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Benicàssim 2007


Moon, le 27/06/2007

Vendredi 20 juillet

Herman Düne


Le folk-world du franco-suédois a fait tripper en douceur les premiers festivaliers anglo-hispaniques.

OK Go


Plutôt que d'aller jouer des coudes du côté de la scène Vidafone, dans l'espoir un peu fou de vouloir apercevoir The Raptures, il pouvait sembler être un bon calcul d'aller jeter une oreille à Ok Go. Parce que le groupe de Chicago ne fait pas que des clips idiots : ils produisent aussi, avec pas mal de classe, un rock frais et dansant qui se laisse écouter sans trop de problème. Bonne humeur et démagogie de mise (genre "Vive les Espagnols : nous, les Américains, sommes vraiment stupides". Certes) pour un combo a priori sans prétention mais capable de produire une pop assez réjouissante. Rafraîchissant comme une bière sans alcool dégustée à deux pas de la Méditerranée.

Dinosaur Jr.


24 heures plus tôt, on regrettait que la bande d'Iggy refuse catégoriquement de se prendre pour un vrai groupe de rock, préférant jouer à l'envie ses vieux morceaux cultes mais sans danger. Erreur : les Stooges sont vivants, prennent des risques, mais s'appellent désormais Dinosaur Jr. Bon certes, le trio (qui fut à la génération grunge ce que les Stooges furent à la génération punk) n'est plus très jeune non plus. Mais le son, lui aussi, est gros. La basse, explosive. Les guitares, brûlantes. Peu glamours il est vrai, les trois Dinosaures n'en sont pas moins une attraction digne de n'importe quel Jurassic Park.

The Horrors


Et s'ils étaient les meilleurs? On s'attendait, inculte que nous sommes, à de gentils gothiques pour minettes dépressives. Une sorte de mix entre Tokyo Hotel et Nightwish. Que nenni! Les Horrors sont en fait les derniers descendants recensés des Ramones pour le look et l'énergie, les fils bâtards qu'ils auraient eu avec Joy Division pour l'ambiance plombante et le chant désincarné. Rajoutez par dessus beaucoup de folie stoogienne, et vous obtenez... The Eighties Matchobx B-Line Disaster? Euh, certes, mais pas seulement. En l'occurrence, il s'agit des Horrors, la nouvelle-nouvelle sensation d'Outre-Manche.

On l'aura compris, il est beaucoup question ici de références. D'ailleurs, sur disque, leur originalité ne saute pas aux oreilles. Par contre, rien ne ressemble à un concert des Horrors. Ou alors si : l'Apocalypse, à la rigueur. Un concentré de fureur et d'énergie brute, qui ne retombe pas une seconde. Du quintet, on remarque d'abord le clavier, dont les yeux malades n'apparaissent qu'à peine entre une coupe de cheveux à la Johnny Ramone et un foulard de hooligan ou de terroriste, prêt à distribuer les coups de barre à mine ou à déposer une bombe sonique, au choix. Mais quand la transe commence, tous les regards, forcément fiévreux, vont vers le leader. Ce grand échalas (véritable sosie de... Joey R.) passera le concert à hurler, à arpenter la scène, à tenter de détruire le décor mis à disposition par le festival (boules à facettes et draps roses... vous avez dit « malvenus »?), et puis surtout, à communiquer avec le public. Mais communiquer à sa manière. Certains échanges les amabilités, d'autres les coups. Faris Rotter serait plutôt de la seconde école : bouteilles en plastique, fruits, magazines pornos, rouleaux de PQ et autres peluches n'auront pas attendus le premier morceau pour pleuvoir par dizaines sur la scène. Autant d'objets interlopes dont s'emparera le frontman, les fixant longuement comme s'ils cherchaient la meilleure manière de faire du mal avec, finissant systématiquement par les rebalancer dans le public, quand ce n'est pas sur les photographes qui n'en demandaient pas tant.

Et la musique dans tout ça? Du gros punk hyper-référencé aux relents hardcore, mâtinés de claviers malades, de riffs de bûcherons, de rythmes abrutissants. Tout simplement la meilleure surprise du festival, voire la meilleure surprise de l'année.

Devo


Peut-on raisonnablement être fan de Devo? Un look de prof d'histoire, engoncés dans un costume à mi-chemin entre le ciré et la combinaison SF de série B, coiffés d'un sympathique mais grotesque chapeau pyramidale rouge... Il y a une chose qu'on ne peut enlever aux Devo : c'est leur courage vestimentaire. Mais il y a encore le droit d'être décalé, non? D'autant qu'il ne faut pas oublier que Devo, groupe de punk futuriste et conceptuel, a su en son temps proposer une voie musicale toute particulière (quelqu'un pour cracher sur « Gut Feeling »?). Alors dans le public, personne ne leur en tient rigueur, même quand ils retirent leur habit de lumière pour révéler une combi noire encore plus improbable. Les fans (et ils sont nombreux – et voyants) sont même venus avec leur chapeau flippant.

Si on ferme les yeux, on ne peut qu'admettre que le groupe est excellent, et que le son est bon : on a affaire ici à des hymnes punk-rock-electroïdes fédérateurs, parfois d'un kitsch assumé mais jamais risible. Si on les ouvre (les yeux, pas le groupe), on se surprend à penser que le look improbable rappelle surtout qu'on n'est pas là pour se prendre la tête. On est à Benicàssim, oui ou merde?
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