d'Empire ont à peine résonné qu'une nouvelle ferveur vient soutenir les coeurs fragiles. Les fans sont là, les hymnes kasabianiens sont repris comme ceux d'Oasis en leur temps, les "nana" des textes sont alternés de "fuck" adressés à presque tout le monde pendant les pauses, l'esprit rock façon british est bien là, pas de doute. Au final, le set de Kasabian montrera une vraie maîtrise du groupe, qui ne s'est pas risqué à trop d'improvisation. Un son efficace et calibré, une présence sur scène en adéquation avec l'esprit, les anglais n'en feront pas plus, mais cela suffi amplement.

Jay-Z


Cette année, les Eurockéennes avaient parié sur Jay-Z pour s'imposer comme un festival ouvert et rassembleur. La star américaine a explosé ainsi le record du cachet accordé à un artiste sur le festival, palme jusqu'alors entre les mains de son compatriote Kanye West (qui l'avait lui raflée à Depeche Mode), on ne connaît pas les montants, mais on sait que cette année, les écrans du chapiteau et quelques caméras avaient disparus. Cause conséquence ?
Mais si cela a pu en consoler certains, le prix n'était peut être pas immérité. Car en show man à l'américaine, Jay-Z a offert un show soigné et travaillé. Pile à l'heure grâce à un décompte lancé sur les écrans géants de la grande scène, le rappeur a offert' l'explosion qu'annonçait le compte à rebours. Une explosion surtout visuelle, car pour soutenir les textes et les samples de tubes rock balancés pour séduire le public du jour, les écrans diffusent un montage d'images d'actes, de clip et de live particulièrement réussi. Côté musique, c'était du rap, mais accompagné d'un bel orchestre de cuivre, ça avait de la gueule mais l'amateur rock a du mal à se prononcer.

Emilie Simon


Sous le chapiteau, un décor entre baroque et moderne, où Emilie Simon entre en scène dans une robe à paillettes noire et verte, mais les pieds nus. Derrière son synthé looké pour l'occasion, la belle brunette ouvre avec un son très électro, booster dans les basses et soutenus rythmiquement. On connaissait la douceur de la compositrice de BO, voici l'artiste de scène, pétillante et souriante, qui nous ferait presque danser autant qu'une jolie dijette parisienne. Mais Emilie Simon est plus que ça, et malgré son bras bionic nouvelle génération pour bidouiller sa voix, elle sait également prendre la guitare, notamment pour revisiter Fleur de Saison.

Airbourne


S'il est bien un nom de groupe qui s'arboraient fièrement sur les t-shirts ce samedi, c'est celui d'Airbourne. Le groupe de métalleux a attiré un paquet de fans, et en voyant la prestation des rockeurs, on comprend mieux pourquoi. Les chevelus savent comment orchestrer leur show, torse nu et le jean déchiré. Et si l'on rigolera toujours de les entendre alpaguer la foule d'une voix aigue qui semble parodier Brian Johnson, il faut bien reconnaître que les Australiens ont de la ressource. On notera au passage l'étrange ressemblance du chanteur Joel O'Keeffe avec James Franco, mais surtout sa témérité rock'n roll. Le rockeur empoche la palme du plus haut solo des Eurockéennes, réalisé à 25m de hauteur à cheval sur une des poutres de la structure du chapiteau. Certains ont du s'arracher les cheveux du côté de la régie, mais le petit chevelu n'a pas tremblé. Impressionant. Les Hives n'avaient plus qu'à bien se tenir.

The Hives


Involontairement, les Hives entreront sur scène en retard. La faute à un orage qui abatera en quelques minutes des trombes d'eau sur le site de Malsaucy, poussant chacun à se réfugier où il peut. heureusement finalement que le site n'avait pas fait le plein, ça a laissé un peu de place pour tout le monde. Les Suédois arrivent finalement pendant une accalmie, et devant les lettres lumineuses épelant le nom divan, ce sont cinq marins des années 30 qui entrent sur scène pour dynamiter la nuit encore fraîche. Et les Suédois ne décevront personne. Incarnation même de l'esprit de scène et de live, le groupe n'a pas besoin d'en faire trop, et dégage un naturel de suffisance et d'auto-dérision qui se suffit à lui même. Les titres du groupe sont faits pour être joué en live, et The Hives parviendra à mettre une partie du public à genou pour exploser son Tick Tick Boom.

Ghinzu


Les Belges de Ghinzu ne sont pas de ceux qui abandonnent facilement. Et si certains ont été étonné de les revoir au programme alors qu'ils étaient déjà là l'année dernière, c'est qu'ils n'ont pas assisté au show tronqué du groupe, qui n'avait pu assurer qu'un quart de sa prestation. Cette année, c'est le chapiteau, et le groupe est bien plus à l'aise. Détaché et pédant, les Belges ont la classe de leur morceau, et offre un set électro-rock puissant et efficace. Tout commence dans la douceur de Mohter Allegra, pour enchaîner sur la dureté électrique de Mirror Mirror. Un set rodé depuis deux ans sur les routes du monde entier, et que le groupe dessert avec un professionnalisme teinté de rock'n roll attitude. Doté d'une vraie présence de scène et d'un certain charisme dans leur costume noir, les Belges ont l'air de balancer un son à la fois élégant et âpre, malheureusement un peu chargé sur les basses. Cela ruinera le plaisir d'entendre "Mine" pour les premiers rangs, mais la prestation valait malgré tout le détour.

Mika


Aaah Mika. Encore un choix de programmation étonnant. Encore quelqu'un qu'on ne s'attendait pas à voir là. Et finalement, l'idée n'était pas si saugrenue. Car avec sa pop colorée et dansante, le jeune anglais est parvenu à réunir les festivaliers dans un trip enfantin décomplexé, et ça faisait plutôt plaisir à voir.
Sur scène dès le début du show, arbres en fleurs et paysages colorés attendent l'entrée de l'artiste. Arrivent alors les musiciens, la choriste asiatique habillés comme dans un Burton et la batteuse à coupe afro qui montrera ensuite l'étendue de son talent. Retentisse alors les premiers notes du tube "Relax, take it easy", et voilà le brun sautillant qui entre sur scène en t-shirt marin rouge et queue de pie. C'est parti pour une heure et demie de cabrioles sur la grande scène, où l'on voit successivement volé une jambe à talon aiguille de cinq mètres, apparaître puis disparaître une énorme poupée de chiffon, où les lumières sont roses, violettes et bleues. Un show à l'américaine où Mika fait le mort, où la parade de Disney semble s'inviter à chaque titre, et où une bonne humeur très communicative parvient à faire oublier une journée pauvre en véritable réjouissance. Bref, même si le chanteur est bien aidé par une bande sonore sur "Rain" et même s'il répète deux fois la même chanson pour s'assurer le succès, il a fait bon avoir de nouveaux 10 ans et partir sur l'île aux enfants pendant quelques minutes.

LCD Soundsystem


Sous le chapiteau en ce début de soirée, l'ambiance est quelque peu fébrile, et on se demande bien pourquoi. LCD Soundsystem n'est pas non plus le supergroupe du moment, plutôt une valeur sûre qu'il fait bon voir sur scène. Mais lorsque les membres du groupe commencent à envoyer le son, il ne faut que quelques secondes pour lancer les premiers rangs. Et lorsque le leader James Murhpy fait son entrée pour poser sa voix si particulière sur la base musicale sautillante, on sent que le show va être divertissant. C'était en oubliant que les festivaliers n'ont pas eu beaucoup d'occasion de se défouler ce dimanche, mais beaucoup de temps pour boire. Deux titres sont à peine passer qu'un énorme pogo se déclenche derrière les premiers rangs, un trou douloureux pour les slameurs venus de derrière, et ne s'attendant pas à s'arrêter là. Bref, c'est un sacré bordel qui ne semble même pas être du au groupe. Certes le son est de qualité, et les titres très entraînants, mais seul Murhpy semble véritablement dans le show. Une implication très différente de celle de sa claviériste, qui semble avoir eu une dispute conjugale avec le sieur, ou n'avait juste pas envie d'être là. Reste que l'alchimie a étonnamment bien fonctionné, c'est le principal.
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