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Discorama 2000's : les incontournables art rock


Maxime, le 17/09/2011

2005-2007


LCD Soundsystem : LCD Soundsystem
Février 2005

Au moment même où l’on pleure LCD Soundsystem, dont on a appris le split il y a quelques semaines maintenant, on peut constater que durant à peine six ans d’existence au top des ventes d’album, le groupe emmené par James Murphy a su forger à sa manière tout un style musical mélangeant la dance et le punk de la manière la plus improbable qui soit. Une carrière assez courte, donc. Trop courte pour les nombreux fans qui possèdent les trois albums aux succès certains. Premier de cette série réussie, l’album éponyme est celui qui jette les bases d’un style propre aux New-Yorkais.

Car loin de s’attaquer à un genre original, LCD Soundsystem parvient tout de même à éviter les ressemblances évidentes avec les pionniers du mélange du rock et de l’électro-dance, Late of the pier, Simian ou les excellents «rhinôcérôse» en tête. Et de ses nombreuses expériences d’ingé-son ou de producteur, James Murphy en a tiré une compilation en deux CD de titres oscillants entre une musique disco-électro hypnotique ("Too much love", "On repeat") et un rock puissant aux sonorités noisy ("Movement, Tired"). Derrière l’indécence de cette production d’une légèreté virtuose se pose une voix étonnante. Cette voix, celle du leader du groupe, n’est pas belle, pas juste, très commune. Mais elle s’exprime presque avec candeur, servant davantage la musique par sa tonalité monocorde, rappée ou hurlée d’une manière peu virile. Une façon décomplexée de servir des hymnes tels que "Daft Punk is playing at my house" ou encore "Yeah" et sa montée festive exponentielle.

Et l’avantage de ce genre d’expérimentation tient justement dans les alternances étonnantes des genres, faisant de ce catalogue musical un monument de la fusion électro-rock taillée pour les dance-floors. Ce n’est évidemment pas un reproche, tellement le groupe parvient avec brio à rendre à cet exercice ses lettres de noblesses. Alors quelques jours après le concert d’adieu de LCD Soundsystem au Madison Square Garden du 2 avril dernier, pleurons tous ensemble de ne pas pouvoir écouter un quatrième album du même tonneau…
Geoffrey

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Gossip : Standing In The Way Of Control
Février 2006

Sur le papier, rien n'aurait permis de distinguer Gossip d'un autre trio voix/guitare/batterie. La formation est classique, sauf que ses membres le sont beaucoup moins. Si l'album de Gossip a débarqué en février 2006, il faudra attendre de nombreux mois pour que la vague déclenchée par Beth Ditto et ses acolytes ne déferle sur l'Hexagone. Groupe atypique aux mélodies déchaînées, Gossip est aujourd'hui un groupe connu et acclamé, offrant à son leader un début de carrière solo. Si la musique de Gossip n'a pas révolutionné le genre, elle lui a apporté un vent de fraîcheur et de liberté qui fait du bien. Avec un son qui fait à la fois danser les foules et sauter les spectateurs en concert, le groupe séduit rapidement sur les scènes underground. Par ses textes qui appellent à la tolérance sur un rythme déchaîné, Gossip semble avoir trouvé la bonne formule, et redonne par la même occasion un peu de peps à un genre parfois tenté par la facilité.

Mais le groupe ne se résume pas à un effet de mode ou au simple personnage hors norme qu'incarne Beth Ditto. Véritable machine de guerre scénique à ses débuts, il a su proposer des compositions à la fois percutantes et originales qui sont rapidement devenu des tubes. Le titre "Standing In The Way Of Control" ne ressemble à aucun autre et reste facilement dans toutes les têtes à la première écoute. Avec ses riffs profonds et sa batterie rageuse, le son de Gossip se veut à la fois lourd et dansant, une prouesse tenue par la voix unique de la diva Ditto, clé de voûte de chaque morceau. "Standing..." parvient à réunir en quelques titres tout ce qu'on attendait d'un groupe débridé et follement rock. Entre ballade sobre et rock salutaire, ce disque marqua la décennie 2000, et les années qui suivirent...
Elise

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CSS : CSS
Juillet 2006

Ce qui est compliqué, quand on touche à l'art rock, c'est de parvenir à persister au delà du simple effet de style, de la hype et du mercantilisme fashion. Le piège se pose en bloc pour tous les groupes qui, comme CSS, se targuent de renouveler le rock en le truffant d'électro et en lui faisant reconquérir les dancefloors. C'est d'autant plus criant lorsque le groupe en question se voit adouber par Apple pour booster les ventes de son célèbre iPod, avec un spot publicitaire illustré par "Music Is My Hot Hot Sex". Qu'est-ce qui fait durer l'arty ? Difficile de répondre avec certitude, mais toujours est-il que dans le cas du premier album des brésiliennes de Cansei de Ser Sexy, ce qui le rend indispensable tient plutôt dans ce qui l'éloigne des effets de hype. Avec deux mots d'ordre, tels deux leitmotivs sur lesquels le combo fixe toute sa ligne de conduite : de la saleté et du sexe. L'électro passe après, et c'est ça qui est bon.

CSS transpire le sexe, et c'est un euphémisme. "The bitch was so hot", "Music is my hot sex", "lick, lick, lick my art tits ; suck, suck, suck my art hole", difficile de faire plus explicite. Lorsqu'en plus ces déclarations salaces se trouvent déclamées par le timbre tantôt mutin, tantôt putassier de la torride Lovefoxxx (et non, les x ne sont pas de trop), la température monte très rapidement de plusieurs degrés. Malgré tout, pas de racolage éhonté sur ce disque : le sexe est érigé au rang d' entertainment au même titre que la danse ou que l'alcool (un titre de l'album est d'ailleurs dédié aux breuvages éthyliques divers et variés), il s'agit ici d'un vecteur d'amusement et pas d'une fin en soi. De plus l'aspect sexuel se voit habilement marié avec un côté cradingue et négligé hautement revendiqué : marre des nanas érigées au rang (justement) d'objets sexuels immaculés, les CSS nous offrent une vision radicalement libertaire de la féminité, assument leur côté salope (le mot "bitch" est probablement le plus utilisé sur l'album) et revendiquent le droit à la négligence physique. "Cansei de Ser Sexy", "marre d'être sexy", le nom du groupe parle de lui-même.

Il ne faut que quelques minutes pour que le côté je-m'en-foutiste, bordélique et barré du combo brésilien ne mette tout le monde à genou. "CSS Suxxx", délicieuse déviance au premier degré de l'expression habituellement usitée ("CSS, c'est chiant" devient ici littéralement, dans l'esprit de ces folles en chaleur, "CSS suce", et on vous passe les détails), matraque sa rythmique tribale sur fonds de larsens déstructurés, intro en roue libre pour une folle nuit d'excès en tous genres. L'électro n'arrive qu'en dernier recours pour pimenter les attitudes lascives et torrides des chiennes à la barre ("Alala", à la langueur brésilienne en diable) ou pour doper la négligence des protagonistes ("Fuckoff Is Not The Only Thing You Have To Show", bah oui quoi). On flirte aussi avec la nu rave trash ("Art Bitch", qu'on imagine virer très vite à la partouze débridée) et avec l'électro pop-flash ("Music Is My Hot Hot Sex", dansant et frétillant à souhait) tandis qu'ailleurs on va à la rencontre de la princesse de la superficialité ("Meeting Paris Hilton", même pas en rêve) ou de songes troublés par les abus de substances ("Off The Hook"). Et quand le gigolo de la bande, Adriano Cintra, vient épauler Lovefoxxx au chant, on retrouve encore plus ce côté festif amplifié par des giclées de guitares luisantes de sueur ("Patins"). Attention à l'addiction, ou vous allez très vite vous retrouver dans un vol sans escale pour Rio de Janeiro à la recherche de ces folles nuits brésiliennes.

Mais l'emballage art-rock de CSS à lui tout seul ne suffit pas à en faire un projet intéressant sur le long terme. En témoigne un Donkey sorti en 2008 qui, bien que dansant en diable, ne parvient pas à susciter la même attirance. Trop propre, trop sage, ce deuxième jet studio, visiblement calibré pour les family partys américaines tendance Walt Disney / Hannah Montana, ne réussit pas à passionner outre mesure. Conclusion : "Music is my hot hot sex", chante Lovefoxxx. Hum, et si c'était plutôt l'inverse ?
Nicolas

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Klaxons : Myths Of The Near Future
Janvier 2007

Aaaah les Klaxons. A la simple prononciation de ce mot, la moitié des lecteurs font une grimace de dégoût, l'autre moitié se remémore avec délectation cette année 2007 et l'apparition du petit phénomène. L'essentiel est dit, les Klaxons ne laissent personne indifférent depuis ce premier album au succès immédiat. Aujourd'hui, on peut se mettre à croire que ce n'était qu'un simple coup de génie, un "one-shot" qui restera sans suite, tant le second album du groupe n'a pas su rebondir sur ce succès. Mais revenons à 2007. Cette année, les groupes à synthés fleurissent par dizaine et le chroniqueur musical a bien du mal à déterminer qui sortira son épingle du jeu. Dans le peloton de tête, on retrouve finalement un trio de jeunes Anglais aux pantalons fluos portant fièrement la coupe au bol, les Klaxons.

Il faut dire qu'avec "Myths Of The Near Future", ces gamins-là n'ont eu peur de rien et tenté le tout pour le tout. Ridicule, les envolées de synthés années 80 ? Les "ouhouhouh" et "ahahah" sur une voix de fausset ? Les chants en choeur ? Peut être. Mais les Klaxons ont une bonne raison de s'en balancer, ça marche. C'est simple, Myths... est une usine à tubes. Tous les titres, ou presque, de cet album fonctionnent à merveille, sont parfaitement construits, alternent les passages de faux bordels synthétiques et les moments plus posés qui font poser l'émotion. "Two Receivers" pourraient être un stupide canon à trois voix sur une guitare saturée et une boîte à rythme. Pourtant, quelque chose fonctionne, l'énergie déployée semble tellement spontanée qu'on ne peut que la partager. Cette absence de crainte du ridicule, cette envie d'en faire autant que possible, sans se dire que ça pourrait être trop est jouissive, débridante. Parfois, cela pourrait presque basculer dans le n'importe quoi (Atlantis to Interzone", "Totem On the Timeline") et parfois, apparaît un tube pop ("Golden Skans", "It's Not Over Yet").

L'inventivité sans restriction des Klaxons leur a permis de proposer un album comme on en voit peu. Les sonorités électro combinées à un chant toujours à deux ou trois voix sont aujourd'hui une marque de fabrique. On peut aimer ou détester les Klaxons, mais en quelques notes, on reconnaîtra immédiatement une de leur composition. Ce n'est pas forcément un gage de qualité, mais cela prouve que ce son-là marque durablement.
Elise

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Unkle : War stories
Juillet 2007

Puisque l’Art Rock prend forme sur les cendres d’un rock sale et transpirant, où l’électro se mélange souvent aux guitares pour la laisser s’embourgeoiser à outrance dans les watts sourds et inquisiteurs des sonorités synthétiques, l’impertinence du style tranche souvent avec sa sobriété. Les longueurs se font technoïdes, les rythmes saccadés. Mais la production est intelligente, tirée par les cheveux pour certains. Les autres y verront un travail d’orfèvre, d’artiste complet, puisque le nom de ce style en fait le rapprochement. Unkle fait partie intégrante de ce monde d’artistes, en forme de collectif autour duquel gravitent Djs, musiciens, chanteurs ou grapheurs.

C’est ainsi une structure complexe au service d’un foisonnement cohérent qui ressort globalement de ce War stories. Noyau dur du collectif à lui tout seul, James Lavelle rassemble à ses côté dans cette démarche une pleiade d’artistes issus de la scène folk, rock ou électro, tels que Josh Homme (Queen of the Stone Age), Gavin Clark (Clayhill) ou encore Ian Astbury (Cult), entre autres. Même l’illustrateur de la pochette, qui n’est autre que 3D de Massive Attack, prête sa voix sur le lancinant "Twilight". Une sorte de cadavre exquis musical, au service d’une fusion entre les genres pop, rock et électro. Trois petit mots pour une multitude d’ambiances, bien loin des précédents albums dans lesquels régnaient en maître les battements sombres et urbains du big-beat de Dj Shadow. Fini, donc, les sonorités déterrées de l’underground anglais. Place à la lumière, dans un War stories bien plus synthétique, finalement plus accessible, entre puissance et envoûtement…

Puissance, c’est le mot lorsque l’on écoute le premier morceau après l'intro anonyme, "Chemistry", morceau instrumental très rythmé à la batterie syncopée (on appréciera cependant davantage "Chemical", version identique, mais chantée par Josh Homme sur l’album suivant End Titles … Stories For Film). Une ambiance brute, rock, toutes guitares dehors qui se retrouve également dans "Hold my hand" ou encore "Burn my shadow". L’envoutement sera, lui, facilement illustré par les hypnotiques "Mayday", ou "Twilight". Mais le morceau le plus représentatif, et certainement la clé de voûte de cet album, demeure sans doute "Restless". Un titre aux basses binaires fracassantes, mélangeant rock, trip-hop et surtout blues, exprimé encore ici par Josh Homme. Décidément. Ce sont ces mélanges qui font la force de ce disque. Mélanges des genres, mélanges des chanteurs et des influences, mélanges des ambiances. Une seule chose reste constante : le plaisir à écouter, toujours identique, ce War stories d’une richesse déconcertante, se hissant parmi les efforts musicaux marquants de ces dix dernières années.
Geoffrey

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Puscifer : V Is For Vagina
Octobre 2007

Dans cette décennie passée, Maynard James Keenan s’est imposé comme une figure de proue de l’hyperactivité musicale. Touchant à la grâce avec deux albums de Tool magistraux (Lateralus (2001), 10000 Days (2006)), trois opus de A Perfect Circle à la beauté veloutée bien qu‘inégaux (Mers de Noms (2000), Thirteenth Step (2003), eMOTIVe (2004)), et un domaine viticole finalement abouti en Arizona, le chanteur a également consacré son potentiel créatif à chacune de ses inspirations, physiques et mentales, cherchant à placer la moindre de ses idées dans un objet défini, un fourre-tout à la fois artistique, humoristique et fait pour être partagé.

Puscifer tire son nom de la série Mr. Show où lui et Adam Jones font une apparition dans un groupe de rock imaginaire affublé d’un patronyme au mauvais goût prononcé. Pour Keenan, il s’agit avant tout d’un "terrain de jeu pour les différentes voix dans sa tête. Un endroit libre, sans but précis, où son identité, son égo et son esprit se retrouvent pour échanger des recettes de cookies". Ce premier album dénote immédiatement avec les précédentes œuvres de Maynard James Keenan. Loin des graphismes sublimés de Tool, l’artwork de V Is For Vagina se veut cartoonesque et décalé, arborant une diablesse aux atours ravageurs vêtue d’un uniforme d’hôtesse de l’air, et les principaux acteurs du disque transformés en personnel de bord de la société Air Vagina et présentant des consignes de sécurité particulières…

Les tissus vocaux de Keenan submergent l’auditeur dés les premiers mantras de "Queen B", syllabes sanskrites à la basse profonde, chant entonné d’une voix neutre, monocorde, puis envolées célestes, seules et puissantes mélodies faisant foi sur ce rythme de batterie hypnotique et tribal comme les annonces du mysticisme se dégageant contre toute apparence de cet album. Car c’est dans la transe que se situe l’identité musicale de Maynard, dans l’apaisement et le bien être. Surface de second degré pour sensualité intense, le fond et la forme, son jeu préféré dans l’art. Il est vrai qu’on peut aisément venir à douter de son attirance mystique, au vu d’une certaine animosité envers les doctrines, mais le ténor tire malgré tout des influences de la mythologie et des croyances religieuses au sens pur du terme, plus tourné vers une idée nécessaire, une expérience du spirituel, que dans une foi aveugle en des écrits.

Un terrain de jeu donc, où se côtoient le sérieux et la dérision, le raffiné et le vulgaire. D’abord dans les paroles, parfois très claires mais souvent abstraites, étrangement imagées. Mélodies sensibles et touchantes comme "Momma Sed", délires sexuels nippons déroutants et critique américaniste avec "Dozo", ou encore récits bibliques prophétisés sur "Sour Grapes", la voix de MJK devient un instrument à part entière, organique et viscéral, l’élément central de cet album autour duquel se brodent des arrangements tordus : la structure ivre et titubante d’un "Drunk With Power" ronflant, les boucles circulaires et répétitives de "Vagina Mine" et les sonorités indus de "Indigo Children". Ceci pour ensuite faire montre du minimalisme enfumé d’un rythm & blues tamisé, d’une basse, d’un piano, de la voix suave et des mots tremblants de "REV. 22:20", sublime perle de lyrisme tragique relevée des chœurs de Milla Jovovitch.

Les invités foisonnent pour desservir ces idées farfelues, passant de Lustmord pour les ambiances ("Trekka") à Danny Lohner pour la production et la composition ("The Undertaker"). De la batterie simple et riche de Tim Alexander aux guitares de Alain Johannes et Joe Barresi, voyant même la section rythmique de Rage Against The Machine, Brad Wilk et Tim Commerford, se prêter à l’exercice ("Momma Sed"), l’album est un véritable pot pourri des influences de Maynard James Keenan et de ses amis musiciens, explorant sans honte et sans retenue rock, électro, blues, folk, gospel, chants litaniques ou encore dark ambiant.

MJK offre ici une nouvelle facette de sa créativité, un panel des pensées qui viennent en tête de ce personnage atypique et insaisissable de la scène rock actuelle. Intime, délirant, élégant, intriguant, peut-être décevant parfois, Puscifer et V Is For Vagina n’ont pas pour but de se situer dans le sillage de ses autres formations mais celui d’être un moyen d’expression à part entière pour sa philosophie, un labo d’expérimentation sonore au service d’idéaux artistiques et spirituels clairs et limpides, un univers envoûtant, riche, à la fois en contrastes et en intensité.
Geoffroy
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